DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  This portrait appears in the 1998 reprint of the 1918 publication of 'A Romance of the Halifax Disaster' by F. McKelvey Bell.

Provenance : Lien

BELL, FREDERICK McKELVEY, médecin, chirurgien, auteur, officier dans la milice et dans l’armée, et fonctionnaire, né le 10 avril 1878 à Kingston, Ontario, fils de William Perry Bell et de sa deuxième femme, Christina (Christiana) McKelvey ; le 31 octobre 1900, il épousa à Williamstown, Ontario, Henrietta E. Casgrain, et ils eurent deux fils et une fille ; décédé le 6 janvier 1931 à New York et inhumé au cimetière Cataraqui à Kingston.

Les ancêtres paternels de Frederick McKelvey Bell avaient quitté l’Écosse pour s’installer dans le nord de l’État de New York au début des années 1770. Défenseurs des Britanniques durant la guerre d’Indépendance américaine, ils s’étaient établis, une fois le conflit terminé, en tant que loyalistes dans le canton de Fredericksburgh, dans le Haut-Canada, s’y illustrant en affaires, en médecine et en politique. Le père de Bell, William Perry, était photographe, comme le devint aussi Robert Charles, l’un des quatre fils issus de son premier mariage avec Elizabeth Scott, morte en 1875. Un autre des demi-frères de Bell, John Henry, exerçait la médecine et occuperait la mairie de Kingston de 1903 à 1904.

Bell fréquenta le Royal Military College of Canada à Kingston et commença sa formation médicale non loin de là, au Queen’s College, à l’automne de 1900. Trois ans plus tard, après l’obtention de son doctorat en médecine, il fit le choix singulier d’intégrer l’hôpital public de l’île Blackwell (île Roosevelt), surnommée l’île Welfare, à New York, pour se consacrer aux prisonniers et aux pauvres. Il y travailla à titre d’interne en chirurgie et en gynécologie. Élevé dans l’esprit réformiste de l’Église méthodiste, Bell se sentait attiré par la santé publique et la médecine sociale. Au printemps de 1904, il retourna à Kingston passer ses examens pour obtenir son permis de pratique. Comme le voulait la tradition, il partit ensuite à l’étranger (en Angleterre, en France, en Allemagne et en Autriche) pour terminer ses études supérieures.

De retour au Canada à la fin de l’automne de 1904, Bell ouvrit un cabinet à Ottawa et accepta un poste de chirurgien au St Luke’s Hospital. Ses premiers écrits médicaux révèlent un médecin attentif, prudent et réfléchi, attiré par le service communautaire. Il saisit aussi les occasions de se faire valoir et de profiter financièrement de son travail. À l’instar de nombreux jeunes professionnels canadiens, il se joignit à la milice et devint, en mai 1907, lieutenant des 5th (Princess Louise) Dragoon Guards. Officier jeune et dynamique nommé capitaine l’année d’après, il servit à titre de trésorier de l’Association of Medical Officers of the Canadian Militia en 1911. Ses liens avec cette organisation nationale attirèrent l’attention de Guy Carleton Jones*, directeur général des services médicaux de l’armée permanente. Cette année-là, Bell fut aussi élu président de l’Ottawa Medical Society.

Au déclenchement de la Première Guerre mondiale en août 1914, Bell, alors âgé de 36 ans, marié et père de trois enfants, s’enrôla aussitôt dans le Corps expéditionnaire canadien et reçut le grade de major. On l’affecta au Corps de santé de l’armée canadienne et le nomma chirurgien de l’Hôpital fixe canadien n2, dirigé par un collègue du St Luke’s Hospital, le lieutenant-colonel Adam Tozeland Shillington. L’Hôpital fixe n2 arriva en France en novembre, et Bell devint ainsi l’un des premiers Canadiens à atteindre le front de l’Ouest. Unité de chirurgie pourvue de 300 lits, l’établissement tint garnison au Touquet (Le Touquet-Paris-Plage) et, plus tard, à Boulogne. Ému par ce qu’il vit dans les hôpitaux de l’armée, Bell fit état de la situation, comme le lieutenant-colonel George Eli Armstrong, qui servait lui aussi dans le Corps de santé de l’armée canadienne. Un article sur le traitement des soldats atteints de gangrène, que Bell publia dans le British Medical Journal en 1915, témoigne de son souci évident pour ces hommes et de la précision de ses descriptions. À son retour chez lui, il s’inspira des soldats blessés ainsi que de leurs soigneurs pour écrire The first Canadians in France, récit romancé sur ses années outre-mer.

Bell se distinguait par son efficacité et son expertise organisationnelle ; en janvier 1916, Jones le nomma directeur par intérim au quartier général du Corps de santé de l’armée canadienne à Ottawa. Promu lieutenant-colonel provisoire au printemps de la même année, Bell, qui remplissait des fonctions exclusivement administratives dans la capitale, se révéla un officier d’état-major compétent. En mai 1917, devenu lieutenant-colonel, on l’envoya à Halifax à titre de directeur adjoint des services médicaux du district militaire n6, commandé par François-Louis Lessard*. De là, Bell supervisa plusieurs dizaines d’unités médicales et d’hôpitaux des provinces Maritimes. Quand le bateau de munitions Mont Blanc explosa dans le port de Halifax le 6 décembre suivant, il organisa et encadra les services médicaux d’urgence. Il constitua rapidement un comité chargé de coordonner les secours, ordonna le compte rendu et le suivi quotidiens de l’état des patients dans les centres de traitement officiels et improvisés, et planifia le triage et le transport des blessés vers les hôpitaux du réseau. En 1918, selon les rédacteurs du Journal de la Canadian Medical Association : « [T]ous reconnaissent que la confusion dans les services médicaux a été réduite au minimum grâce à la lucidité avec laquelle le lieutenant-colonel McKelvey Bell a géré la situation. » L’année suivante, Bell publierait un court roman intitulé A romance of the Halifax disaster.

En février 1918, le gouvernement d’union du premier ministre sir Robert Laird Borden mit sur pied le ministère du Rétablissement civil des soldats, chargé de la démobilisation, de la reconversion et des traitements médicaux des anciens combattants. Choisi naturellement pour diriger les services médicaux du ministère, Bell trouvait le poste intéressant parce qu’il lui donnait la chance de retourner à la médecine publique, avec une promotion et plus de responsabilités. Il portait un regard compatissant sur les anciens combattants. Il déclara à l’Alberta Medical Association que le gouvernement fédéral ne pouvait pas s’attendre à ce qu’ils « reviennent à la vie civile banale » simplement, sans que l’État leur apporte une aide considérable. À sa grande déception, le ministère du Rétablissement civil des soldats, dirigé par sir James Alexander Lougheed*, acquit une réputation de froideur dans son approche des soins médicaux et de la mise à la retraite des soldats de retour au pays. Bell entra en conflit avec Lougheed au sujet de son salaire, de son incapacité à faire des nominations et à instaurer des politiques sans ingérence ministérielle, ainsi que de la manière dont le ministère remplissait sa mission. Dans une lettre adressée à Borden, Lougheed accusa Bell de carriérisme et de dépôt de rapports de dépenses inexacts. Bell présenta sa démission le 6 juin 1919 et écrivit : « Je regrette sincèrement d’être contraint à me dissocier du travail médical auprès des anciens soldats, mais le manque flagrant de compassion avec lequel la division médicale de ce ministère a été obligée de procéder a compromis son efficacité absolue. »

Frederick McKelvey Bell régla ses affaires à Ottawa, puis partit s’installer à New York avec sa famille en août 1919. Il retourna à la pratique de la gynécologie et de la médecine sociale, acceptant un poste au New York Polyclinic Medical School and Hospital, qui fournissait des soins gratuits aux immigrants pauvres. Il mourut d’un cancer dans la même ville, en janvier 1931, à l’âge 52 ans.

Mark Osborne Humphries

Frederick McKelvey Bell est l’auteur de deux livres : The first Canadians in France : the chronicle of a military hospital in the war zone (Toronto, 1917) et A romance of the Halifax disaster (Halifax, 1918). Il a également publié des articles médicaux, notamment : « College idols shattered », Queen’s Medical Quarterly (Kingston, Ontario), nouv. sér., 2 (1905) : 209–213 ; « Gonorrhoea and some of its complications », Queen’s Medical Quarterly, nouv. sér., 4 (1907) : 262–268 ; « The cure of syphilis », Montreal Medical Journal, 39 (1910) : 800–805 ; « Experiments with bismuth pastes », American Medical Assoc., Journal (Chicago), 58 (janvier–juin 1912) : 1339–1341 ; « Bismuth paste in acute suppurations », American Medical Assoc., Journal, 58 : 1873–1874 ; « Malignant oedema », British Medical Journal (Londres), 15 mai 1915 : 843 ; « Bloodless operation for haemorrhoids and prolapsus ani », British Medical Journal, 18 mars 1916 : 415 ; « Effects of wet and cold : trench feet », Canadian Medical Assoc., Journal (Toronto), 6 (1916) : 289–294 ; « Medical services of the Department of Soldiers’ Civil Re-establishment », Canadian Medical Assoc., Journal, 9 (1919) : 34–40 ; « Rupture of large multilocular ovarian cyst », American Medical Assoc., Journal, 81 (juillet–décembre 1923) : 92–93 ; et « Some aspects of post-operative treatment in gynecological and abdominal surgery », Canadian Medical Assoc., Journal, 14 (1924) : 803–807.

Le fonds RG38, 2001-01151-2 (Central registry files of Veteran Affairs) à BAC contient des boîtes de documents sur les opérations du ministère du Rétablissement civil des soldats, organisées par sujet, regroupant du courrier interne, des notes et des télégrammes écrits par Bell. Dans le fonds RG24-C-8, vol. 4547–4550 (Arch. des districts militaires), vol. 4547–4550, se trouvent des dossiers du directeur adjoint des services médicaux du district militaire no 6 qui documentent la carrière de Bell à Halifax, en particulier durant l’explosion et dans les instants qui l’ont suivie. Certains des rapports de Bell sont déposés dans le fonds RG24-C-1-a, vol. 6359, dossier, part. 1 (Medical services, Halifax explosion).

AO, RG 80-5-0-284, no 015314.— BAC, Déclarations de recensement du Canada de 1911, Ontario, dist. Ottawa (105), sous-dist. quartier Wellington (51) : 37 ; R233-30-3, vol. 49–157, Canada Ouest, dist. Addington (1), sous-dist. Camden East (2) : 155 ; R233-34-0, Ontario, dist. Frontenac (65), sous-dist. Kingston (A), div. 4 : 7 ; R233-35-2, Ontario, dist. Kingston (116), sous-dist. quartier Rideau (B) : 85 ; R233-36-4, Ontario, dist. Kingston (80), sous-dist. quartier Rideau (D) : 18 ; R233-37-6, Ontario, dist. Kingston (77), sous-dist. quartier Ontario (C), div. 2 : 10 ; MG26-H, vol. 142, F. McK Bell to Sir Robert L. Borden, 6 juin 1919 (heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_reel_c4359, image 412) ; RG9-III-D-3 (Journal de guerre – 2e Hôpital fixe canadien), vol. 5033, dossier part. 1 ; RG150, acc. 1992–93/166, boîte 611-48.— États-Unis, National Arch. and Records Administration (Washington), Petitions for naturalization from the U.S. Dist. Court for the Southern Dist. of New York, 1897–1944, no 82767.— J. G. Adami, War story of the Canadian Army Medical Corps (Londres, [1918]).— Annuaire, Kingston, 1897–1898.— J. G. Armstrong, The Halifax explosion and the Royal Canadian Navy : inquiry and intrigue (Vancouver, 2002).— Canada, Dép. de la Milice et de la Défense, Militia list (Ottawa), 1907–1919 ; Commission des militaires invalides, Rapport (Ottawa, 1918).— « Frederick McKelvey Bell », New York Academy of Medicine, Bull., 7 (1931) : 69.— J. F. Kitz, Shattered city : the Halifax explosion and the road to recovery (3e éd., Halifax, 2008).— « Lieut. Col. F. McKelvey Bell », Canadian Medical Assoc., Journal, 24 (janvier–juin 1931) : 324–325.— Sir Andrew Macphail, Official history of the Canadian forces in the Great War, 1914–19 : the medical services (Ottawa, 1925).— Sir W. G. MacPherson et T. J. Mitchell, Medical services : general history (4 vol., Londres, 1921–1924), 2.— Desmond Morton et Glenn Wright, Winning the second battle : Canadian veterans and the return to civilian life, 1915–1930 (Toronto, 1987).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Mark Osborne Humphries, « BELL, FREDERICK McKELVEY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bell_frederick_mckelvey_16F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/bell_frederick_mckelvey_16F.html
Auteur de l'article:    Mark Osborne Humphries
Titre de l'article:    BELL, FREDERICK McKELVEY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2023
Année de la révision:    2023
Date de consultation:    29 mars 2024