BARNSTON, JAMES, médecin, botaniste et professeur, né le 3 juillet 1831 à Norway House (Manitoba), aîné des enfants de George Barnston*, trafiquant de fourrures de la Hudson’s Bay Company, et d’Ellen Matthews ; le 5 mai 1857, il épousa à St Andrews (Saint-André-Est, Québec) Maria Anne McDonald, fille d’Archibald McDonald, trafiquant de fourrures de la même compagnie, et ils eurent un enfant ; décédé le 20 mai 1858 à Montréal.

Le jeune Barnston, prénommé James en l’honneur de James Hargrave*, commis de la Hudson’s Bay Company, ami intime et collègue de George Barnston, bénéficia tôt de la bonne situation professionnelle et des relations sociales de son père. De 1840 à 1845, il étudia dans la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba), puis suivit des cours privés pendant deux ans à Lachine (Québec), après quoi, en 1847, il entreprit ses études de médecine à l’University of Edinburgh. Tant en médecine qu’en botanique, il manifestait des aptitudes remarquables. Il fut admis à ses examens de médecine en 1851, avant d’avoir atteint l’âge nécessaire pour pratiquer, et obtint son diplôme au printemps de 1852. Il alla se spécialiser en obstétrique comme interne en chirurgie au Royal Maternity Hospital et fut aussi l’assistant d’un médecin qui avait une nombreuse clientèle, à Selkirk, en Écosse. Il passa l’année 1852 à visiter des hôpitaux européens, surtout à Paris et à Vienne, pour élargir son expérience médicale, et rentra à Édimbourg en 1853 avec les meilleures recommandations des médecins-chefs sous la direction desquels il avait travaillé.

Déjà passionné d’histoire naturelle, comme son père, Barnston le devint plus encore durant son séjour à Édimbourg. Lauréat de botanique, il fut beaucoup influencé par les enseignements de John Hutton Balfour, doyen de la faculté de médecine de l’University of Edinburgh et l’un des plus célèbres botanistes britanniques de l’époque. Non seulement Balfour lui fit-il apprécier l’importance de l’étude de l’histoire naturelle, de la botanique surtout, mais il lui fit comprendre tout ce que les études dans ces domaines avaient à gagner de l’existence d’associations scientifiques, de la présentation de conférences classiques mais vivantes, complétées par des excursions de vulgarisation sur le terrain, et de l’emploi du microscope.

Barnston revint au Canada en octobre 1853 et ouvrit un cabinet de médecin à Montréal. Convaincu que le pays était « riche en plantes qu’il rest[ait] à faire connaître », il commença à en recueillir et à les cataloguer. Ses excursions le menèrent d’abord sur le mont Royal, mais il espérait constituer au bout du compte une collection complète de spécimens canadiens en parachevant les travaux d’Andrew Fernando Holmes. Consterné par l’indifférence générale dans laquelle les sciences naturelles étaient tenues à Montréal, Barnston entreprit en 1854 des pressions pour faire ouvrir une chaire d’histoire naturelle au McGill College. Dès l’été de l’année suivante, il était en train d’organiser la Botanical Society of Montréal, sous les auspices de la Société d’histoire naturelle de Montréal, et espérait non seulement compléter la collection de plantes, mais aussi créer un musée des végétaux canadiens et publier une circulaire pour la nouvelle société. Barnston reçut l’appui de connaissances influentes comme William Edmond Logan*, géologiste de la province du Canada et ancien confrère de classe de son père, et de John William Dawson*, directeur du McGill College et plus tard président de la Société d’histoire naturelle de Montréal. Pendant l’hiver de 1855–1856, Barnston donna à Montréal une série de conférences très courues sur la botanique structurale.

En 1857, James Barnston devint le premier professeur de botanique du McGill College. De plus en plus actif à la Société d’histoire naturelle de Montréal, il prononçait des exposés sur la botanique et agissait comme conservateur et bibliothécaire. Il était aussi « le membre le plus actif » du comité de rédaction du Canadian Naturalist and Geologist []. Mais, avant la fin de la première série de cours qu’il donnait aux étudiants de lettres et de médecine du collège, il fut « prostré par une longue et grave maladie » dont il ne se remit jamais ; il mourut moins d’un an plus tard. La disparition précoce de ce jeune médecin « tranquille, modeste, aimable » qui n’avait pas encore 27 ans fut tragique pour l’avancement des sciences au Canada. Barnston avait brillamment entrepris de réinterpréter la flore sauvage du Canada en considérant le milieu dans lequel elle croissait comme un ensemble unique et ordonné, et ses travaux présentaient une grande valeur intellectuelle et pratique, même pour l’observateur profane. Il fut inhumé là où ses excursions l’avaient si souvent mené, sur un flanc du mont Royal.

Suzanne E. Zeller et John H. Noble

James Barnston est l’auteur de : « General remarks on the study of nature, with special reference to botany » ; « Hints to the young botanist, regarding the collection, naming and preserving of plants » ; « Introductory lecture to the course on botany, delivered before the students of arts and medicine, McGill College, session, 1857 » ; et « Catalogue of Canadian plants’ in the Holmes’ herbarium, in the cabinet of the University of McGill College », publiés dans le Canadian Naturalist and Geologist [...] (Montréal), 2 (1857) : 34–40, 127–135, 335–345 ; 4 (1859) : 100–116.

APC, MG 19, A21, sér. 1.— Royal Botanic Gardens (Édimbourg), J. H. Balfour corr., 2, 7 sept. 1853, 30 oct. 1854, 4 mars 1855, 4, 29 déc. 1856.— Royal Botanic Gardens (Londres), North American letters, 64 :16, 269.— Pilot (Montréal), 31 mars 1858.— Montreal Transcript, 8 mai 1857, 21 mai 1858.— A. N. Rennie, « Obituary : James Barnston, M.D. », Canadian Naturalist and Geologist [...], 3 (1858) : 224–226.

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Suzanne E. Zeller et John H. Noble, « BARNSTON, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/barnston_james_8F.html.

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Auteur de l'article:    Suzanne E. Zeller et John H. Noble
Titre de l'article:    BARNSTON, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    4 déc. 2024