MacDONALD OF GLENALADALE, JOHN (Iain MacDhòmhnaill), officier et colonisateur, né le 29 septembre 1742 en Écosse, fils aîné d’Alexander M’Donald of Glenaladale et de Margaret MacDonell of Scothouse (Scotus) ; décédé le 28 décembre 1810 dans son domaine de Tracadie (lots nos 35, et 36), Île-du-Prince-Édouard.

John MacDonald avait trois ans quand son père, chef de la branche des Glenaladale du clan MacDonald of Clanranald, se rallia au prince Charles le Jeune Prétendant, lorsqu’en 1745 on éleva son étendard sur la terre des Glenaladale, à Glenfinnan, en Écosse. Après que les espoirs du prince de voir un Stuart reprendre le trône se furent évanouis à la bataille de Culloden, ses alliés, dont les MacDonald, furent soumis à de graves représailles économiques par le gouvernement britannique. Il fut néanmoins possible, en 1756, d’envoyer le jeune MacDonald au fameux séminaire catholique de Ratisbonne (République fédérale d’Allemagne), où, en qualité d’étudiant laïc, il acquit la solide connaissance des langues et des classiques dont témoigne si fortement sa correspondance ultérieure. Des historiens ont noté qu’il pouvait « parler, lire et écrire sept langues », et qu’il fut considéré comme « un des jeunes gentlemen les mieux instruits et les plus accomplis de sa génération ».

Quelque temps après son retour en Écosse, en 1761, MacDonald devint le 8e laird de Glenaladale et commandant en second parmi les chefs de clan de la famille Clanranald ; néanmoins, plusieurs facteurs l’amenèrent finalement à penser à l’émigration. Il y a lieu de croire que MacDonald n’appréciait guère la politique économique adoptée par les chefs de clan après la défaite de Culloden – politique qui avait mené à l’oppression des tacksmen, parmi lesquels il comptait de nombreux parents et amis. Sur un plan plus personnel, sa dépendance des Clanranald avait fini par lui répugner tellement qu’il « était déterminé à saisir la première occasion de la rejeter ». Il se mit donc à espérer que son peuple et lui pourraient trouver « un moyen pratique de quitter la partie inhospitalière de ce monde qui [leur était] échue en partage », et, en 1770, il commença de s’intéresser à un projet d’émigration. Cette année-là, Colin MacDonald of Boisdale entreprit de forcer ses tenanciers de South Uist, dans les Hébrides, à renoncer à leur foi catholique et à adhérer à l’Église d’Écosse, sous peine d’être expulsés de son domaine. Les évêques catholiques d’Écosse conclurent que l’émigration était, pour ces gens sans ressources, l’unique solution, et MacDonald devint le principal responsable du projet. Il acheta du procureur général d’Écosse, James William Montgomery, le lot no 36 dans l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) et, avec l’aide de l’Église catholique, il entreprit d’y établir non seulement des tenanciers de South Uist, mais « un certain nombre d’autres personnes et [leurs] propres amis » du continent. En mai 1772, sous la conduite du frère de MacDonald, Donald, et accompagnés de l’abbé James MacDonald*, 210 colons s’embarquèrent sur l’Alexander, à destination de l’île Saint-Jean. Le mois suivant, l’expédition débarquait sur le lot no 36, à un endroit qu’on appellerait par la suite Scotchfort.

En 1773, consterné par les rapports de détresse qui lui parvenaient du nouvel établissement, où la récolte de l’année précédente avait été pauvre, MacDonald partit pour l’Amérique. Il débarqua à Philadelphie. Son voyage vers le nord, bien que rapide, lui permit de se faire une idée des possibilités des diverses colonies. Ses observations lui fournirent une base de comparaison pour les établissements de l’île Saint-Jean et, à son arrivée, il jugea que son établissement pouvait devenir prospère. Mais la tâche de transporter les colons de leur point de débarquement à leurs lieux de résidence permanents, et partant d’organiser le domaine en lui donnant des bases solides, fut interrompue par l’éclatement de la guerre d’Indépendance américaine. En juin 1775, MacDonald reçut une invitation du lieutenant-colonel Allan Maclean* et du major John Small à prendre avec eux des mesures pour conserver l’allégeance du grand nombre d’Écossais des Highlands établis dans les colonies insurgées. On proposa aussi la levée d’un régiment parmi les « quelques centaines de soldats licenciés de plusieurs régiments des Highlands alors dispersés dans les différentes provinces du continent nord-américain ». Si ce ne fut pas sans hésitation – parce que, catholique, il aurait occasionnellement à se conformer aux directives de l’Église d’Angleterre – MacDonald accepta néanmoins. Bien qu’il n’eût jamais été militaire jusque-là, MacDonald fut nommé capitaine et fait commandant de compagnie dans le 2e bataillon des Royal Highland Émigrants (84e d’infanterie). Sa sœur Helen (Nelly) gérerait le domaine familial, non seulement pendant que Donald (qui allait mourir au cours de la guerre) et lui seraient à l’armée, mais pendant quelques années par la suite. MacDonald affirma plus tard qu’il « n’affronta pas l’ennemi », mais il existe certains récits de la capture qu’il aurait faite d’un bâtiment de guerre américain, appréhendé au cours d’une expédition de pillage sur la côte de la Nouvelle-Écosse. Small parla de l’« activité et du zèle inlassable » du capitaine MacDonald « pour rendre une excellente compagnie prête à servir » ; c’était, ajoutait-il, « un des hommes les plus accomplis et des meilleurs officiers de son grade au service de Sa Majesté ». Il fut mis à la demi-solde en 1783.

En 1781, pendant l’absence de MacDonald, le gouverneur Walter Patterson* avait entrepris des poursuites relatives à certains lots grevés d’arrérages de redevances. Les lots furent mis aux enchères en novembre de la même année ; Patterson et quelques-uns de ses amis en furent les principaux acquéreurs. Quand il apprit ces faits, MacDonald se rendit à Londres, en 1782, et prit la tête d’un mouvement pour la remise des arrérages de redevances et la rétrocession des lots à leurs anciens propriétaires. Ignorant au début que le lot no 36 n’avait point été vendu, il fit valoir que les arrérages de redevances sur cette propriété étaient devenus inévitables, par suite des dépenses d’installation et de son absence. Il était, en plus, furieux qu’on eût vendu au procureur général Phillips Callbeck* le lot no 35, pour lequel lui-même avait fait des offres au précédent propriétaire, le général Alexander Maitland. Patterson affirma plus tard que MacDonald et beaucoup de ses tenanciers avaient fait paître leurs bêtes et coupé la plus grande partie de leur foin sur le lot de Maitland, pendant plus de dix ans, sans indemniser le propriétaire, et que c’était « cette perte de l’usage de la propriété d’un autre qui [avait] occasionné son intervention fort active dans cette affaire ». Cependant, le Conseil privé prit la décision de donner instructions au gouverneur d’abroger le Quit Rent Act de 1774, en vertu duquel les lots avaient été vendus, d’annuler les ventes et de rétrocéder les lots vendus à leurs anciens propriétaires. Patterson refusa de se soumettre à ces instructions et, pour cette désobéissance au ministère de l’Intérieur comme du reste pour certaines autres, il fut destitué en 1787 et remplacé par Edmund Fanning. MacDonald resta à Londres pour collaborer à la préparation d’accusations criminelles contre l’ancien gouverneur et pour exercer les fonctions de solicitor aux audiences qui s’ensuivraient devant le président du Conseil privé, en 1789. L’achat au général Maitland du lot no 35 fut conclu en 1792, après une vive controverse avec la veuve de Callbeck. La même année, MacDonald épousa Margaret MacDonald of Ghernish (Guernish) ; sa première femme, Isabella Gordon of Wardhouse, était décédée depuis de longues années.

Quand MacDonald retourna enfin dans son domaine de Tracadie en 1792, il découvrit que, malgré les efforts de sa sœur Nelly, ses affaires étaient dans un triste état. Désespérant de son retour et n’ayant pas reçu leurs parcelles de terre permanentes, beaucoup de ses tenanciers avaient pourvu à leur propre sécurité en allant se fixer sur les domaines d’autres propriétaires. Non seulement MacDonald avait-il à remettre ses terres en état, mais il devait envisager de s’acquitter des arrérages de redevances. Il commença par essayer de mettre sa propriété en valeur en concentrant ses efforts sur l’élevage du bétail et la culture du foin.

MacDonald tâcha aussi d’apporter une certaine tranquillité dans son entourage. Pendant les années de guerre, il s’était plaint des « tourbillons fous de passion et de sentiments exagérés » que véhiculaient les lettres de Nelly. Il lui déclara une fois que « [sa] chair se contract[ait] à la lecture d’un paragraphe de [sa] lettre ». Faisant le point, en 1803, il admettait que, lui aussi, avait « naturellement un tempérament chaud », qu’il avait laissé échapper « d’occasionnelles bouffées de passion » et que « Mme Macdonald agi[ssait] de même ». Toutefois, il écrivait : « quant à toi-même, ma chère Nelly, tu ne dois pas, toi surtout, retrousser ton nez et te dire que tu es blanche comme neige : toi aussi tu as ton plein de piment ». Nelly était néanmoins fort bien considérée. Lui écrivant en 1792 pour la préparer à son mariage imminent, MacDonald avait fait la promesse suivante : « Tu ne dois pas craindre que je te néglige un jour [...] Si mon revenu n’était que d’un shilling par année, tu en aurais une pièce de six pence. »

En 1797, à la suite de la publication, l’année précédente, de l’ouvrage de Joseph Robinson, To the farmers in the Island of St. John, in the Gulf of St. Lawrence, MacDonald se plaignit au lieutenant-gouverneur Fanning de l’existence dans l’île d’un « parti niveleur » qui travaillait à l’établissement d’une cour d’escheat et à la subdivision des terres appartenant aux grands propriétaires. Ce parti, affirma-t-il, « s’est employé, depuis un an passé, à disséminer parmi nos tenanciers et le peuple en général des théories qui rivalisent avec celles qui ont mené la France à la ruine ». Fanning pouvait difficilement ignorer l’existence d’un tel mouvemént, vu, en particulier, que les chefs de ce mouvement étaient membres de son propre gouvernement, spécialement la famille du juge en chef Peter Stewart ; mais le lieutenant-gouverneur, selon MacDonald, prétendait comprendre qu’il se plaignait d’« un parti niveleur qui visait directement le gouvernement lui-même par la trahison et les effusions de sang, plutôt que cette sorte de parti niveleur [...] dirigé contre – les propriétaires ». Aussi, quand, craignant d’être poursuivi pour diffamation, MacDonald refusa par deux fois de comparaître devant le conseil pour donner les preuves de l’existence du parti et les noms de ses membres, le conseil jugea qu’un tel parti niveleur n’existait pas et conclut que MacDonald, « de façon très explicite, se déclar[ait] lui-même le plus grand mécontent de toute la terre ». Fanning passa la question à la chambre d’Assemblée, et-celle-ci envoya le sergent d’armes à Tracadie, où il somma MacDonald de venir défendre ses allégations devant la chambre. Ce dernier refusa dédaigneusement de comparaître devant un groupe dont John Stewart*, avec qui il s’était bagarré les armes à la main dans les rues de Charlottetown, était le président. Dans une lettre à Fanning, il se livra à des commentaires mordants sur les origines et l’intégrité des membres de l’Assemblée. Considérant la question, un comité de l’Assemblée, présidé par Robert Hodgson, rédigea une série de résolutions condamnant MacDonald pour ses affirmations « fausses et sans fondement », mais décida qu’étant donné son « caractère turbulent, inquiet et factieux », et la possibilité que le fait d’intenter des poursuites contre lui « pourrait lui donner quelque importance », l’Assemblée devrait le dispenser de se présenter devant elle, comme on l’avait demandé. À la fin des années 1790, MacDonald restait pour ainsi dire le seul, avec Joseph Aplin et James Douglas, à combattre ce réseau aux mailles serrées qu’était le gouvernement de Fanning.

En dépit de la vive résistance de MacDonald, l’Assemblée de 1797 se déclara en faveur de l’escheat et adressa en conséquence une pétition au gouvernement britannique. Dans les résolutions envoyées à Londres, on indiquait nommément que, toutefois, les lots nos 35 et 36 de MacDonald étaient « colonisés conformément aux clauses des concessions ». Ce ne fut qu’en 1802–1803 que, détourné temporairement de ses préoccupations relatives aux guerres napoléoniennes, le ministère des Colonies trancha la question foncière en décidant que les terres des propriétaires qui ne paieraient pas des arrérages réduits de redevances seraient confisquées. MacDonald, à Londres à ce moment-là en vue d’informer les autorités de l’état réel de l’île, fut consterné d’apprendre que le receveur général des redevances, John Stewart, « rempli d’une haine destructrice pour une classe et d’un [préjugé] favorable envers la sienne propre », devait entreprendre les poursuites. On obtint des jugements contre un certain nombre de propriétaires ; toutefois, la crainte de Fanning et du ministère des Colonies d’offenser les puissants propriétaires fonciers, combinée avec la reprise de la guerre et un changement de gouvernement à Londres, amena l’arrêt des poursuites en 1804.

Si ceux qui avaient proposé l’escheat furent pendant un certain temps réduits au silence, restait pour MacDonald le problème de ses dettes, plus grandes, selon ce qu’affirma une fois John Hill*, « que ce qu’il sera[it] capable de rembourser sa vie durant, indépendamment des redevances ». MacDonald avertit les membres de sa famille qu’il fallait économiser, déclarant que l’autre choix était « d’être séparés, dispersés, réduits à la mendicité, dans un endroit où l’on ne conna[issait] pas de mendiants et où chacun ne pens[ait] qu’à lui-même ». En 1805, encore en Angleterre, il essaya de vendre ses propriétés de l’île, mais aucun acheteur ne se présenta. Il retourna chez lui l’année suivante grâce à un prêt consenti par le comte de Selkirk [Douglas]. Bien que la question de l’escheat fût de nouveau soulevée pendant le gouvernement du lieutenant-gouverneur Joseph Frederick Wallet DesBarres*, MacDonald semble être resté loin des questions politiques de l’île jusqu’à sa mort en 1810.

Impassible dans ses convictions aristocratiques, MacDonald était néanmoins attentif aux afflictions des gens moins privilégiés. Il s’était à un moment donné occupé à préparer des pétitions au nom de colons des Highlands poursuivis pour arrérages de redevances par le receveur des douanes William Townshend. Il avait aussi travaillé à la suppression des incapacités qui, à l’époque, privaient les catholiques du droit de vote. Une des dernières controverses auxquelles il fut mêlé provenait de son opposition à un édit de Mgr Denaut selon lequel les catholiques de St Andrew’s, de Naufrage, de Tracadie, de Three Rivers (région qui entoure Georgetown), de Bay Fortune et d’East Point devaient contribuer à l’érection d’une grande chapelle à St Andrew’s. Dans une lettre à l’abbé Angus Bernard MacEachern*, il déclara qu’un si « somptueux édifice d’un luxe superflu » était au-dessus des moyens des gens, qui n’en demandaient pas tant ; en particulier ceux qui étaient éloignés de St Andrew’s, tels les habitants de Tracadie, et qui auraient à construire leurs propres églises. Pendant un certain temps, il interdit à ses tenanciers d’apporter leur collaboration à ce projet et fit dire la messe à Tracadie par son frère Augustine.

L’unique enfant du premier mariage de John MacDonald ne vécut que quelques mois. De son second mariage avec Margaret MacDonald, « la reine de Tracadie », naquirent cinq enfants : Donald*, William, John*, Roderick C. et Flora Anna Maria. À eux et à sa femme, il transmit intact le domaine de Tracadie, bien que son testament indique qu’il ait été grevé de dettes non précisées. Donald, son successeur comme chef du domaine, fut le père de sir William Christopher MacDonald*, manufacturier, millionnaire et philanthrope.

F. L. Pigot

Arch., privées, Jean et Colin MacDonald (St Peters, Î.-P.-É.), MacDonald family papers, doc. 7, 10, 19–20, 22, 26, 67 (copies aux PAPEI).— PAPEI, Acc. 2702, Smith-Alley coll., pétition de John MacDonald.— PRO, CO 226/3 : 50s., 107–110 ; 226/10 : 94–125 ; 226/15 : 182s., 208–227, 230–250 ; 226/18 : 31s., 114–117, 160–162, 166–234.— Supreme Court of P.E.I. (Charlottetown), Estates Division, liber 1 : f.31 (testament de John MacDonald).— Î.-P.-É., House of Assembly, Journal, 17 juill. 1797.— The lyon in mourning, or a collection of speeches, letters, journals, etc. relative to the affairs of Prince Charles Edward Stuart, Robert Forbes, compil., Henry Paton, édit. (3 vol., Édimbourg, 1895–1896), 3.— [John MacDonald), « Glenalladale’s settlement, Prince Edward Island », I. R. Mackay, édit., Scottish Gaelic Studies (Aberdeen, Écosse), 10 (1965) : 16–24.— Weekly Recorder of Prince Edward Island (Charlottetown), 1er janv. 1811.— Alexander Mackenzie, History of the Macdonalds and lords of the isles ; with genealogies of the principal families of the name (Inverness, Écosse, 1881).— Canada’s smallest prov. (Bolger).— J. F. S. Gordon, The Catholic Church in Scotland, from the suppression of the hierarchy till the present time ; being memorabilia of the bishops, missioners, and Scotch Jesuits (Glasgow, 1869).— F. L. Pigot, A history of Mount Stewart, Prince Edward Island (Charlottetown, 1975).— J. M. Bumsted, « Captain John MacDonald and the Island », Island Magazine, no 6 (printemps-été 1979) : 15–20.— A. F. MacDonald, « Captain John MacDonald, « Glenalladale », SCHÉC Report, 30 (1964) : 21–37.— MacNutt, « Fanning’s regime on P.E.I. », Acadiensis (Fredericton), 1, no 1 : 37–53.

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F. L. Pigot, « MacDONALD OF GLENALADALE, JOHN (Iain MacDhòmhnaill) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macdonald_of_glenaladale_john_5F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    6 déc. 2024