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Titre original :  History - The Anglican Parish of St. Andrews, N.B., Canada

Provenance : Lien

ANDREWS, SAMUEL, prêtre de l’Église d’Angleterre, né le 27 avril 1737 dans le canton de Wallingford, Connecticut, dernier des fils de Samuel Andrews et d’Abigail Tyler ; le 13 septembre 1764, il épousa Hannah Ann Shelton, du canton de Stratford, Connecticut, et ils eurent six enfants ; décédé le 26 septembre 1818 à St Andrews, Nouveau-Brunswick.

Samuel Andrews était encore tout jeune quand sa famille quitta l’Église congrégationaliste pour adhérer à l’Église d’Angleterre. C’était l’époque du Grand Réveil, et le jeune Samuel grandit dans une atmosphère de vives discussions religieuses. Il sortit diplômé du Yale College en 1759 et passa deux ans comme prédicateur laïque à Wallingford, avant d’être choisi par ses coreligionnaires comme candidat au sacerdoce.

En avril 1761, Andrews partit pour l’Angleterre en compagnie de John Beardsley. Thomas Secker, archevêque de Cantorbéry, les ordonna diacres le 23 août et prêtres le 24 août, dans la chapelle du palais de Lambeth. Nommé missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts dans la région de Wallingford, Andrews entra en fonction en janvier 1762 et se révéla un travailleur infatigable. Les rapports consciencieux qu’il adressait à la société indiquent une augmentation régulière du nombre des fidèles, tout en faisant part des difficultés à desservir des communautés fort dispersées, dont certaines très éloignées de sa propre mission. Au moment de la crise de la loi du Timbre, en 1765, Andrews raconte que, dans « les circonstances particulières de l’époque », il avait prêché le « devoir d’obéir aux autorités supérieures », position adoptée par la plupart de ses collègues du clergé anglican. Bien que son manque de sympathie pour les opposants à la loi du Timbre le fît passer pour un tory, il put continuer sans problème à exercer son ministère jusqu’à l’ouverture réelle des hostilités.

En juin 1775, Andrews eut l’occasion d’afficher ses sympathies loyalistes. Lors d’un banquet municipal donné en l’honneur de George Washington, les invités durent subir une interminable prière d’ouverture aux accents patriotiques. Lorsqu’on lui demanda de dire les grâces à la fin du banquet, Andrews se contenta de citer l’Ecclésiaste (chap. v, 1) : « Ne te presse pas de parler, et ne te décide pas vite à t’engager devant Dieu ; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre. Donc soit sobre de discours. » Puis il se rassit, ayant non seulement démontré son allégeance politique, mais également un sens de l’humour très aigu.

C’est le 20 juillet 1775, jour de jeûne et de prière fixé par le Congrès continental, qu’Andrews s’attaqua le plus ouvertement à la rébellion. Citant Amos (chap. v, 21) : « Je hais, je méprise vos fêtes », il prononça un sermon dans lequel il blâmait une fois de plus la résistance à l’autorité, incitant les Américains à ne faire « que ce que la loi de Dieu approuv[ait] » pour servir leur pays. Ses propos suscitèrent une grande hostilité. Andrews réagit en publiant son sermon afin de prouver qu’il ne méprisait pas le jour de jeûne, mais qu’il était animé par le souci de ses concitoyens. Malgré cela, on exigea de lui de fortes garanties pour qu’il ne troublât pas l’ordre public et on restreignit sévèrement ses déplacements ; seul le grand respect dont il jouissait dans la ville lui évita les violences physiques. Pendant les années que dura la guerre, il exerça son ministère du mieux qu’il put, mais il eut sans aucun doute à essuyer des affronts et à traverser des moments d’angoisse. Lorsqu’il reprit sa correspondance avec la Society for the Propagation of the Gospel en 1782, après une interruption de six ans, il se montra réticent à décrire ses « propres ennuis depuis les troubles », préférant parler du travail qu’il avait accompli pendant cette période.

Après la guerre, Andrews et son ami James Scovil, rector de Waterbury, se rendirent en Nouvelle-Écosse, en 1784, comme délégués des paroissiens qui désiraient s’établir dans cette province. Ils obtinrent du gouverneur John Parr* une promesse de terrain dans la région de la baie de Chédabouctou, mais le projet échoua, faute d’aide pour le ravitaillement et les frais de déménagement. Lorsque la Society for the Propagation of the Gospel se trouva dans l’obligation de retirer son soutien aux missionnaires des États-Unis, elle offrit à son clergé du Connecticut plusieurs postes au Nouveau-Brunswick. En août 1785, Andrews avisa la société qu’il demeurerait à son service, mais ce ne fut pas une décision facile à prendre. Malgré son désir de vivre sous un gouvernement britannique, son premier souci était ses paroissiens. Ceux-ci, écrivait-il, « passeraient avant toute autre considération, si je ne me rendais compte que le dénuement dans lequel moi et ma famille n’allions pas tarder à nous trouver risquait de compromettre le succès de mes efforts ».

Le 25 mai 1786, Andrews arriva à Saint-Jean, où le lieutenant-gouverneur Thomas Carleton lui assigna le ministère de St Andrews, chef-lieu de comté, ainsi que de tout le comté de Charlotte. Il s’agissait d’une région sauvage, aux côtes et à l’arrière-pays accidentés, qui venait à peine d’être colonisée ; mais, à St Andrews même, le nouveau rector trouva une population bien organisée, « d’origines nationales différentes ». Andrews commença immédiatement à organiser sa mission, puis il retourna à Wallingford en octobre 1786 pour régler ses affaires et y chercher sa famille. Pendant qu’il se trouvait là-bas, il fut victime d’une attaque de paralysie, et ce n’est qu’une fois partiellement remis qu’il revint à St Andrews, le 14 juillet 1787. Une seconde attaque, survenue en novembre, le laissa handicapé au point de le gêner grandement dans ses déplacements, mais à la fin de 1788 il était suffisamment rétabli pour reprendre ses tournées.

Le ministère d’Andrews dans le comté de Charlotte l’obligeait à voyager beaucoup, dans des conditions difficiles, aussi bien par mer que par terre, pour se rendre dans les villages reculés. Ses rapports ne sont qu’un récit continuel de son travail, des maladies et des embarras financiers qui furent son lot au cours de sa lutte contre « des congrégationalistes New Light dispersés çà et là », « des éducateurs fanatiques des États-Unis » et « des éducateurs anabaptistes ignorants » qui « infestaient » de temps en temps les confins de sa mission. En dépit de ses demandes répétées, ce n’est qu’à la veille de sa mort qu’il obtint un assistant, mais sa persévérance permit la nomination, en 1811, de Richard Samuel Clarke comme missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel à St Stephen (St Stephen-Milltown).

Au cours des années qu’il passa au Nouveau-Brunswick, Andrews demeura en contact avec ses vieux amis du Connecticut, dont Abraham Jarvis, deuxième évêque du Connecticut. Pendant qu’il exerçait son ministère dans cette colonie, il avait participé activement à la lutte pour l’établissement d’un évêché dans les colonies américaines et, une fois au Nouveau-Brunswick, il épousa une cause analogue. À l’instar de la plupart des membres du clergé loyaliste, il ne se montra pas favorable au choix de Charles Inglis comme évêque de la Nouvelle-Écosse, en 1787. Par la suite, la négligence dont Inglis fit preuve envers le Nouveau-Brunswick suscita des requêtes en vue de l’obtention d’un diocèse séparé, et Andrews ainsi que ses collègues du clergé poussèrent Carleton à faire des pressions pour que la province eût un évêque résidant.

Orthodoxe sur le plan religieux, Andrews avait en plus un esprit libéral et un sens de l’humour qui lui permirent de gagner et de conserver l’affection des nombreux éléments non conformistes de la population de St Andrews. Les efforts persistants du prédicateur Duncan M’Coll* pour y implanter solidement le méthodisme n’eurent pas grand succès, et Andrews réussit jusqu’à la fin de sa vie à garder la ville dans le giron de l’Église d’Angleterre. Ce n’est qu’après sa mort que différentes sectes religieuses y établirent leurs propres églises et, durant la décennie qui suivit sa mort, le méthodisme demeura « un élément étranger » dans la ville. On peut affirmer sans risque que le ministère d’Andrews « représenta un triomphe pour l’Église d’Angleterre dans la paroisse ».

Bien qu’il n’eût pas d’intérêts dans le commerce, Andrews rencontrait régulièrement les principaux marchands de la ville au sein de la Friendly Society, qu’il avait fondée en 1803. Lors de ces rencontres amicales, les membres discutaient de science, de philosophie et d’autres sujets savants. Ces réunions ainsi que les textes des sermons d’Andrews, supérieurs du point de vue du style et du contenu à beaucoup de ceux que publièrent ses contemporains, révèlent un homme d’une vaste culture.

En 1791, Samuel Andrews acheta une île, près de St Andrews, dans laquelle il vécut le reste de ses jours, traversant à marée basse pour aller s’acquitter de ses fonctions sur le continent. Aujourd’hui appelée l’île Ministers, celle-ci témoigne de la présence passée d’Andrews dans la région. À sa mort, il fut beaucoup regretté, des deux côtés de la frontière. Ce « pieux et vénérable missionnaire de la première heure » accomplit un travail magistral en implantant l’Église d’Angleterre dans sa vaste mission, et cela malgré de fréquentes maladies. Ses efforts assidus, ainsi que ceux des autres membres du clergé loyaliste qui travaillèrent sans relâche pour servir leurs paroissiens, permirent à l’Église d’Angleterre de s’enraciner solidement au Nouveau-Brunswick.

John L. Williamson

On connaît 11 sermons de Samuel Andrews qui ont été publiés. Le National index of American imprints through 1800 [...] (2 vol., Worcester, Mass., 1969), de Clifford Kenyon Shipton et James E. Mooney, en énumère sept qui remontent à la période de 1769–1787. Franklin Bowditch Dexter, infra, en mentionne trois autres, dont deux publiés ensemble en 1801 et un en 1809. À notre connaissance, le dernier à être publié date de 1811 et a été prononcé à l’occasion du cinquantième anniversaire de prêtrise d’Andrews. Il se trouve à l’USPG, C/CAN/NB, 1, no 8. Le sermon du 20 juillet 1775, qui suscita tant d’animosité contre l’auteur dans son entourage, a été publié sous le titre de A discourse, shewing the necessity of joining internal repentance, with the external profession of it ; delivered upon the general fast, July 20th, 1775 (New Haven, Conn., 1775).

Un portrait d’Andrews est reproduit dans Acadiensis (Saint-Jean, N.-B.), 3 (1903) : face à la p.197 ; on ignore où se trouve l’original.  [j. l. w.]

APNB, MC 58, « Bishop Inglis letters, 1787–1842 », W. O. Raymond, compil. (copies) ; RG 7, RS63, 1818, Samuel Andrews.— USPG, B, 6, no 226 (transcription aux APC) ; 23, nos 4–22, 24–25 ; C/Am, 3, nos 37–38, 57–60 ; C/CAN/NB, 1, no 1a (mfm aux APC) ; Journal of SPG, 15, 25–31 (mfm aux APC).— The Church of England in pre-revolutionary Connecticut : new documents and letters concerning the loyalist clergy and the plight of their surviving church, K. W. Cameron, édit. (Hartford, Conn., 1976).— F. B. Dexter, Biographical sketches of the graduates of Yale College, with annals of the college history (6 vol., New York et New Haven, 1885–1912). J. S. Andrews, Samuel George Andrews and family ([Rochester, N.Y.], 1919). A. M. Baldwin, The clergy of Connecticut in revolutionary days (New Haven, 1936). E. E. Beardsley, The history of the Episcopal Church in Connecticut, from the settlement of the colony to the death of Bishop Seabury (2 vol., New York et Boston, 1866).— R. M. Calhoon, The loyalists in revolutionary America, 1760–1781 (New York, 1973). A. W. [H.] Eaton, The Church of England in Nova Scotia and the tory clergy of the revolution (New York, 1891).— An historic record and pictorial description of the town of Meriden, Connecticut, and men who have made it [...], C. B. Gillespie et G. M. Curtis, compil. (Meriden, 1906). H. G. Kinloch, « Anglican clergy in Connecticut, 1701–1785 » (thèse de ph.d., Yale Univ., New Haven, 1959). B. E. Steiner, Samuel Seabury, 1729–1796 : a study in the High Church tradition ([Athens, Ohio], 1971). A. W. Mahon, « The Friendly Society », Acadiensis (Saint-Jean), 7 (1907) : 187–192. Maud O’Neil, « A struggle for religious liberty : an analysis of the work of the S.P.G. in Connecticut », Hist. Magazine of the Protestant Episcopal Church (New Brunswick, N.J.), 20 (1951) : 173–189. Glenn Weaver, « Anglican-Congregationalist tensions in pre-revolutionary Connecticut », Hist. Magazine of the Protestant Episcopal Church, 26 (1957) : 269–285.

Bibliographie de la version modifiée :
Clergy of the Church of England Database Project,
« Andrews, Samuel (1761–1761) » : theclergydatabase.org.uk (consulté le 27 avril 2020).

Bibliographie générale

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John L. Williamson, « ANDREWS, SAMUEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/andrews_samuel_5F.html.

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Auteur de l'article:    John L. Williamson
Titre de l'article:    ANDREWS, SAMUEL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    2020
Date de consultation:    19 mars 2024