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Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

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Huguette Filteau (1943–2018)


(Avec l'aimable autorisation de la famille)

Huguette Filteau s’est éteinte le 3 juillet 2018 à l’âge de 75 ans, après une courte maladie. Pendant de nombreuses années, elle a occupé un poste clé au sein de l’équipe de Québec du Dictionnaire biographique du Canada/Dictionary of Canadian Biography (DBC/DCB). Arrivée au projet au terme de sa licence en histoire, à la fin des années 1960, elle a rapidement gravi les échelons : de chargée de recherche, elle est successivement devenue adjointe au directeur des recherches, codirectrice des recherches, codirectrice de la rédaction et directrice de la rédaction. Officiellement, elle a pris sa retraite en 1998. Cependant, afin d’assurer la bonne suite du projet qu’elle chérissait, elle a continué à guider sa relève et à lui prodiguer des conseils jusqu’en 2006. Un tel engagement dénote certes un professionnalisme exemplaire, mais reflète aussi une générosité et un altruisme peu communs.

Le nom d’Huguette Filteau figure sur la page de titre de 12 volumes du DBC/DCB, sans compter les deux volumes d’index. Pour résumer, cela signifie qu’elle a activement pris part à la sélection et à la production des biographies de personnages décédés entre 1771 et 1930 : tout un programme, dont la réalisation exige des compétences diverses, notamment en histoire, en recherche, en édition et en gestion. Pour œuvrer dans le contexte particulier d’un projet de recherche, par surcroît bilingue et rattaché à deux universités (l’Université Laval et la University of Toronto), elle a dû faire preuve d’un heureux mélange d’autorité et de conciliation, de persuasion et d’écoute, et surtout d’intelligence, de détermination, de rigueur et de respect. Appuyée par une joyeuse bande de jeunes historiennes et historiens dynamiques, elle a vécu les années d’effervescence du projet, où, à Québec, principalement sous la direction de Jean Hamelin, qui est devenu son compagnon de vie, et, à Toronto, sous celle de Francess G. Halpenny, puis de Ramsay Cook, le DBC/DCB a trouvé son essence et un rythme de croisière. Le projet a ensuite subi les conséquences de coupes budgétaires draconiennes ; Huguette a alors dû affronter l’adversité en participant à des décisions déchirantes. À l’aube du xxie siècle, le virage numérique a apporté un nouveau souffle et un regain appréciable d’énergie au DBC/DCB. Huguette a ainsi pu partir confiante en l’avenir du dictionnaire auquel elle a tant travaillé.


(Signature d’Huguette Filteau)

Huguette Filteau tiendrait à ce que le présent hommage souligne que, sans la contribution de centaines de personnes – auteurs, consultants et collègues des bureaux de Québec et de Toronto –, elle n’aurait pu accomplir sa tâche, qu’elle considérait, trop humblement, comme technique. Souriante et chaleureuse, elle comptait de nombreux amis parmi les collaborateurs et employés du DBC/DCB. De peur d’en oublier et de trahir son souci d’équité, nous nous abstiendrons ici d’en faire la liste, mais nous ne pouvons passer sous silence sa longue collaboration, à Québec, avec Michel Paquin.

Huguette Filteau laisse un précieux héritage au DBC/DCB. Par ses efforts pour établir une méthode de travail, concevoir des outils et insuffler un sain esprit de collaboration, elle a en effet fortement contribué à assurer sa poursuite et sa pérennité. Au nom de tous, collègues, collaborateurs et lecteurs, nous l’en remercions vivement.


Huguette Filteau (au centre), en compagnie de Jean Hamelin (dir. gén. adj. 1973–1998) et de Paulette M. Chiasson (rédactrice-historienne). (Photo du Dictionnaire biographique du Canada)

La publication du volume XV du DBC/DCB, en 2005, marque un jalon important de l’histoire du dictionnaire. Ses pages liminaires l’illustrent éloquemment avec un hommage à Jean Hamelin, décédé en 1998 après en avoir été le directeur général adjoint pendant 25 ans, un au revoir à Ramsay Cook (décédé en 2016), qui s’apprêtait, après 16 années, à quitter ses fonctions de general editor, et une introduction qui souligne le départ à la retraite de deux personnes déterminantes pour le projet, Huguette Filteau et son homologue de longue date à Toronto, Mary Bentley. Pour conclure le présent hommage, voici un extrait de ce texte, qui, tout en mettant l’accent sur les qualités professionnelles et personnelles d’Huguette, montre qu’elle a su entretenir l’esprit d’équipe avec talent :

Pendant plus de 25 ans, Huguette Filteau et Mary Bentley, grâce à leurs compétences exceptionnelles à titre d’historiennes et d’éditrices, ont fait en sorte que les textes de nos collaborateurs soient conformes aux plus hautes normes en matière de qualité de la langue et de précision de l’information. En outre, elles se sont assurées que le personnel sous leur supervision était bien formé et sûr de lui-même, et que les calendriers de production étaient respectés. Bref, grâce à leur excellence, elles ont permis aux directeurs généraux de faire très bonne figure. La cessation de leurs activités d’édition à temps plein pour prendre une retraite bien méritée donne aux directeurs généraux et au personnel à Québec et à Toronto l’occasion de reconnaître leur dévouement sans limites pour atteindre les objectifs scientifiques et littéraires du DBC/DCB ainsi que leur importante contribution à l’établissement d’un partenariat professionnel efficace dans les deux langues fondé sur le respect mutuel et une chaleureuse amitié. L’apport d’Huguette Filteau et de Mary Bentley à la réputation de l’ouvrage d’érudition reconnu qu’est le DBC/DCB est inestimable.

Pour lire l’avis de décès d’Huguette Filteau, cliquez ici.