MILLIGAN, GEORGE SEATON, ministre méthodiste, instituteur et fonctionnaire, né le 3 février 1828 à Thornhill, Dumfriesshire, Écosse ; le 8 janvier 1852, il épousa à Burton, Nouveau-Brunswick, Margaret Amelia Burpee (décédée en 1864), puis le 27 septembre 1865, à Woodstock, Nouveau-Brunswick, Sarah Elizabeth Jordan ; il eut deux fils et une fille ; décédé le 23 janvier 1902 à St John’s.

En 1842, avec ses parents, qui étaient presbytériens, George Seaton Milligan quitta le petit village de Thornhill pour s’établir au Nouveau-Brunswick. Comme il avait fait de solides études en Écosse, il trouva dès l’âge de 15 ans une place d’instituteur dans une école publique de Nashwaak (Durham Bridge), mais il l’échangea un an plus tard contre une place de précepteur. En 1845, la Wesleyan Academy de Sackville l’engagea à titre de maître assistant d’humanités et de mathématiques. Il démissionna en 1847, pour aller prendre la direction de la grammar school de Sheffield, où il demeura sept ans. Inscrit au King’s College de Fredericton, il obtint une licence en janvier 1852 et une maîtrise ès arts deux ans après.

À cette époque, Milligan se convertit au méthodisme et, bien qu’il ait été alors marié, il fut pris à l’essai comme ministre. Il assuma dès lors une série de pastorats itinérants – interrompue à l’occasion par la maladie ou des charges d’enseignement – dans une bonne partie des régions qui constituent aujourd’hui les provinces de l’Atlantique : Burton (Nouveau-Brunswick, 1854 à 1856), Pownal (Île-du-Prince-Édouard, 1856–1857), River John (Nouvelle-Écosse, 1857 à 1860), Guysborough (1860 à 1862), Woodstock (Nouveau-Brunswick (1864 à 1867), Brunswick Street (Halifax, 1867 à 1870), Charlottetown (1870–1871), Saint-Jean (Nouveau-Brunswick, 1871–1872) et St John’s (1872 à 1875). Dans les années 1860, il enseigna, le latin quelque temps au Mount Allison Wesleyan College, ouvert depuis peu, et en 1878, il songea à accepter la direction de l’école de jeunes filles de ce collège. Toutefois, il occupait alors depuis trois ans la surintendance des écoles méthodistes de Terre-Neuve, fonction qu’il allait exercer avec une ardeur indéfectible jusqu’à la fin de sa carrière.

Le système d’enseignement confessionnel de Terre-Neuve (qu’on allait prendre grand soin d’inscrire dans le protocole d’union entre la province et le Canada en 1949) s’était formé par à-coups entre 1836 et 1874. Sans avoir toujours une vision bien claire de ce qu’ils faisaient, les législateurs de l’Assemblée avaient cherché à établir des compromis entre les confessions religieuses et à instaurer les structures administratives nécessaires à la répartition équitable du budget de l’éducation. L’année 1874 fut marquée par une étape décisive, la création d’une « troïka », c’est-à-dire la répartition de l’autorité sur l’éducation entre catholiques, anglicans et méthodistes. Milligan se révéla d’une compétence et d’une clairvoyance exceptionnelles. Il maîtrisait parfaitement les détails administratifs, se rendait dans toutes les parties de la province qui comptaient des écoles méthodistes et se montrait plein de tact avec ses collègues surintendants. Comme l’a fait observer l’historien de l’éducation terre-neuvienne, Frederick William Rowe, les rapports annuels que lui-même et ses collègues étaient tenus de produire définissent souvent une bonne partie des progrès qui seraient accomplis au xxe siècle. Pendant la surintendance de Milligan, on veilla à rehausser la compétence des instituteurs en instaurant des programmes de formation dans les districts, en créant des jurys d’examen pour l’octroi des certificats et en versant des primes. On réforma aussi les programmes en profondeur. Par exemple, Terre-Neuve elle-même devint un sujet d’étude. On commanda des manuels à des autorités telles que James Patrick Howley*, dont Geography of Newfoundland [...] parut à Londres en 1876, et Moses Harvey, qui rédigea Text-book of Newfoundland history, for the use of schools and academies dont la première édition parut à Boston en 1885.

Fermement convaincu de l’importance de l’enseignement supérieur, Milligan s’intéressa beaucoup au succès de la St John’s Wesleyan Academy et de l’établissement qui lui succéda, le Methodist College. Il favorisa leurs relations avec d’autres collèges méthodistes des Maritimes et d’ailleurs en instaurant les examens d’entrée de la University of London. Son apport aux conseils et comités de direction méthodistes était inestimable, et aucun aspect de l’éducation terre-neuvienne n’échappait à sa vigilance.

George Seaton Milligan consacra aussi une part de ses énergies aux affaires de l’Église méthodiste : il fut président de la Conférence de Terre-Neuve quatre fois, soit en 1874, 1878, 1884 et 1894. Il reçut un doctorat honorifique en théologie du Mount Allison Wesleyan College en 1883 et un doctorat en droit de la University of New Brunswick en 1900. Il collabora à l’ouvrage intitulé Educational systems of the chief colonies of the British Empire [...], qui parut à Londres en 1901, en rédigeant la section consacrée à Terre-Neuve avec le chanoine William Pilot*, surintendant des écoles anglicanes. Homme d’une vaste culture et d’une érudition juste, il écrivait dans un style coulant et vigoureux.

G. M. Story

EUC, Newfoundland Conference Arch. (St John’s), G. S. Milligan papers.— Daily News (St John’s), 24, 28 janv. 1902.— Evening Telegram (St John’s), 24 janv. 1902.— Biblio. of Nfld (O’Dea et Alexander), nos 836, 945a–945b.— A century of Methodism in St. John’s, Newfoundland, 1815–1915, J. W. Nichols, édit. (St John’s, [1915]).— Collegian ([St John’s]), 1960 : 65–84.— D. W. Johnson, History of Methodism in Eastern British America [...] ([Sackville, N.-B.], s.d.).— Reid, Mount Allison, 1.— F. W. Rowe, The development of education in Newfoundland (Toronto, 1964), particulièrement c.11.

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G. M. Story, « MILLIGAN, GEORGE SEATON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/milligan_george_seaton_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
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