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HARRIS, JOHN, manufacturier, né le 21 juillet 1841 dans le canton de Townsend, Haut-Canada, fils aîné d’Alanson Harris et de Mary Morgan ; en octobre 1863, il épousa Jane Tufford, de Beamsville, Haut-Canada, et ils eurent neuf enfants ; décédé le 25 août 1887 à Brantford, Ontario.
John Harris fit ses études à la Beamsville Grammar School et acquit une formation en travaillant dès sa tendre enfance à la scierie de son père au ruisseau Whiteman. Lorsque Alanson Harris vendit la scierie et acheta, en 1857, une petite manufacture d’outillage agricole, son fils John fut probablement l’un des cinq ouvriers qu’il employa. En 1863, Alanson s’associa avec ce dernier pour former la firme A. Harris and Son. Un second fils, Thomas, devait s’y joindre plus tard.
Comme dans le cas de la famille Massey, ce fut le fils du fondateur qui présida à la transformation de la firme : d’une entreprise rudimentaire, il fit une grosse compagnie fabriquant des instruments aratoires. Dans son histoire de la firme Massey-Harris, Merrill Denison* attribue à John Harris le mérite d’avoir associé l’entreprise à la D. M. Osborne and Company d’Auburn, New York, ce qui conduisit la compagnie Harris à fabriquer, avec l’autorisation de l’inventeur, la faucheuse et la moissonneuse-râteau à rabatteur Kirby, ses principaux produits pendant les années 1860 et 1870. Inventeur lui-même, Harris fit breveter un certain nombre de perfectionnements des machines de la firme dont les plus importants furent les changements apportés à la forme des moissonneuses-lieuses. La lieuse Brantford (annoncée comme « la petite merveille Brantford ») devint l’un des principaux produits de la firme dans les années 1880.
La manufacture de Beamsville étant devenue trop petite, la compagnie avait déménagé à Brantford en 1872 et elle commença d’utiliser la raison commerciale A. Harris, Son and Company. En 1877, on dut doubler la capacité de production de la firme et, en 1882, on construisit une nouvelle manufacture. L’année suivante, on produisit environ 4 500 faucheuses, moissonneuses et lieuses ; en 1887, la compagnie employait 300 hommes et se classait probablement deuxième au Canada dans la fabrication d’instruments aratoires. Ses bureaux dans l’ouest du pays remontaient à 1879, époque où on avait ouvert des succursales dans la province du Manitoba, à Winnipeg, Emerson et Portage-la-Prairie. Elle devança ainsi de quelques années la Massey Manufacturing Company dans son extension dans l’Ouest, mais à ce moment-là elle ne faisait que commencer à imiter cette firme plus importante en faisant de l’exportation.
En sa qualité de président de la A. Harris, Son and Company (Limited), constituée juridiquement en 1881, Harris devint l’un des citoyens les plus en vue de Brantford. Échevin de 1881 à 1883, commissaire des licences de South Brant pendant plusieurs années, il fit continuellement de la politique sur la scène locale, sous la bannière réformiste ; à sa mort, il était président de la Reform Association of South Brant et on croyait qu’il était sur le point d’entreprendre une carrière politique. Baptiste pieux, qui avait songé à une certaine époque à devenir ministre du culte, il dirigeait une des plus grosses classes d’enseignement de la Bible à Brantford, remplissait les fonctions de président de la Young Men’s Christian Association de la région et prenait plaisir à discuter de religion avec ses employés autant pendant qu’après le travail. Il semble que les ouvriers aient aimé et respecté John Harris, le fils affable, beaucoup plus que son père bourru, sans éducation.
Atteint déjà de tuberculose, Harris attrapa la malaria en assistant à des essais de moissonneuses au Texas, au printemps de 1887. Deux mois plus tard, selon les termes d’un témoignage de ses employés, « la Grande Faucheuse [...] se présenta et réduisit au silence cet esprit et cette vie pleins d’énergie ».
De jeunes hommes comme Lyman Melvin Jones* et Lloyd, fils de John Harris, prenaient déjà une part active à l’entreprise et allaient devenir très en vue dans les années ultérieures. Mais la perte de celui qui devait hériter de la compagnie peut bien avoir joué, sur la décision d’Alanson Harris d’accepter la fusion avec son concurrent plus important, la Massey Manufacturing Company, en 1891.
Massey-Ferguson Limited Arch. (Toronto), « A. Harris & Son Co. » (copie dactylographiée, 1937) ; « In memory of John Harris [...] » (notice nécrologique à circulation restreinte, 1887).— Brantford Weekly Expositor (Brantford, Ontario), 2, 9 sept. 1887.— Globe, 25 août 1887.— Merrill Denison, Harvest triumphant : the story of Massey-Harris (Toronto, 1948).— The history of the county of Brant, Ontario [...] (Toronto, 1883).
Michael Bliss, « HARRIS, JOHN (1841-1887) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/harris_john_1841_1887_11F.html.
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Auteur de l'article: | Michael Bliss |
Titre de l'article: | HARRIS, JOHN (1841-1887) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 9 déc. 2024 |