CORBY, HENRY, distillateur, homme d’affaires et homme politique, né en 1806 à Hanwell, Angleterre, fils de James Corby, décédé le 25 octobre 1881 à Belleville, Ontario.

Après avoir travaillé comme apprenti chez un boulanger de Londres, Henry Corby épousa Alma Williams en 1832 et émigra à Belleville. Il plaça le modeste capital qu’il possédait dans l’achat de marchandises et mit sur pied un petit « magasin général ». S’étant joint à la Hastings Rifle Brigade pour faire la patrouille pendant la rébellion dans le Haut-Canada en décembre 1837, il avait décroché un lucratif contrat d’approvisionnement des troupes locales ; le contrat fut prolongé pendant toute l’année 1838. Cette année-là, il possédait aussi une boulangerie, également florissante. Corby liquida soudainement ses entreprises après la mort tragique de son épouse et de deux de ses trois enfants qui se noyèrent le 27 décembre 1838. Il acquit par la suite le Queen, bateau à vapeur naviguant sur les lacs, et se lança dans le commerce transitaire, achetant et vendant du grain dans les ports, de Belleville à Kingston. En 1842, il vendit son vapeur et retourna à Belleville, où il continua de faire le commerce du grain. La même année, il épousa la sœur de sa défunte femme, Matilda, et de ce mariage allaient naître 12 enfants.

En vue de pousser plus loin ses opérations commerciales, Corby acheta en 1855 le moulin à farine de Salyer Reed à Hayden’s Corner (qui prendra le nom de Corbyville en 1882), situé au nord de Belleville, et y ajouta une distillerie quatre ans plus tard. Tant qu’il en fut propriétaire, l’activité du moulin constitua la partie la plus importante de ses affaires. La demande locale en whisky l’incita toutefois à mettre en opération la distillerie, dont la production annuelle demeura relativement faible et qui ne put concurrencer les autres distilleries,.telles que la Gooderham and Worts [V. William Gooderham, père]. La firme demeura essentiellement une affaire familiale, Henry, George et Edward se joignant à l’entreprise de leur père.

En 1840, Corby avait développé un intérêt soutenu pour la politique municipale. Il avait fait partie du premier bureau de police de Belleville en 1839 et du conseil du village, de 1842 à 1847 ainsi qu’en 1849. Président du conseil municipal de Belleville et conseiller de 1857 à 1860, il fut réélu à ce dernier poste en 1862. Ayant acquis une vaste expérience dans les affaires municipales, Corby se porta candidat à la mairie de Belleville en 1863, mais James Brown, qui deviendra député fédéral de Hastings West en 1867, l’emporta. Corby ne renonça pas à participer aux affaires publiques ; en 1865 il fut un des cinq administrateurs fondateurs nommés à la chambre de commerce locale, lesquels comptaient parmi eux Mackenzie Bowell*. Élu maire de Belleville en 1867, Corby fut réélu l’année suivante.

Corby jouissait d’une popularité évidente. À titre de conservateur indépendant, il fut le premier député à représenter le comté de Hastings East à la législature de l’Ontario en 1867, et il remplit deux mandats consécutifs, siégeant de 1867 à 1875. À l’Assemblée, Corby appuya la politique d’octroi de terres prônée par Stephen Richards en 1868 et contribua à convaincre le gouvernement de fonder l’Ontario School for the Deaf, qui ouvrit ses portes le 20 octobre 1870 à Belleville. Il était depuis longtemps un des promoteurs et un des administrateurs du Grand Junction Railway qui devait faire le service de Belleville à Toronto en passant par Peterborough et il contribua à l’obtention d’une charte pour sa construction en 1871. En 1874 il apporta son appui à la loi constituant juridiquement la Belleville and North Hastings Railway qui fusionnera avec la Grand Junction Railway cinq ans plus tard. Son mauvais état de santé l’amena à se retirer de la vie publique en 1875.

Corby consacra alors son temps à ses entreprises de minoterie et de distillerie. Après le décès de sa deuxième épouse, il se maria en 1876 avec Isabel Metcalfe, de Kingston. Il demeura actif dans les affaires et dans des associations confraternelles telles que les Sons of England et la St Georges Society jusqu’en août 1881, moment où sa santé finit par flancher ; il vendit alors la distillerie, les moulins et son entreprise d’importation de vin à son fils Henry pour la somme de $10 000. Ce fut l’élan de modernisation que celui-ci imprima à l’entreprise qui permit à cette dernière d’atteindre une position en vue dans l’industrie mondiale de la distillerie.

David M. Calnan

AO, MU 470, A. A. Campbell à Alexander Campbell, 8 janv. 1872.— APC, MG 26, E14 ; F ; MG 29, D61.— Belleville Public Library (Belleville, Ontario), Hastings County Hist. Soc. Arch., Henry Corby, files 210-1 ; 916 ; 916-1 ; 917 ; 919-22 ; 924-27.— Corby Distilleries Limited (Corbyville, Ontario), Henry Corby file.— Ontario, Legislative Library, Newspaper Hansard, 1874 (mfm aux AO).— Intelligencer (Belleville), 1862–1873.— Weekly Intelligencer (Belleville), 27 oct. 1881.— Directory of the county of Hastings [...] (Belleville), 1859–1860 : 73, 158, 185.— G. E. Boyce, Historic Hastings (Belleville, 1967).— William Canniff, History of the settlement of Upper Canada (Ontario), with special reference to the Bay Quinté (Toronto, 1869 ; réimpr. sous le titre de The settlement of Upper Canada, introd. par D. W. Swainson (Belleville, 1971), 493, 496.— W. C. Mikel, City of Belleville history (Picton, Ontario, 1943), 25–30, 50–53.— W. F. Rannie, Canadian whisky ; the product and the industry (Lincoln, Ontario, 1976), 125–130.

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David M. Calnan, « CORBY, HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/corby_henry_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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