KILBY, THOMAS, marchand, juge de paix, commissaire à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), né en 1699 à Boston, fils de Christopher Kilby et de Sarah Sempkins ; il épousa Sarah Ellis le 18 août 1726 (sept de leurs neuf enfants mourront en bas âge) ; décédé le 23 août 1746 à Louisbourg.
Entré à Harvard en 1722, Thomas Kilby obtint sa maîtrise ès arts en 1726, après quatre années paisibles à Cambridge, Massachusetts. Il se maria la même année à l’église congrégationaliste New North de Boston et devint membre de la Boston Episcopal Charitable Society quelques mois plus tard. Il ne joua apparemment aucun rôle dans l’Église épiscopale ; par ailleurs, il désapprouva le grand mouvement revivaliste (Great Awakening) de l’Église congrégationaliste, si l’on en juge par l’appui qu’il donna à un pamphlet dénonçant ses excès. Il fut un membre actif de la franc-maçonnerie : de décembre 1744 à décembre 1745, il fut maître de la loge St John’s à Boston. Considéré par ses contemporains comme un homme d’esprit, il aurait collaboré au New England Weekly Journal, mais il n’est plus possible d’identifier ses écrits. Cependant, l’on appréciait encore au début du
Après avoir obtenu un diplôme à Harvard ; Kilby s’installa comme marchand à Boston. Ses affaires le conduisirent à Canseau (Canso, N.-É.) où, à une époque antérieure à 1729, on lui concéda une terre ; il s’adonna apparemment au commerce, achetant du poisson et vendant des provisions aux pêcheurs. En 1729, Kilby et trois de ses associés adressèrent une pétition au gouverneur Richard Philipps le priant de régler « les petits différends qui surgissent en grand nombre à la pêcherie tous les jours » en fondant une magistrature civile à Canseau ; ils demandèrent aussi de ratifier les concessions de terres qui leur avait été faites. Philipps se rendit à cette dernière exigence. De plus, Kilby, Edward How et quatre autres furent nommés juges de paix à Canseau en août 1730.
Les activités de Kilby durant les quelques années qui suivent sont mal connues. On le retrace cependant à Canseau de 1737 à 1739 où il est devenu l’agent d’un marchand de Boston, Peter Faneuil. Selon Shipton, Kilby s’était retiré dans « les solitudes du nord » à la fin des années 30, après un échec dans les affaires. Il rédigea un testament humoristique, léguant, entre autres, ses péchés à un certain ecclésiastique qui n’en avait point et le choix de ses jambes à l’infirme Peter Faneuil. Celui-ci en aurait été si amusé qu’il aurait offert en retour à Kilby l’agence de Canseau. Ce poste amena Kilby à échanger avec Louisbourg diverses marchandises telles que de la viande, de la farine, du bois, du rhum et du sucre. On peut considérer de ce fait comme probable que Thomas Kilby ait été le « parent » que Christopher Kilby, agent de la colonie du Massachusetts à Londres, envoya à Louisbourg vers 1741 pour s’enquérir de la capacité de résistance de la forteresse. Le rapport de Thomas Kilby aurait vraisemblablement servi de base au plan détaillé de la prise de Louisbourg que son cousin présenta au Board of Trade en avril 1744. Le rapport décrivait l’étendue des fortifications de Louisbourg et soulignait leur piètre état. Vers la même époque, Thomas Kilby publia un relevé des pêcheries françaises en Amérique du Nord, auquel se référa un autre agent du Massachusetts, William Bollan, dans une pétition adressée au roi.
Kilby se fit l’ardent défenseur de l’expédition contre Louisbourg en 1745, aux côtés de William Shirley ; celui-ci en retour le recommanda en novembre 1745 au poste de gardien des entrepôts à Louisbourg ou à un poste équivalent. Kilby fut nommé commissaire des entrepôts du roi à Louisbourg, mais à cause d’une mauvaise fièvre, il fut incapable d’entrer en fonction immédiatement. Affligé qu’il était aussi de la goutte – maladie qui semble l’avoir importuné depuis au moins 1740 – il demanda que son beau-frère, Edward Ellis, fasse le travail à sa place. La mort de sa femme, suivie de près de celle d’Ellis, lui laissa la charge de ses deux enfants, de la famille de son beau-frère et de plusieurs autres orphelins de sa famille. Kilby n’arriva probablement pas à Louisbourg avant la fin du printemps de 1746 –, il y mourut peu de temps après.
Bien qu’il ne semble pas avoir tiré grand profit de ses liens avec la Nouvelle-Écosse, Kilby est l’image de ces nombreux citoyens moins connus de la Nouvelle-Angleterre qui répandirent graduellement l’influence de leur colonie en Nouvelle-Écosse avant la Révolution américaine.
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Donald F. Chard, « KILBY, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/kilby_thomas_3F.html.
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Auteur de l'article: | Donald F. Chard |
Titre de l'article: | KILBY, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 9 nov. 2024 |