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CAMPBELL, PATRICK, auteur ; circa 1765–1823.

Comme bon nombre d’auteurs qui ont fait le récit de leurs voyages à travers l’Amérique du Nord à la fin du xviiie et au début du xixe siècle, Patrick Campbell avait probablement pris goût au voyage dans l’armée, bien qu’il soit impossible dans son cas d’établir clairement où et quand il servit. Il était sans aucun doute d’origine écossaise et sa connaissance de l’allemand peut laisser croire qu’il servit sur le continent ; il déclara d’ailleurs lui-même avoir « combattu dans maints pays d’Europe [et] tué beaucoup d’hommes ».

Vers 1765, Campbell occupait déjà le poste, apparemment héréditaire, de garde forestier en chef de la forêt royale de Mamlorn, près d’Achallader, en Écosse. Toutefois, il ne demeura en fonction que pendant sept ans ; il démissionna à cause d’« un léger malentendu avec le régisseur ». Il s’adonna ensuite à diverses activités, comme il l’expliquait lui-même en 1792 : « Je me consacrai à l’agriculture, je fis un peu de commerce par terre et par mer et je réussis tellement bien que je pus abandonner les affaires et satisfaire ma passion pour les voyages et la découverte d’autant de pays que mes modestes finances me le permettaient. »

Le 2 juillet 1791, accompagné d’un serviteur et de son chien, Campbell partit de Greenock, en Écosse, pour l’Amérique du Nord, afin d’évaluer les possibilités qu’offraient les différentes colonies aux immigrants des Highlands. Son récit de voyages, Travels in North America, publié en Écosse en 1793, demeure l’un des plus importants documents historiques sur l’Amérique du Nord britannique de la fin du xviiie siècle. Campbell arriva à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, le 28 août 1791 et, après y avoir séjourné plusieurs jours, il se rendit à Fredericton en bateau et à pied. Il rendit visite au lieutenant-gouverneur Thomas Carleton*, dans le but d’obtenir des renseignements sur l’aide que le gouvernement était en mesure d’offrir aux immigrants, puis il remonta la Nashwaak en visitant les colonies fondées par des soldats licenciés du 42nd Foot. Il atteignit l’embouchure de la Miramichi, où il demeura avec le négociant James Fraser avant de retourner à Fredericton. Ses recherches l’entraînèrent ensuite dans un long et pénible voyage il remonta la Saint-Jean et atteignit le Saint-Laurent par la vallée de la Madawaska. Son neveu Dugald Campbell* l’accompagna pendant une partie de ce voyage. Québec avait « mauvaise apparence » et Campbell ne fut pas impressionné ; il continua vivement jusqu’à Montréal par voie de terre et, de là, à Kingston, dans le Haut-Canada, et à Niagara (Niagara-on-the-Lake) à pied, en bateau et à cheval. Après avoir passé deux jours à la rivière Grand comme invité du chef agnier Joseph Brant [Thayendanegea*], il revint à Niagara. Accompagné du guide David Ramsay*, il partit ensuite pour New York en passant par le nord de l’État du même nom. De là, il prit un bateau pour revenir à Saint-Jean, où il arriva le 12 mai 1792. Jusqu’à son départ pour l’Écosse, le 4 novembre, il continua d’explorer le sud du Nouveau-Brunswick : il parcourut la région de Fredericton, longea la Kennebecasis vers l’est jusqu’à Sussex Vale (Sussex Corner), où il rendit visite à George Leonard, puis gagna St Andrews, à la frontière sud-ouest.

Campbell présente son récit en prose, dans un style clair et direct qui ne trahit qu’occasionnellement la hâte. L’ouvrage doit son importance au jugement porté par l’auteur sur les chances de succès des colons en Amérique du Nord. Plus de la moitié du récit concerne le Nouveau-Brunswick mais, partout où il passa, Campbell prit soin de décrire les conditions économiques, de faire des commentaires sur l’avancement de la colonisation, sur les diverses méthodes agricoles et les rendements escomptés ainsi que sur le progrès de plusieurs autres industries, dont la construction navale, la pêche, la coupe du bois et la traite des fourrures. Il insiste, comme plusieurs autres voyageurs, sur le fait qu’il est possible pour les colons d’atteindre le succès en faisant preuve d’application et d’efforts constants, et il attire l’attention sur l’abondance des ressources naturelles du Nouveau Monde. Profondément déçu par certaines mesures du gouvernement britannique qui, selon lui, nuisaient à la prospérité de l’Écosse et favorisaient l’émigration, Campbell encourage néanmoins ses compatriotes à s’installer dans les possessions britanniques et énumère les nombreux avantages qu’offrent les colonies britanniques par rapport aux États-Unis. En tant qu’ancien garde forestier, il s’intéresse beaucoup à la faune et souligne l’existence de bon nombre d’espèces aujourd’hui disparues. Curieux et enthousiaste, aussi intrépide qu’infatigable, Campbell est généralement précis dans ses observations personnelles. Par contre, il l’est beaucoup moins lorsqu’il rapporte des histoires qui lui ont été racontées. Partout où il alla, il sut gagner l’estime de personnages influents. Sa belle prestance et son affabilité expliquent sans doute en grande part l’accueil chaleureux et généreux qu’il reçut au cours de ses pérégrinations. Si, dans ses descriptions, il s’arrête peu aux traits de caractère des gens qu’il rencontre, il fait par ailleurs des observations pénétrantes sur leurs conditions économiques et sociales, fournissant ainsi des renseignements qu’aucune autre source contemporaine ne donne.

Le 3 décembre 1794, après son retour en Écosse, Patrick Campbell fut nommé lieutenant d’une compagnie d’infanterie indépendante qu’on ne tarda pas à rattacher au 116th Foot. Il eut à peine le temps de tirer profit de sa commission, puisque le 116th Foot fut licencié en 1795. Il était à la demi-solde lorsqu’il fut promu au rang de capitaine. Après 1823, son nom n’apparaît plus dans l’annuaire militaire. On ne sait rien de sa vie privée, si ce n’est qu’il eut un fils et une fille. Si Campbell demeure un personnage insaisissable, le récit de ses voyages constitue un ouvrage historique important, surtout pour le Nouveau-Brunswick, puisqu’il fournit des renseignements de première main sur la province moins d’une décennie après sa fondation.

Paulette M. Chiasson

Le récit de voyages de Patrick Campbell, Travels in North America, qui parut d’abord à Édimbourg en 1793, a été édité par Hugh Hornby Langton* et William Francis Ganong* et publié à Toronto en 1937 ; cette nouvelle édition comprend le meilleur commentaire qu’on puisse trouver sur l’œuvre de Campbell de même que la plupart des renseignements biographiques connus.  [p. m. c.]

Early travellers in the Canadas, 1791–1867, introd. de G. M. Craig, édit. (Toronto, 1955).— G.-B., WO, Army list, 1759–1824.— P. M. Chiasson, « Travellers in Nova Scotia, 1770–1860 » (thèse de m.a., Queen’s Univ., Kingston, Ontario, 1981).

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Paulette M. Chiasson, « CAMPBELL, PATRICK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/campbell_patrick_6F.html.

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Auteur de l'article:    Paulette M. Chiasson
Titre de l'article:    CAMPBELL, PATRICK
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    18 mars 2024