DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  Jack Bates. Edmonton Journal, 13 Dec. 1933.

Provenance : Lien

BATES, EDWARD JACK, écolier, né le 12 octobre 1925 à Eston, Saskatchewan, fils d’Edward Albert Bates, boucher, et de Rose Slatter ; décédé le 4 décembre 1933 entre Purdue et Biggar, Saskatchewan.

Edward Jack Bates, dit Jackie, était l’unique enfant des immigrants britanniques Edward Albert, surnommé Ted, et Rose Bates. Ted, né à Londres, était venu au Canada avant la Première Guerre mondiale ; ayant échoué en tant que fermier dans le district de Kindersley en Saskatchewan, il se mit à travailler comme boucher dans le petit village de Glidden en 1921. Rose, originaire de Rotherfield dans le Sussex, immigra en 1924, année où elle épousa Ted. Le petit Jackie grandit à Glidden et fréquenta l’école locale.

En 1932, le pays était en proie à la grande dépression et les Bates durent fermer boutique. Ils allèrent s’installer à Vancouver, où Jackie continua sa scolarité tandis que son père ouvrait une épicerie de quartier. Ce commerce se solda également par un échec. Ayant épuisé toutes leurs ressources, les Bates firent une demande d’aide sociale, mais leur requête fut rejetée parce qu’ils ne répondaient pas aux critères de résidence de la province. S’ils souhaitaient recevoir de l’aide, ils devraient retourner en Saskatchewan.

En novembre 1933, grâce au soutien de l’Armée du salut, les Bates arrivèrent en train à Saskatoon, où ils firent une nouvelle demande d’aide sociale. Ils reçurent cette fois de l’aide temporaire, sous condition de retourner à Glidden. Trop honteux de leur situation pour se réinstaller dans leur communauté – pour plusieurs, recourir aux secours publics était synonyme d’échec et de disgrâce –, ils élaborèrent un plan désespéré. Rose vendit quelques effets personnels et, avec l’argent, Ted loua une voiture dans une station-service du coin. Il dit au propriétaire du garage qu’ils allaient vers le nord, voir des terres agricoles dans le district de Rosthern. Au lieu de cela, le 3 décembre, ils partirent vers l’ouest sur l’autoroute 14, en direction de Biggar. Jackie était assis à l’arrière et lisait des bandes dessinées.

À la tombée de la nuit, Ted quitta la route à mi-chemin entre Purdue et Biggar, et se gara à côté d’une remise, dans la cour d’école isolée d’Avalon. Les parents s’installèrent ensuite avec leur fils sur la banquette arrière, sous des couvertures, tandis que le moteur de la voiture continuait à tourner. Ted et Rose avaient décidé de mettre fin à leurs jours cette nuit-là, persuadés que le monoxyde de carbone émis par le système d’échappement les tuerait tous les trois pendant leur sommeil. Lorsqu’ils se réveillèrent plusieurs heures plus tard, seul Jackie avait succombé.

Le lendemain matin, un fermier découvrit le père et la mère, abrutis, avec le corps sans vie de leur fils entre eux, et contacta le détachement local de la Gendarmerie royale à cheval du Canada. Les Bates furent emmenés à Biggar, où la police, après avoir entendu leurs aveux, les inculpa du meurtre de leur fils. Jackie, âgé de huit ans, fut enterré quelques jours plus tard dans le cimetière de Madison, après une cérémonie célébrée dans la salle communautaire de Glidden à laquelle assistèrent un grand nombre de ses anciens camarades d’école. Le village paya les frais des obsèques grâce à une collecte de fonds organisée spécialement pour l’occasion. De plus, les villageois envoyèrent des lettres au premier ministre Richard Bedford Bennett* et au premier ministre de la Saskatchewan James Thomas Milton Anderson*, dans lesquelles ils blâmaient le système d’aide sociale pour les malheurs de la famille.

Une enquête du coroner sur le décès de Jackie eut lieu à Biggar à la mi-décembre. Elle fut suivie d’une audience préliminaire lors de laquelle les parents du garçon furent mis en accusation. À ce moment-là, les habitants de Glidden, ceux-là mêmes que les Bates n’avaient pas voulu revoir parce qu’ils avaient trop honte, avaient déjà obtenu les services d’un avocat de Saskatoon pour représenter le couple. Pendant le procès, qui se déroula à Wilkie en mars 1934, la défense n’appela qu’un seul témoin, l’ancien médecin de famille des Bates, qui déclara sous serment que Jackie souffrait d’un souffle cardiaque et d’une hypertrophie du thymus. Le pathologiste provincial avait conclu précédemment qu’il était mort par intoxication oxycarbonée. Le témoignage du médecin sema des doutes dans l’esprit des jurés sur la cause du décès et les Bates furent reconnus non coupables.

Après leur acquittement, les Bates retournèrent à Glidden puis, peu de temps après, partirent s’installer à Rosetown, où Ted travailla comme boucher jusqu’à sa mort en 1954. Rose retourna alors en Angleterre, où elle s’éteignit en 1978. Aujourd’hui, Edward Jack Bates repose dans une tombe anonyme, victime de la grande dépression et de l’orgueil de ses parents.

W. A. Waiser

Battleford Court House (Battleford, Sask.), R. c. Edward and Rose Bates, 15 déc. 1933 (transcription de l’enquête préliminaire).— Gendarmerie royale du Canada (Ottawa), 33-HQ-681-F-10 (dossier du meurtre d’Edward Jack Bates).— [W. A.] Waiser, Saskatchewan : a new history (Calgary, 2005).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

W. A. Waiser, « BATES, EDWARD JACK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bates_edward_jack_16F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/bates_edward_jack_16F.html
Auteur de l'article:    W. A. Waiser
Titre de l'article:    BATES, EDWARD JACK
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2014
Année de la révision:    2014
Date de consultation:    19 mars 2024