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KINGSMILL, sir CHARLES EDMUND, officier de marine et administrateur, né le 7 juillet 1855 à Guelph, Haut-Canada, fils aîné de John Juchereau Kingsmill et d’Ellen Diana Grange ; le 17 octobre 1900, il épousa à Toronto Frances Constance Beardmore (23 novembre 1875–27 mars 1956), et ils eurent deux fils et une fille ; décédé le 15 juillet 1935 à Portland, Ontario, et inhumé dans cette ville au cimetière New Emmanuel.
Charles Edmund Kingsmill naquit dans une famille issue d’un groupe social exceptionnellement soudé du Haut-Canada. Son grand-père paternel, William Kingsmill, Irlandais anglican et vétéran du 66th Foot de l’armée britannique, supervisa l’incarcération de Napoléon à l’île Sainte-Hélène jusqu’à la mort de ce dernier, en 1821 [V. Walter Henry*]. Six ans plus tard, on envoya le régiment au Bas-Canada, puis, en 1831, au Haut-Canada, où Kingsmill profita d’un programme de colonisation. Il leva des troupes et commanda une unité de milice durant la rébellion de 1837–1838 [V. William Lyon Mackenzie*], fut nommé shérif du district de Niagara en 1840 et devint maître général des Postes de Guelph en 1861. Son premier enfant né au Canada, John Juchereau, exerça les fonctions de procureur de la couronne dans le comté de Wellington. Il épousa Ellen Diana Grange, fille du lieutenant-colonel George John Grange, shérif du comté, et sa sœur, Helena Maria, se maria avec le frère de George John, le major Charles Walter Grange.
Charles Edmund n’était qu’un enfant lorsque sa mère mourut dans un accident de traîneau en 1860. Six ans plus tard, à l’âge de 11 ans, il suivit les traces de son père et entra à l’Upper Canada College de Toronto, fondé en 1829 par John Colborne*, commandant de William Kingsmill durant la guerre d’Espagne. S’il avait persévéré, Charles Edmund aurait acquis des bases solides pour réussir à l’université et dans une profession. En 1867, il s’inscrivit plutôt dans une école à Cobourg tenue par Frederick William Barron, ancien directeur de l’Upper Canada College, qui offrait à de jeunes hommes une préparation intensive en vue de leur admission dans des établissements britanniques de formation des officiers.
Le 24 septembre 1869, Kingsmill, alors âgé de 14 ans, entra dans la marine royale, où il mènerait une carrière fructueuse et variée. Il acquit les connaissances en navigation selon les normes exigeantes de la marine à l’époque victorienne, et il accéda au grade de midship le 20 janvier 1871, puis, pendant son service à bord du yacht royal Victoria and Albert, à celui de lieutenant le 5 septembre 1877. Deux ans plus tard, il tenta d’obtenir le grade de lieutenant torpilleur à la nouvelle école des torpilles de la marine, Vernon (on donnait les cours à bord de plusieurs vieux navires), mais, comme tant de candidats dans les débuts de cette division de la marine, il échoua. En 1881, il se rendit à la station des Indes orientales comme lieutenant de l’Arab, nouvelle canonnière à torpilles à voile et à vapeur dont la structure combinait le bois et le fer. Durant les 11 années suivantes, il servirait à bord de navires semblables dans des postes éloignés de l’Empire britannique.
En 1884–1885, la marine royale fut chargée de défendre le port de Suakin, au Soudan, d’une extrême importance stratégique dans le golfe d’Aden, au cours de l’expédition visant à secourir le major-général Gordon commandée par Garnet Joseph Wolseley*. Dans le cadre de cette opération, Kingsmill supervisa le débarquement des troupes à Aden et agit en qualité de vice-consul à Zeila (Saylac), sur la côte somalienne. Il servit ensuite à bord du Cormorant, sloop à hélice de six canons affecté à la station du Pacifique pendant quatre ans ; dans l’intervalle, son capitaine, Jasper Edmund Thomson Nicolls, mourut de la fièvre jaune. Kingsmill prit le commandement du navire, et sa compétence fut saluée tant par ses supérieurs que par l’équipage, dont un membre lui livra le message d’adieu suivant : « Au nom des [membres d’équipage] que vous laissez derrière […] Je terminerai en vous souhaitant d’obtenir votre promotion, d’avoir un bon navire et d’apprécier votre mission, autant que nous tous à bord du vieux Cormorant. »
Peu de temps après, Kingsmill mena le Goldfinch, nouvelle canonnière à hélice à coque composite, jusqu’à la station d’Australie. Après sa promotion au grade de capitaine de frégate, le 30 juin 1891, il remit le navire à son lieutenant et amorça une période de congé dans le Pacifique Sud, dans l’ouest des États-Unis et au Canada. Tandis qu’il voyageait, il fit la connaissance de Frances Constance Beardmore, sa future femme, issue d’une famille d’entrepreneurs : son grand-père maternel, James Miller Williams*, avait probablement été le premier homme à obtenir du pétrole par forage en Amérique du Nord, dans le comté de Lambton, en Ontario ; son grand-père paternel avait fait fortune dans les tanneries à Acton, puis à Bracebridge ; et son père était un commerçant prospère. Les Beardmore entretenaient des relations étroites avec des membres de professions libérales comme le père de Kingsmill, John Juchereau, et son oncle Nicol Kingsmill, avocat très respecté qui joua un rôle important au sein de la section torontoise de la Navy League of Canada.
Après son retour en Angleterre, en janvier 1892, Kingsmill passa des canonnières aux croiseurs. On l’affecta au croiseur cuirassé Immortalité en octobre 1893 et au nouveau croiseur Blenheim en mai 1894. En décembre de la même année, sir John Sparrow David Thompson*, premier ministre du Canada, mourut au château de Windsor, et le Blenheim, dont les flancs avaient été peints en noir pour l’occasion, ramena sa dépouille à Halifax. En août 1895, on confia à Kingsmill le commandement de son premier croiseur, l’Archer, affecté à la station de Chine. Il resta à ce poste trois ans, jusqu’à sa promotion comme capitaine de vaisseau en décembre 1898. En septembre 1900, après avoir connu des périodes à la demi-solde et suivi divers cours de perfectionnement professionnel, il prit le commandement du Mildura, croiseur chargé de la protection du commerce à la station australienne. Il se rendit d’abord à Toronto pour épouser, le 17 octobre 1900, Frances Constance, qui l’accompagna ensuite en Australie.
En juin 1904, Kingsmill, choisi pour suivre le cours sur la stratégie de guerre au Royal Naval College de Greenwich (Londres), retourna en Angleterre et, en janvier suivant, prit le commandement du Majestic, cuirassé pré-dreadnought. En mars 1906, on le désigna capitaine d’un des derniers navires du même type à être construit, le Dominion, nommé en l’honneur du dominion du Canada. Le bateau partit en tournée de courtoisie au Canada ; en août, il se rendit à Québec, où Kingsmill fit la connaissance de sir Wilfrid Laurier*, au moment où cheminait l’idée de créer une force navale nationale à partir du Service de protection des pêcheries, mis en place par Peter Mitchell* en 1870. Le premier ministre, qui connaissait la famille Kingsmill et avait été informé de la carrière de Charles Edmund dans les forces navales par Nicol Kingsmill, se prit aussitôt d’affection pour lui. Laurier et son ministre de la Marine et des Pêcheries, Louis-Philippe Brodeur*, lui aussi impressionné par Kingsmill lorsqu’il l’avait rencontré la même année, virent rapidement en lui la personne toute désignée pour organiser et diriger une marine canadienne.
Au cours de sa tournée estivale, qui visait principalement à hisser le drapeau dans les ports canadiens, le Dominion s’échoua dans la baie des Chaleurs, au Québec, ce qui vint assombrir son périple, autrement réussi. Le navire subit des dommages mineurs, mais Kingsmill et son officier de navigation reçurent de sévères réprimandes d’une cour martiale tenue en mars 1907. Malgré l’avis du Board of Admiralty, qui recommandait le licenciement de Kingsmill, ce dernier resta aux commandes du navire jusqu’à sa nomination, en mai, comme capitaine du Repulse, cuirassé de la flotte de réserve. Cette rétrogradation avait assurément un lien avec l’échouage du Dominion, mais le fait que Kingsmill ait reçu un autre commandement pouvait constituer une marque de confiance ; sir John Fisher, chef d’état-major de l’Amirauté et créateur de la flotte de réserve, considérait cette dernière comme « la pierre angulaire de [la] préparation à la guerre ».
Lorsque Laurier et Brodeur assistèrent à la conférence coloniale de 1907 à Londres, Kingsmill demanda à s’entretenir avec le premier ministre pour l’assurer de la bonne réputation dont il jouissait toujours au sein de la marine royale. Laurier invita le capitaine et sa femme à dîner. Si on ignore quels propos ils échangèrent à cette occasion, Kingsmill, plus apte à mettre sur pied une marine canadienne que quiconque ayant des liens forts avec le pays, fit évidemment encore une fois bonne impression sur le premier ministre. Le 1er mai 1908, le gouverneur général lord Grey* informa lord Tweedmouth, premier lord de l’Amirauté, que le gouvernement de Laurier souhaitait voir Kingsmill prendre en charge ce qui deviendrait le Service de la marine du Canada ; 11 jours plus tard, la marine royale le nomma contre-amiral.
Au cours des deux années suivantes, Kingsmill dirigea le Service de protection des pêcheries, dont l’un des navires, le Canada, servait à former les futurs officiers de marine. Pendant cette période, il conseilla Brodeur et Laurier sur les besoins d’une marine et, avec George Joseph Louis Desbarats*, sous-ministre de la Marine et des Pêcheries, il en planifia la création. Le 12 janvier 1910, le premier ministre soumit le projet au Parlement et, le 4 mai, la Loi concernant le Service de la marine du Canada, qui instituait au pays un service naval, reçut la sanction royale. L’arrivée subséquente de deux navires achetés à la marine britannique (le croiseur Niobe, à Halifax, et le croiseur léger Rainbow, à Esquimalt, en Colombie-Britannique) et le début des cours au Royal Naval College of Canada à Halifax, au mois de janvier suivant, concrétisèrent les efforts de Kingsmill. Le 29 août 1911, le Service de la marine du Canada prit officiellement le nom de Marine royale du Canada.
Ces débuts prometteurs étaient trompeurs. Les plans de Laurier visant l’expansion immédiate de la marine s’écroulèrent lorsque les libéraux perdirent les élections fédérales du 21 septembre 1911, à la suite d’une alliance non officielle entre les conservateurs de Robert Laird Borden et les nationalistes d’Henri Bourassa*. Un incident embarrassant impliquant le Niobe, qui s’était échoué le 30 juillet au large de Cap-de-Sable, en Nouvelle-Écosse, avait nui à l’image de la Marine royale du Canada auprès du public, et l’opposition à la politique navale de Laurier eut une influence déterminante sur le résultat des élections. Borden, nouveau premier ministre, tenta de remplacer la Loi concernant le Service de la marine du Canada, qui avait autorisé la construction d’une petite flotte canadienne, par le projet de loi d’aide à la marine, qui promettait le versement de 35 millions de dollars pour soutenir la construction navale britannique. Il fut adopté par la Chambre des communes, mais rejeté en mai 1913 par la majorité libérale au Sénat. En décembre, lorsqu’on demanda à Kingsmill (vice-amiral sur la liste des retraités de la marine royale depuis le 17 mai) de faire un rapport sur l’état de la marine, il répondit : « J’ai trouvé très difficile, sinon impossible, de rédiger un mémoire sur le sujet. » Il ne pouvait commenter la politique navale d’un gouvernement qui n’en avait pas ; à la fin de 1913, la Marine royale du Canada se composait de seulement deux navires et de moins de 350 officiers et marins.
Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale en août 1914, Kingsmill servit son pays avec loyauté et sagesse. Il travailla dans des circonstances exceptionnellement difficiles, de concert avec son chef d’état-major, le capitaine de frégate Richard Markham Tyringham Stephens*, et Desbarats, alors sous-ministre de John Douglas Hazen, titulaire du ministère de la Marine et des Pêcheries et du Service de la marine. Winston Churchill, premier lord de l’Amirauté, conseilla au gouvernement de Borden de consacrer ses ressources au Corps expéditionnaire canadien, dont l’énorme contribution à l’effort de guerre éclipserait celle de la Marine royale du Canada au financement et aux effectifs insuffisants. Lorsque la guerre débuta, les navires du Canada n’étaient pas adéquatement préparés au combat ; Kingsmill dut néanmoins envoyer le Rainbow pour contrer le Leipzig, croiseur allemand qui menaça brièvement la côte ouest avant de partir, le 18 août – heureusement, sans avoir croisé le Rainbow –, rejoindre l’escadron du vice-amiral Maximilian von Spee. Le 2 septembre, le Niobe, remis en état à la suite de son échouage en 1911, fut mis à la disposition de l’Amirauté ; toutefois, le navire, bientôt vétuste au point d’être irréparable, accosta pour de bon à Halifax en juillet 1915. Aussi placé sous l’autorité de la marine royale, le Rainbow continuerait à patrouiller le long de la côte ouest jusqu’à son retrait de la circulation en mai 1917.
Entre-temps, Kingsmill et sa minuscule équipe à Ottawa luttèrent pour assurer une défense navale adéquate contre des menaces mal définies, tout en supervisant l’expédition outre-Atlantique de fournitures de guerre essentielles (avec l’aide indispensable de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique) et en organisant le transport des Canadiens qui se portèrent volontaires pour servir dans la marine royale et le Royal Naval Air Service. Le gouvernement de Borden reçut des avis contradictoires de l’Amirauté qui, après avoir prôné la mise en place d’une flottille de torpilleurs et de sous-marins sur la côte de l’Atlantique en 1913, recommanda la fabrication de croiseurs. Par conséquent, Borden hésitait à autoriser la construction de destroyers et de sous-marins spécialement conçus pour prévenir de potentielles incursions de sous-marins allemands dans le secteur occidental de l’Atlantique et le golfe du Saint-Laurent. L’improvisation était la règle. Les dragueurs de mines étaient des navires du Service de protection des pêcheries et d’autres navires civils rénovés, et des yachts et des remorqueurs effectuaient régulièrement des patrouilles. En février 1917, des sous-marins allemands lancèrent des attaques sans restriction contre des navires dans les corridors maritimes de l’ouest de l’Atlantique, et la Marine royale du Canada se trouva en manque cruel de personnel pour répondre à cette menace. L’explosion de Halifax, le 6 décembre, ajouta aux difficultés de Kingsmill. Les Allemands infligèrent de terribles dommages à la flotte de pêche, mais la marine royale et la Marine royale du Canada, de concert avec la marine des États-Unis, organisèrent des convois protégés par des bâtiments de surface et des aéronefs, et parvinrent à garder les pertes de navires sur le littoral est à un niveau négligeable.
Kingsmill joua un rôle important dans la coordination de ces opérations de défense avec les Américains. En avril 1918, le commandant du First Naval District de Boston et lui convinrent que la marine des États-Unis assumerait la protection des navires à l’est jusqu’à Lockeport, en Nouvelle-Écosse, y compris dans la partie extérieure de la baie de Fundy ; ce fut ainsi qu’elle prit en charge le quai du gouvernement à Shelburne, dans la même province, qui lui servit dès lors de base. Les patrouilles aériennes, proposées dès février 1917, mais rejetées, à l’époque, par le cabinet de Borden, qui les jugeait trop onéreuses, durent être effectuées par la marine des États-Unis à partir de Halifax et de Sydney, jusqu’à la création du Service aéronaval de la Marine royale du Canada. En août 1918, le lieutenant Richard Evelyn Byrd de la marine des États-Unis, qui se ferait connaître comme explorateur des régions polaires, arriva à Halifax pour prendre le commandement des forces aéronavales américaines au Canada. À la fin de novembre, cette période d’opérations interarmées empreinte de cordialité se termina par une réunion d’adieu à Halifax entre Kingsmill et Byrd, qui remercia son hôte « pour le bon temps [qu’il avait permis de vivre à lui et à ses troupes] » et lui offrit son aide, « si [l’entreprise] aéronavale [du Canada] se poursuivait en temps de paix ». (En fait, on démantela le Service aéronaval de la Marine royale du Canada, créé le 5 septembre 1918 et encore en structuration à la fin de la guerre, moins d’un mois après l’armistice.)
Promu amiral sur la liste des retraités de la marine royale le 3 avril 1917, Kingsmill reçut plusieurs autres marques de reconnaissance pour ses services pendant la guerre. En 1916, l’amiral sir George Edwin Patey, commandant en chef du North America and West Indies squadron, le remercia pour sa « promptitude à donner toute l’aide en son pouvoir » et, l’année suivante, le gouvernement de Borden attira l’attention sur les « services que son personnel et lui avaient rendus pendant la guerre ». Ces louanges parvinrent à l’Amirauté et, le 6 février 1918, le roi George V nomma Kingsmill chevalier de l’ordre du Bain.
En février 1919, Kingsmill, Desbarats et le commodore Walter Hose* formèrent un comité naval chargé de présenter des recommandations sur l’avenir de la Marine royale du Canada. Sous leur autorité, le personnel naval rédigea 36 documents prétendument hors-série, clairement inspirés des délibérations de la Conférence impériale de guerre du 30 mars 1917, au cours de laquelle les premiers ministres des dominions en étaient venus à la conclusion que l’idée de constituer une seule marine sous l’autorité centralisée des Britanniques n’était pas réaliste. En 1919, l’amiral de la flotte, le vicomte John Rushworth Jellicoe, visita le Canada lors d’une tournée des dominions et, dans son rapport, recommanda une expansion somme toute modeste de la Marine royale du Canada. Le cabinet mit de l’avant une version simplifiée de la proposition de Jellicoe en mars 1920, mais, lorsque le caucus unioniste la rejeta, Borden décida de « maintenir le Service de la marine du Canada suivant les conditions d’avant-guerre ».
Charles Edmund Kingsmill remit sa démission au cours du même mois ; lorsque celle-ci entra en vigueur, le 31 décembre, il quitta le service définitivement. Durant ses années de retraite, il se consacra à sa famille et fut reconnu pour sa généreuse hospitalité. Dans les coulisses, il observa Hose, son successeur, qui lutta pour sauver la Marine royale du Canada quand on réduisit les effectifs après la guerre, et la fermeture du Royal Naval College of Canada en 1922 l’ébranla particulièrement. Kingsmill, homme de son époque à tous égards, servit dans la marine durant une période de profonds changements technologiques et sociaux, et put toujours s’adapter. Pendant ses années dans la Marine royale du Canada, il fit face à des requêtes inhabituelles, auxquelles sa formation professionnelle ne l’avait pas vraiment préparé, mais il parvint à composer avec des circonstances sociales et politiques très différentes de celles qu’il avait connues dans la marine royale britannique. Grâce à ses racines ontariennes et aux relations de sa famille, Kingsmill assuma ses responsabilités au Canada probablement mieux que ne l’aurait fait n’importe lequel de ses contemporains de la marine royale. Après son décès, le 15 juillet 1935, sa famille orna sa sépulture au cimetière New Emmanuel, près de sa résidence d’été sur l’île Grindstone, d’une remarquable pierre tombale agrémentée de scènes navales et d’une liste des membres de sa famille. Ironiquement et tristement, l’expansion de la Marine royale du Canada, l’espoir le plus cher de Kingsmill, ne commencerait qu’après sa mort ; néanmoins, il logerait avec raison dans les souvenirs à titre de père de la marine canadienne.
Les sources relatives à la vie de l’amiral sir Charles Edmund Kingsmill sont éparses, en partie en raison de la destruction de sa correspondance privée, en 1939, sous la recommandation du secrétaire adjoint de la Marine royale du Canada, J. C. B. LeBlanc. Dans une note du 7 févr. 1939 au chef d’état-major de la marine, le contre-amiral Percy Walker Nelles*, LeBlanc rapportait que « cette correspondance aurait été utile à quiconque aurait désiré entreprendre l’écriture des mémoires de feu sir Charles Kingsmill », mais concluait que l’amiral « ne souhaitait pas que cette correspondance devienne partie intégrante des documents officiels du ministère ou qu’elle devienne publique, autrement il ne l’aurait pas retirée de son bureau à sa retraite » (BAC, RG24, Acc. 1992–93/169, boîte 116). Le portrait officiel de Kingsmill se trouve à BAC, R13793-0-0.
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W. A. B. Douglas, « KINGSMILL, sir CHARLES EDMUND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/kingsmill_charles_edmund_16F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/kingsmill_charles_edmund_16F.html |
Auteur de l'article: | W. A. B. Douglas |
Titre de l'article: | KINGSMILL, sir CHARLES EDMUND |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2021 |
Année de la révision: | 2021 |
Date de consultation: | 11 oct. 2024 |