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Titre original :  From the Canadian Virtual War Memorial: https://www.veterans.gc.ca/eng/remembrance/memorials/canadian-virtual-war-memorial/detail/469607?William%20Alexander

Provenance : Lien

ALEXANDER, WILLIAM, soldat, né le 18 septembre 1880 à Londres ; exécuté le 18 octobre 1917 près d’Houdain, France.

On ne sait rien des origines familiales de William Alexander ni de ses jeunes années. Il entra dans l’armée britannique et servit huit ans dans le King’s Royal Rifle Corps. Venu au Canada peu après, il trouva un emploi à Winnipeg à l’Auto Tire and Vulcanizing Company, qui l’envoya aider à ouvrir une succursale à Calgary en 1914. Dès le début de la guerre en août, il s’enrôla dans le 103rd Regiment (Calgary Rifles) ; le 24 septembre, à Valcartier, dans la province de Québec, on l’engagea dans le 10th Infantry Battalion du Corps expéditionnaire canadien. Comme il avait déjà été soldat, on le nomma sans délai sergent fourrier de l’une des huit compagnies du bataillon, mais il redevint sergent quand l’unité se réorganisa en quatre compagnies.

Parti outre-mer avec le 10th Infantry Battalion, Alexander prendrait part aux batailles de cette unité depuis la deuxième d’Ypres en 1915 jusqu’à celle de la crête de Vimy en 1917. En novembre 1915, on le nomma sergent-major suppléant de compagnie, mais il reprit le grade de sergent à sa propre demande deux mois après. Le « Fighting Tenth » connut un moment particulièrement éprouvant en juin 1916 lorsque les troupes canadiennes tentèrent de reprendre le mont Sorrel, en Belgique, car il se plaça trois fois sur la ligne d’assaut après avoir essuyé de lourdes pertes. Par la suite, des officiers se rappelleraient qu’Alexander s’était bien conduit. Pour le récompenser, on le promut au deuxième poste de sous-officier dans la hiérarchie de sa compagnie, celui de sergent quartier-maître.

À compter de ce moment, Alexander passa une bonne partie de son temps à l’arrière. Le 28 octobre 1916, après que son bataillon se fut retiré de la Somme, en France, il alla passer sa première permission en Angleterre. À son retour, il avait la syphilis ; il rejoignit donc son bataillon seulement le 7 avril 1917, juste avant l’attaque de la crête de Vimy. Encore une fois, le 10th Infantry Battalion subit de lourdes pertes, ce qui permit à Alexander d’être promu sergent-major suppléant de compagnie le 21 avril. Trois jours plus tard, il fut jeté à bas de l’avant-train d’une charette et se blessa au genou gauche. « À mon avis, il n’était pas à blâmer », écrivit son commandant, le lieutenant-colonel Daniel Mowat Ormond. Le 10 août, après une hospitalisation et une convalescence, Alexander rejoignit son unité. Cinq jours plus tard, à l’aube, le 10th Infantry Battalion prit part à l’assaut de la cote 70, se hissa hors des tranchées et gagna péniblement son objectif. Le 16, il reçut l’ordre de passer par-dessus la cote et de capturer les positions allemandes dans la carrière de craie. À l’issue de ce combat désespéré, le 10th avait remporté plus de médailles que tout autre bataillon canadien n’en a gagné pendant la Première Guerre mondiale.

Deux tristes épisodes survinrent au milieu de ce déploiement d’héroïsme. Un officier, nouveau dans l’unité, avait été pris de panique pendant l’attaque de la carrière et avait failli causer la défaite du bataillon. En plus, Alexander, affecté au commandement d’un peloton de renfort pour cette attaque, avait disparu avant l’heure H, ce qui avait forcé un caporal à le remplacer. Plus tard, on retrouva Alexander en un lieu appelé Les Brebis, derrière la ligne. Il prétendit avoir été renversé par l’explosion d’un obus, mais n’en portait aucune trace ; il admit ne pas avoir signalé l’incident. Accusé d’avoir déserté le service actif, il comparut le 26 septembre devant une cour martiale générale de campagne.

Une stratégie évidente de défense s’offrait à Alexander : plaider coupable en échange d’une inculpation plus légère, celle d’absence sans permission. S’il le fit, la cour n’en fut pas ébranlée. En une seule journée, elle entendit la preuve, rendit son verdict et prononça la sentence applicable en cas de désertion : la peine capitale. Dès lors, le sort d’Alexander était entre les mains du commandant en chef du Corps expéditionnaire britannique, sir Douglas Haig. Le 15 octobre, ce dernier confirma la sentence. L’avis de l’officier qui connaissait le mieux l’accusé, le lieutenant-colonel Ormond, dut l’influencer. Ormond estimait que le rendement d’Alexander avait été « médiocre », sauf au mont Sorrel. « Selon moi, nota-t-il, il a délibérément tenté d’échapper à la mission mentionnée dans l’accusation. » Alexander apprit la décision de Haig dans la nuit du 17 octobre. Malgré les efforts du chanoine Frederick George Scott*, aumônier en chef de la 1re division canadienne, la sentence fut exécutée à cinq heures cinquante-sept le lendemain matin, sur un flanc de coteau brumeux, près d’Houdain, par un peloton formé de soldats de la 2e brigade canadienne d’infanterie.

Des 25 militaires canadiens exécutés pendant la guerre, William Alexander était le plus haut gradé et le plus ancien. Périodiquement, son sort a nourri des controverses sur le recours à la peine capitale pendant la Première Guerre mondiale. « J’ai du mal à croire que, pour une première offense de désertion, ils étaient justifiés d’imposer cette sentence », écrivit son frère aîné, Archibald M. Alexander, en apprenant finalement la vérité sur sa mort. « Si l’homme qui l’a jugé s’est trompé, puisse Dieu avoir pitié de lui. »

Desmond Morton

AN, RG 9, III, 4072, chemise 73 ; RG 24, dossier 649-A-6909 ; 2357, dossier HQS 1822-1 ; RG 150, Acc. 1992–93/166, dossier 20726.— Annuaires, Calgary, 1914 ; Winnipeg, 1912.— D. G. Dancocks, Gallant Canadians : the story of the Tenth Canadian Infantry Battalion, 1914–1919 (Calgary, 1990).— Desmond Morton, « The supreme penalty : Canadian deaths by firing squad in the First World War », Queens Quarterly (Kingston, Ontario), 79 (1972) : 345–352 ; When your number’s up : the Canadian soldier in the First World War (Toronto, 1993).— Nicholson, CEC.— F. G. Scott, The Great War as I saw it (2e éd., Vancouver, 1934).

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Desmond Morton, « ALEXANDER, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/alexander_william_1880_1917_14F.html.

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Auteur de l'article:    Desmond Morton
Titre de l'article:    ALEXANDER, WILLIAM
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    19 mars 2024