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CAMERON, ANGUS, associé de la North West Company et agent principal de la Hudson’s Bay Company, né en 1782 ou en 1783 dans la paroisse de Kirkmichael, dans le Banffshire, en Écosse, fils aîné de James Cameron et de Janet Farquharson, décédé à Nairn, en Écosse, le 11 août 1876.

Bien que son oncle, Æneas Cameron*, fût un des associés de la North West Company et eût la responsabilité du district de Timiskaming, c’est de son propre chef qu’Angus Cameron vint au Canada, au printemps de 1801 ; la compagnie l’engagea à titre de commis le 2 juin. Il arriva au fort Timiskaming avec les canots de juin, à la grande surprise de son oncle qui l’envoya quelques mois plus tard à Matawagamingue, comptoir éloigné situé sur un lac appelé aujourd’hui Mattagami, en Ontario. Bien qu’il estimât son neveu « un étudiant médiocre et fort peu soucieux de parfaire son instruction », Æneas trouva cependant qu’il donnait entière satisfaction « à tous les autres points de vue ». Angus commanda bientôt Matawagamingue ; y demeurant jusqu’au jour où il prit le commandement du fort Timiskaming, en 1822.

Au cours de ces années-là, Cameron acquit une influence extraordinaire sur les Indiens qu’il gouvernait de façon autocratique mais avec une sympathie et une compréhension réelles. Après 1813, la Hudson’s Bay Company n’eut plus qu’un seul comptoir dans le district de Timiskaming, celui du lac Kenogamisi, à 30 milles environ en aval de Matawagamingue. Le succès remarquable qui couronna les efforts de Cameron pour tenir tête à la Hudson’s Bay Company est sans doute la principale raison de sa nomination au poste de commandant du district en 1816, au moment où Alexander McDougall* prit sa retraite et quitta le fort Abitibi. Quelques années plus tard, William McGillivray* parlait de Cameron comme du « meilleur agent » du département de Southern précisant que, même à une date aussi avancée que 1821, les districts de Timiskaming et de Lake Superior rapportaient, à eux deux, jusqu’à £20 000. À la différence des employés anglais, les agents du Timiskaming demeuraient très longtemps dans le même poste, et la loyauté des Indiens à leur égard contribua beaucoup à l’échec de la Hudson’s Bay Company dans ce district ; elle retarda aussi le rattachement du Timiskaming à Moose Factory après la fusion de 1821. L’attachement qu’éprouvaient les Indiens à l’égard de Cameron et, plus tard, à l’égard de son neveu James Cameron, est également l’une des raisons des échecs que subirent dans cette région les premiers trafiquants indépendants venus du Canada.

Cameron devint associé de la North West Company vers 1816. Le mépris qu’il ressentait à l’endroit de ses voisins anglais lui fit accepter difficilement la fusion de 1821. Son ressentiment augmenta sans doute parce que, devenu associé depuis peu de temps, on ne lui accorda qu’une charge de chef de poste, bien que, auprès des représentants de la compagnie à Montréal, il eût la préférence sur bien d’autres agents plus anciens dans la compagnie. Par la suite, les représentants de Montréal omirent de l’avertir que le district de Timiskaming était passé de leur juridiction à celle du département de Southern, ce qui poussa cet homme fier et intransigeant à entrer en conflit avec le gouverneur et le conseil de Moose Factory. Il gagna la partie en conservant le commandement du fort Timiskaming mais, après avoir hérité d’une belle fortune d’Æneas en 1822, il décida, semble-t-il, de prendre sa retraite au moment même où il allait obtenir le droit à des parts comme chef de poste. C’est pour cela qu’il acheta la ferme d’Alexander McDougall, à Lachine, après la mort de ce dernier. Mais, lorsqu’il se rendit à Montréal au cours de l’été de 1826, ce fut pour y apprendre que les agents chez qui il avait déposé l’héritage d’Æneas et ses propres économies avaient fait faillite. Le gouverneur George Simpson* qui ne le connaissait pas encore personnellement mais savait quelle situation importante il avait occupée au Timiskaming, lui conseilla d’annuler sa démission. Cameron ne se montra pas disposé à cette démarche mais, pour obliger Simpson, consentit à retourner au fort Timiskaming pour y passer la saison de 1826–1827.

L’été suivant apporta de nouveaux problèmes. Les héritiers de McDougall, d’après la comptabilité des agents, n’avaient pas été crédités de la somme que Cameron leur avait versée, et ils lui intentèrent un procès. L’affaire traîna en longueur mais on en arriva finalement à un arrangement à l’amiable en 1835. Ayant obtenu caution dans le Bas-Canada, Cameron entra de nouveau au service de la compagnie, et Simpson le nomma au lac des Deux-Montagnes où la concurrence se faisait sentir. Son énergie, son habileté, ses bons rapports avec les villages iroquois et algonquins, ainsi qu’avec le clergé catholique, améliorèrent bientôt la situation et, dès 1831, ses principaux rivaux avaient abandonné la partie. Trois ans plus tard, quelques petits trafiquants s’étant installés au lac Timagami, Simpson envoya Cameron dans le Timiskaming en lui donnant carte blanche. Là encore, il eut tôt fait de débarrasser la compagnie de la concurrence, et l’envergure que prirent les affaires dans la région « en disait long », selon Simpson, en sa faveur. La liste des agents qui avaient droit à de l’avancement était toutefois longue, à cause de la fusion des deux compagnies, et Cameron dut attendre jusqu’en 1838 avant de devenir agent principal.

On s’aperçut alors que les marchands de bois avaient atteint les limites du district de Timiskaming ; en 1840, afin de tenter de les décourager, Simpson et Cameron commencèrent à se livrer à l’exploitation forestière pour le compte de la compagnie, sur les rives du lac Témiscamingue. Cette expérience se termina trois ans plus tard, lorsque Cameron prit sa retraite ; les pertes avaient été plus élevées que les bénéfices. Cameron lui-même estimait maintenant que plus vite on aurait épuisé les ressources du Timiskaming, mieux cela vaudrait ; le poste devait pourtant continuer de rapporter plus longtemps qu’il ne l’avait prévu.

Cameron repartit pour l’Écosse à l’automne de 1843. Ses trois enfants l’y avaient précédé, mais leur mère, sans doute une Indienne, dont on ne sait rien, demeura au Timiskaming. Au printemps de l’année suivante, Cameron acheta la propriété de Firhall, près de Nairn, abandonnant toute idée de s’établir au Canada. Au mois d’avril 1845, il épousa Elizabeth Morison qui mourut en août 1846, après lui avoir donné un fils. Tout comme son oncle Æneas, Angus Cameron souffrait beaucoup de rhumatismes, payant ainsi sans doute les nombreuses années qu’il avait passées dans « les régions sauvages du Canada ». En dépit de ses souffrances, ce fut lui qui, de tous les associés de la North West Company, vécut le plus longtemps.

Lorsqu’Angus Cameron, le plus important des Cameron qui devaient se succéder au commandement du fort Timiskaming, y arriva au début du xixe siècle, le district était fort isolé, à cause de son emplacement et de la ligne de conduite délibérément adoptée par les représentants de la North West Company qui le coupaient même du commerce qui se faisait à Montréal. Lorsqu’il prit sa retraite, 42 ans plus tard, la présence des Canadiens se faisait sentir. Les missionnaires catholiques rendaient visite aux postes et les marchands de bois avaient dépassé le lac Témiscamingue. Tout comme les meilleurs administrateurs du commerce des fourrures, Cameron sut allier l’initiative, la gestion avisée et la compréhension des Indiens à la frugalité, à l’honnêteté et à la tempérance ; il joua un rôle prépondérant pendant les années les plus prospères que connut le Timiskaming, que ce soit au service de la North West Company ou de la Hudson’s Bay Company. Même après sa retraite, son influence continua à se faire sentir pour le plus grand bien de la compagnie, pendant une dizaine d’années au moins.

Elaine Allan Mitchell

Cameron family papers (en possession de l’auteur ; copies aux PAO, consultation limitée).— HBC Arch. B.99/a/1–23 (journaux de Kenogamisi) ; B.99/e/1–8 (rapports) ; B.239/c/1 (correspondance de York Factory) ; D.4/5–127 (lettres expédiées par George Simpson) ; D.5/2–52 (lettres expédiées à George Simpson).

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Elaine Allan Mitchell, « CAMERON, ANGUS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cameron_angus_10F.html.

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Auteur de l'article:    Elaine Allan Mitchell
Titre de l'article:    CAMERON, ANGUS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    18 mars 2024