BOYLE, ALEXANDER, médecin, chirurgien et officier, né en 1771 à Aberdeen, Écosse ; le 11 février 1818, il épousa Cornelia Jane Boyd, de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick ; décédé le 14 avril 1854 à Saint-Jean.

On sait peu de chose de la jeunesse d’Alexander Boyle. Il reçut son doctorat en médecine du Marischal Collège d’Aberdeen, puis entra dans l’armée britannique alors qu’il n’était qu’un jeune homme. Affecté à Saint-Jean de 1817 à 1822, il devint un ami intime du lieutenant-gouverneur George Stracey Smyth*. En 1818, avec l’appui de ce dernier, il fonda à Saint-Jean le Provincial Vaccine Establishment que dirigea son beau-père, le docteur John Boyd père. À cette époque, on se préoccupait partout dans la province des soins donnés aux marins malades et invalides. Avec l’arrivée d’un grand nombre d’immigrants malades en 1818 et 1819, les directeurs des bureaux de bienfaisance se plaignirent que beaucoup de marins et d’immigrants étaient soignés dans les hospices aux frais des paroisses alors qu’il aurait fallu les traiter dans les hôpitaux. C’est ainsi qu’en mars 1820 la chambre d’Assemblée adopta une loi visant à donner aux marins les soins nécessaires. Aux termes de cette loi, on imposerait un droit de un penny par tonneau sur tous les bateaux de plus de 60 tonneaux entrant dans les ports de la province et l’argent ainsi recueilli serait versé aux directeurs des bureaux de bienfaisance de la paroisse où le droit serait perçu. En mars de l’année suivante, la chambre modifia la loi pour permettre de transférer l’excédent des fonds perçus dans un port aux directeurs des bureaux de bienfaisance d’une autre paroisse qui pourrait en avoir besoin. Cela, cependant, ne réglait pas le problème, et Boyle ainsi que d’autres personnes recommandèrent fortement la mise sur pied d’un hôpital de marine.

En avril 1822, Boyle annonça dans les journaux son intention de quitter l’armée et d’ouvrir un cabinet à Saint-Jean. Il fit paraître cette annonce un mois après l’adoption par la chambre d’Assemblée d’une loi prévoyant la création à Saint-Jean du premier hôpital provincial de marine ainsi que d’un lazaret. Les droits perçus en vertu des lois adoptées antérieurement seraient transférés à une commission devant se composer de cinq membres ou plus nommés par le lieutenant-gouverneur. La première commission comprenait un président, William Black*, un secrétaire trésorier, Thomas Heaviside, et trois autres personnes, Edward James Jarvis, Zalmon Wheeler et Boyle. Les commissaires avaient pleins pouvoirs pour louer un bâtiment qu’ils utiliseraient jusqu’à ce qu’on puisse construire les installations appropriées, et Boyle entreprit des recherches à cette fin. En juin, il loua un bâtiment pour £70 par an. Boyle établit aussi les premiers règlements de l’hôpital, appelé le Kent Marine Hospital. Un certain nombre de marins furent transférés immédiatement dans ce bâtiment ; les immigrants allaient également utiliser l’hôpital pendant plusieurs années.

On aborda la question d’un médecin sanitaire en juin 1822. Au cours d’une réunion à laquelle Boyle n’assistait pas, il fut décidé qu’on lui offrirait le poste au salaire de £180 par an, charge qu’il accepta par la suite. À cette époque, personne ne considérait comme irrégulier le fait que la commission nomme l’un de ses propres membres à ce poste. En 1823, Boyle se rendit à Fredericton afin de soigner Smyth, atteint d’une maladie qui devait l’emporter, et fut désigné exécuteur testamentaire du gouverneur. Peu après la mort de Smyth, un comité de la chambre d’Assemblée décida que le salaire de Boyle, comme médecin sanitaire, était trop élevé et qu’il n’était pas correct qu’un commissaire soit aussi employé de la commission. Celle-ci exprima son désaccord et prétendit que, d’après la loi de 1822, elle avait le droit de nommer qui lui plaisait et qu’elle pouvait fixer le salaire du médecin sanitaire de même qu’elle réglait toutes les autres dépenses de l’hôpital. Tout en faisant observer combien Boyle avait rendu de précieux services au moment de la fondation de l’hôpital, les commissaires expliquèrent qu’ils avaient déjà baissé son salaire à £150 et soutinrent « qu’ils auraient cherché en vain une telle aide ailleurs dans la province ». Cela sous-entendait que Boyle était irremplaçable.

Les commissaires déclarèrent aussi qu’ils relevaient du lieutenant-gouverneur et non de l’Assemblée. Tant que Smyth avait vécu, cet arrangement avait bien fonctionné. Cependant, le nouveau lieutenant-gouverneur, sir Howard Douglas*, se rangea du côté de la chambre. Il devint vite évident que Boyle pouvait être remplacé et, en septembre 1824, on offrit le poste à son beau-frère, le docteur John Boyd fils, au salaire de £100. Ce dernier accepta l’offre et demeura en fonction jusqu’à sa mort en 1857.

Durant cette querelle entre la commission et l’Assemblée, Alexander Boyle s’était, avec tact, éloigné de la province. Il retourna en Écosse et fut élu fellow du Royal College of Physicians d’Édimbourg en 1826. Plus tard la même année, il revint à Saint-Jean où il continua d’exercer la médecine jusqu’à sa mort. On sait peu de chose concernant sa carrière de médecin après son retour, mais il n’eut plus aucun rapport avec l’hôpital. On l’a décrit comme un « gentleman réservé et courtois qui avait l’habitude, en marchant, de rejeter la tête en arrière comme s’il contemplait le ciel ». Il inspirait généralement le respect comme médecin et chirurgien et, durant les années 1830, il siégea à des comités d’examinateurs qui autorisaient les médecins à exercer dans la province.

William A. Spray

Musée du N.-B., Elizabeth Innes, notebooks : 27 ; Marine Hospital, minute-book, 1822–1827 ; Reg. of marriage for the city and county of Saint John, book A (1810–1828) : 112.— N.-B., Acts, [1786–1836], 1820, chap. 15 ; 1821, chap. 9 ; 1822, chap. 27.— Morning News (Saint-Jean, N.-B.), 17 avril 1854.— « Provincial chronology », New Brunswick Magazine (Saint-Jean), 2 (janv.–juin 1899) : 229.— W. B. Stewart, Medicine in New Brunswick [...] (Moncton, N.-B., 1974).— A. D. Gibbon, « The Kent Marine Hospital », N.B. Hist. Soc., Coll. (Saint-Jean), n° 14 (1955) : 1–19.— J. W. Lawrence, « The medical men of St. John in its first half century », N.B. Hist. Soc., Coll., 1 (1894–1897), n° 3 : 292–293.— Observer [E. S. Carter], « Linking the past with the present », Telegraph-Journal (Saint-Jean), 30 avril 1930 : 4 ; 1er déc. 1930 : 4.

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William A. Spray, « BOYLE, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/boyle_alexander_8F.html.

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Auteur de l'article:    William A. Spray
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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