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BEARDSLEY (Beardslee), JOHN, ministre de l’Église d’Angleterre, né le 23 avril 1732 à Ripton (Shelton, Connecticut), fils de John Beardsley, fermier et arpenteur, et de Keziah Wheeler ; décédé le 23 août 1809 à Kingston, Nouveau-Brunswick.

John Beardsley fut baptisé par le révérend Samuel Johnson, qui allait devenir par la suite président du King’s Collège ; on ne sait rien d’autre sur sa vie jusqu’à son entrée au Yale Collège, en 1758. Il quitta cette institution après deux ans, à cause de l’hostilité qui y régnait envers l’anglicanisme, et poursuivit ses études au King’s Collège, sous la direction de Johnson. Il aurait été diplômé avec ses compagnons de classe en 1761, s’il n’était parti avant la collation des grades pour recevoir l’ordination en Angleterre. Samuel Andrews, plus tard missionnaire à St Andrews, au Nouveau-Brunswick, fit le même voyage, ce printemps-là, et aux mêmes fins. Parmi ceux qui recommandèrent Beardsley au sacerdoce, il y eut son futur beau-père, le révérend Ebenezer Punderson, qui le décrivait comme un homme « d’une réputation sans tache, d’un caractère et d’un naturel admirables, aux principes solides en matière religieuse, et fermement attaché à [leur] très excellente Église ». Ordonné diacre le 6 août 1761, Beardsley fut élevé à la prêtrise par l’archevêque de Cantorbéry 17 jours plus tard. Le King’s Collège lui décerna la licence ès lettres honoris causa en 1761 et la maîtrise ès lettres en 1768.

Beardsley commença son ministère, en qualité de missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, à Groton et à Norwich, au Connecticut, où il arriva au début de 1762. Toutefois, les habitants de Groton se montrèrent peu exacts à remplir leurs obligations envers lui, à ce qu’il semble, et Beardsley demanda par la suite à être muté. À la fin de 1766, il s’installa à Poughkeepsie, dans le comté de Dutchess, New York, région qu’il avait déjà desservie à partir de Groton. « Je veillerai [...] à ce que l’on paie son salaire à ce pauvre homme », écrivait à la Society for the Propagation of the Gospel le docteur Samuel Auchmuty, de New York. « Il n’est pas très brillant, ajoutait-il, mais il est honnête et assidu à son ministère. » La paroisse de Beardsley était dispersée, et celui-ci devait parcourir 3 000 milles par année pour s’acquitter de sa tâche. À force de dévouement et de dépense physique, il réussit à faire construire l’église Trinity, à Fishkill, et la Christ Church, à Poughkeepsie.

Pour s’être opposé au mouvement révolutionnaire, Beardsley subit des « insultes répétées » et connut maintes mésaventures, avant de chercher refuge dans la ville de New York, à la fin de 1777. Sa famille et lui ne furent autorisés à prendre avec eux que « les vêtements qu’ils portaient et la literie, ainsi que les provisions de bouche nécessaires au voyage, à l’exclusion de tous autres biens ou effets personnels, quels qu’ils fussent ». L’année suivante, le colonel Beverley Robinson, un de ses anciens paroissiens et franc-maçon éminent, lui demanda de servir comme aumônier du Loyal American Regiment ; son nom apparaît sur les rôles de cette unité, qui servit dans les colonies de New York, du New Jersey et de la Pennsylvanie, de même que dans le Sud. À un moment donné, en 1779 ou au début de 1780, Beardsley devint lui-même membre de la fraternité franc-maçonne. Lorsqu’on mit temporairement sur pied une grande loge provinciale à New York, en 1781, il fut unanimement choisi pour le poste de grand surveillant en second. Il demeura actif jusqu’en 1783, année où il démissionna, après avoir décidé de quitter New York. Le 8 mars de la même année, avant son départ, Beardsley travailla avec 17 autres ministres à la préparation d’un document intitulé « A Plan of Religious and Literary Institution for the province of Nova Scotia », qui fut à l’origine du King’s Collège, ouvert en 1788 comme grammar school à Windsor, en Nouvelle-Écosse, et situé maintenant à Halifax.

À l’été de 1783, Beardsley suivit beaucoup de ses anciens paroissiens à Parrtown (Saint-Jean, Nouveau-Brunswick). À sa propre suggestion, il devint ministre itinérant et visita les colons des deux rives de la rivière Saint-Jean, jusqu’à la pointe St Anne (Fredericton). Il aida aussi James Sayre auprès des nouvelles communautés installées à l’embouchure de la rivière. Quand John Sayre, rector de Maugerville, mourut en 1784, on fut unanime à demander à Beardsley de s’y fixer. La Christ Church de Maugerville reste un monument à ses travaux dans cet établissement. Ses lettres à la Society for the Propagation of the Gospel montrent qu’il dispensa aussi son ministère aux communautés situées non loin de là, en particulier à Burton. À Parrtown, on l’avait invité à devenir maître de la Hiram Lodge No. 17, premier groupe maçonnique du Nouveau-Brunswick ; à Maugerville, il fut membre actif de la St George’s Lodge No. 19, dont Samuel Ryerse fut le premier maître. En 1793, on le nomma aumônier du King’s New Brunswick Regiment.

À l’époque où il s’établit à Maugerville, Beardsley s’était déjà marié plusieurs fois. Son premier mariage, à Sylvia Punderson, avait vraisemblablement été célébré en 1763, ou plus tôt, car, le 26 septembre 1764, il parlait à la Society for the Propagation of the Gospel de sa femme et de son enfant. Sylvia mourut quelque temps après avoir donné naissance à des jumeaux en février 1771 ; Beardsley semble ensuite avoir épousé Catharine Brooks, qui mourut à Poughkeepsie le 5 février 1774. Peu après, il convola avec Gertrude Crannell. On ignore si cette dernière l’accompagna au Nouveau-Brunswick ; dans un acte enregistré le 10 juin 1786, Beardsley et « Anna, [sa] femme », cédaient un emplacement urbain situé à Saint-Jean. C’est la seule mention qu’on ait retrouvée d’« Anna ». Vers 1792, Beardsley et sa femme d’alors se séparèrent, et celle-ci partit pour l’état de New York. Le 28 octobre 1798, il se remaria avec Mme Mary Quain, de Saint-Jean, croyant apparemment que son ex-femme était morte aux États-Unis. Lorsqu’on démontra clairement qu’elle vivait encore, « les gens en général furent fort scandalisés, et [...] sa congrégation fut choquée au point de déclarer qu’on ne voulait pas s’attacher à lui plus longtemps ni le fréquenter ». L’évêque Charles Inglis, « étonné et bouleversé », institua une enquête ; les ministres qui en furent chargés arrivèrent à la conclusion qu’on ne pouvait justifier Beardsley de s’être remarié. Inglis lui-même jugea que Beardsley n’avait fait « preuve d’aucune prudence ou considération » en se fiant à des rumeurs non confirmées sur la mort de sa femme, ou en continuant de « cohabiter » avec Mme Quain une fois qu’il fut avéré que son ex-femme vivait toujours : « Que peut penser le monde d’un homme qui a deux femmes, toutes deux vivantes, et qui n’a point divorcé de l’une ou de l’autre ? Et que peut-on penser d’un ministre qui est dans cette situation ? » Si Beardsley paraît s’être conformé, au début, à l’ordre de l’évêque d’avoir à se séparer de Mme Quain, cet état de choses, apparemment, ne dura pas. Sa démission fut acceptée en 1801, parce que « sa conduite passée et présente le disqualifi[ait] entièrement comme missionnaire ». L’incident avait été cause d’angoisse pour les collègues de Beardsley et pour Inglis qui le tenait en haute estime. « Son comportement, avait conclu l’évêque, était dû à la faiblesse et au gâtisme plutôt qu’à la dépravation. »

On ignore le nombre d’enfants qu’eurent Beardsley et ses femmes. Si les jumeaux semblent les seuls enfants issus de son mariage avec Sylvia Punderson dont il soit fait mention dans les registres de l’église, on a dit, en 1768, qu’il avait une nombreuse famille. Après son arrivée à New York, dix ans plus tard, il notait que sa famille comptait 12 membres, dont 5 étaient âgés de moins de 7 ans. Un de ses fils, John Davis, fut pendant un certain temps instituteur à Maugerville. C’est lui apparemment qui, en 1798, refusa d’entrer dans les ordres parce qu’aucune gratification gouvernementale n’était attachée à la mission de Prince William, qu’on lui proposait. Ce refus, à ce qu’on rapporte, « révolta au plus haut point son digne père ». Un autre fils, Bartholomew Crannell*, devint un avocat et un juge éminent. L’illustre historien William Odber Raymond* était son arrière-arrière-petit-fils.

En 1807, le lieutenant-gouverneur Thomas Carleton réussit à obtenir une « demi-solde » d’aumônier militaire pour le « pauvre Beardsley » ; celui-ci, à un moment ou l’autre après sa démission, alla vivre à Kingston avec sa fille Hannah Dibblee. C’est là qu’il mourut le 23 août 1809, soit 48 ans, jour pour jour, après son ordination. Il fut enseveli sous le chœur de l’église Trinity. Même si on le qualifie parfois de « Reverend Dr Beardsley », on n’a rien trouvé prouvant qu’il ait reçu un doctorat. En 1916, la Grand Lodge of Free and Accepted Masons of New Brunswick apposa une plaque de cuivre, à sa mémoire, dans l’église Trinity. En 1967, le même organisme créa, pour marquer son centenaire, la médaille John-Beardsley, la plus haute récompense pour services distingués à la franc-maçonnerie au Nouveau-Brunswick. Ainsi est rappelé de nos jours le souvenir du ministre loyaliste et du père de la franc-maçonnerie au Nouveau-Brunswick.

C. A. Pincombe

APC, MG 23, C6, sér. 1, 3 ; 27–38. Saint John Registry Office (Saint-Jean, N.-B.), Libro A2 ; 47 (John Beardsley, deed to Thomas [?] Thitlock, enregistré le 10 juin 1786). USPG, B, 2, nos 22, 30 ; 3, nos 24, 28, 39 ; 23, nos 54, 152, 292 ; Journal of SPG, 16 : 267 ; 17 : 51s., 86s. ; 21 : 297 ; 23 : 350s., 376s. ; 24 : 90 ; 25 ; 26 : 372 ; 27 : 358 ; 28 : 173.— Minutes of the committee and of the first commission for detecting and defeating conspiracies in the state of New York, December 11, 1776-September 23, 1778 [...] (2 vol., New York, 1924–1925).— The records of Christ Church, Poughkeepsie, New York, H. W. Reynolds, édit. (2 vol., Poughkeepsie, 1911-[19?]).— New-York Gazette, and Weekly Mercury (New York), 14 févr. 1774.— E. E. Beardsley, A sketch of William Beardsley ; one of the original settlers of Stratford, Conn; and a record of his descendants to the third generation [...] (New Haven, Conn., 1867).— I. H. Beardsley, Genealogical history of the Beardsley-lee family in America, 1635–1902 (Denver, Colo., 1902).— F. B. Dexter, Biographical sketches of the graduates of Yale College, with annals of the college history (6 vol., New York et New Haven, 1885–1912).— W. F. Bunting, History of StJohn’s Lodge, F& A.M. of Saint John, New Brunswick, together with sketches of all masonic bodies in New Brunswick from A.D. 1784 to A.D. 1894 (Saint-Jean, 1895).— R. V. Harris, « Rev. John Beardsley (1732–1809), founder of freemasonry in New Brunswick », Canadian Masonic Research Assoc., [Papers] (s.l.), nos, 32–33 ([1956]) : 1–11.

Bibliographie générale

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C. A. Pincombe, « BEARDSLEY, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/beardsley_john_5F.html.

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Auteur de l'article:    C. A. Pincombe
Titre de l'article:    BEARDSLEY, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    18 mars 2024