MUNRO, JOHN, soldat, commerçant et fonctionnaire, né en 1728 à Fyrish, dans la paroisse d’Alness (Highlands, Écosse), fils de Hugh Munro ; il épousa le 5 avril 1760, à Schenectady, New York, Mary Brower, et de ce mariage naquirent huit enfants ; décédé le 27 octobre 1800 à Dickinson’s Landing (probablement Long Sault, Ontario).

John Munro, soldat dans le 48e d’infanterie, arriva en Amérique en 1756 et participa à la guerre de Sept Ans ; il obtint ensuite une concession de terre, en qualité de soldat licencié, et il s’établit dans la province de New York. Devenu commerçant à Albany, le jeune Munro ne tarda pas à connaître la réussite financière. Il acquit plus de 11 000 acres de terrain et, vers 1765, il alla s’installer dans une propriété près de Bennington (Vermont) où il exploita une ferme, des moulins, une fabrique de potasse et de perlasse et une fabrique de clous. Munro était l’un des conseillers presbytéraux de l’ « Église presbytérienne anglaise » d’Albany et, à titre de magistrat du comté d’Albany, il prit une part active à la querelle qui opposa les provinces de New York et du New Hampshire au sujet du droit de propriété sur les « Hampshire grants » (qui font maintenant partie du Vermont) et de la compétence à laquelle ces concessions étaient assujetties.

Parce que Munro était un tory éminent, sa famille et ses biens furent attaqués durant la période qui précéda la Révolution américaine, et il fut emprisonné à deux reprises par les forces rebelles. De 1776 à 1784, il servit sous les ordres de sir John Johnson* en tant que capitaine dans le 1er bataillon du King’s Royal Regiment de New York ; il mena, notamment, un raid victorieux sur Ballston (Ballston Spa, New York) en octobre 1780 et commanda la garnison de Coteau-du-Lac (près de Montréal) en 1781. À la demande de Haldimand, il entreprit en 1783 un voyage d’exploration au profit d’un groupe de Loyalistes qui avaient obtenu des concessions de terre en Nouvelle-Écosse ; cette expédition le conduisit de Québec à Halifax par la route du Témiscouata. Munro dressa un rapport sur l’état de la route et sur la qualité des terres de la Nouvelle-Écosse et de l’actuel Nouveau-Brunswick.

En 1784, John Munro fut mis à la demi-solde et il s’établit avec sa compagnie dans le futur district de Luneburg, Haut-Canada. De 1784 à 1787, il séjourna en Angleterre, empruntant de l’argent pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille au Canada ; il tentait d’obtenir un juste dédommagement pour la perte de ses biens, dans l’état de New York, lesquels avaient selon lui une valeur dépassant £10 000. En fin de compte, il reçut moins de £300 et il revint au Canada déçu et presque sans le sou. Toutefois, il trouva au pays des compensations sous une autre forme. En 1788, il devint shérif et membre du conseil des terres du district de Luneburg. Dès 1791, il construisit et exploita des moulins à blé et des scieries sur le Saint-Laurent. Il était au nombre des leaders loyalistes qui obtinrent des cantons de colonisation en 1792 et 1793. Bien que ces concessions eussent été annulées par la suite, Munro et sa famille se virent attribuer de vastes terres dans le canton de Matilda, ainsi qu’en d’autres endroits du district d’Eastern. Le 12 juillet 1792, il fut nommé au premier Conseil législatif du Haut-Canada et, en décembre, il devint juge de la Cour des plaids communs du district. Munro occupa également un certain nombre de postes mineurs ou temporaires. Ainsi, il fut magistrat dans le district d’Eastern et, en 1794, il fit partie du comité qui rencontra des représentants du Bas-Canada à propos de la répartition des droits de douane, dans le but d’assurer au Haut-Canada une part des montants perçus sur les marchandises destinées à cette province. En 1797, il siégea au comité des héritiers et légataires, lequel était chargé d’entendre les réclamations faites à l’égard des terres des Loyalistes dont les titres de propriété n’étaient plus détenus par les premiers concessionnaires. Parlementaire et juge consciencieux, Munro se fit surtout remarquer dans sa carrière publique par son inébranlable loyauté envers l’autorité. En 1794, à la demande du lieutenant-gouverneur Simcoe*, il avait voté pour l’abolition de la Cour des plaids communs, appuyant les efforts accomplis par le gouverneur en vue de rendre le système judiciaire du Haut-Canada plus semblable à celui de la Grande-Bretagne.

Munro avait obtenu des terres et occupé des postes dans le Haut-Canada, mais il ne retrouva jamais l’aisance dont il avait joui avant la Révolution américaine et, à sa mort, il se trouvait dans une condition plutôt modeste.

J. K. Johnson

APC, MG 24, A6 ; RG 1, L3, 150, 177, 327, 328, 331 ; RG 68, General index, 1651–1841.— BL, Add. mss 21 779, 21 826–21 829.— DPL, Burton hist. coll., John Munro papers (copies aux PAO).— PRO, AD 12/21, 12/101, 13/56 (copies aux APC).— [Patrick Campbell], Travels in the interior inhabited parts of North America in the years 1791 and 1792, H. H. Langton et W. F. Ganong, édit. (Toronto, 1937).— [François Daniel], Nos gloires nationales ; ou, histoire des principales familles du Canada[...] (2 vol., Montréal, 1867), II : 48.— [A.] E. Ryerson, The loyaliste of America and their times : from 1620 to 1816 (2e éd., 2 vol., Toronto, 1880), II 261–264.— Grant Carr-Harris, Ancestry of Captain, the Honourable, John Munro (1728–1800), Families (Toronto), 16 (1977) : 71–84.— E. A. Cruikshank, The King’s Royal Regiment of New York, OH, XXVII (1931) : 193–323.

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J. K. Johnson, « MUNRO, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/munro_john_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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