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Titre original :  Image: Fort Malden National Historic Site of Canada/Parks Canada.

Provenance : Lien

DAVIS, DELOS ROGEST, instituteur et avocat, né le 4 août 1846 dans le Maryland, fils de James Davis et d’une prénommée Anne ; en 1868, il épousa Nancy Jane Mitchell, et ils eurent trois fils et quatre filles, puis en 1907, Mme Mary Jane Banks ; décédé le 13 avril 1915 dans le canton d’Anderdon, Ontario.

Esclave fugitif, James Davis arriva dans le Haut-Canada par le chemin de fer clandestin en 1850. Plus tard, avec sa femme et ses enfants, il exploita une ferme dans l’agglomération noire de New Canaan, dans le nord du canton de Colchester. Delos Rogest Davis entreprit ses études sous la direction de Theodosia Lyon à l’école de l’American Missionary Association de New Canaan. Cet établissement ferma ses portes en 1859, mais Davis poursuivit sa scolarité dans le réseau public jusqu’en 1863. Ensuite, il fut notamment employé d’une usine de papier du Michigan et manœuvre à bord d’un vapeur. Avant 1874, il enseigna durant quatre ans dans la section scolaire 13 du canton de Colchester (très probablement à l’école Gilgal, fondée par l’Église méthodiste épiscopale africaine).

Davis commença à étudier le droit en 1871 sous la tutelle de deux citoyens de Windsor, le juge de comté Gordon Watts Leggatt et l’attorney Charles Robert Horne. En décembre de la même année, il fut nommé commissaire aux affidavits, affirmations solennelles et engagements. Le 19 juin 1873, il devint notary public. Le Historical atlas du comté d’Essex de l’année 1881 indique qu’il était fermier, attorney, notary public, agent immobilier et agent de crédit et qu’il habitait près de Gesto, dans le nord du canton de Colchester. Cependant, il ne réussit pas à trouver d’avocat qui acceptait de le prendre pour son stage. En 1884, son député, William Douglas Balfour*, présenta donc une loi spéciale autorisant la Cour suprême de l’Ontario à permettre à Davis d’exercer en tant que solicitor à la condition qu’il réussisse l’examen de la Law Society of Upper Canada et paie la cotisation réglementaire. Davis réussit l’examen et prêta serment le 19 mai 1885. L’année suivante, encore après une requête, une autre loi spécial l’autorisa à être barrister, toujours à la condition de réussir l’examen requis. Il fut reçu au barreau le 15 novembre 1886. À l’encontre d’une impression très répandue, Davis ne fut pas le premier avocat de race noire au Canada. Robert Sutherland, de Walkerton en Ontario, et Abraham Beverley Walker*, de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, avaient été admis avant.

La manière dont Davis devint solicitor et barrister était inhabituelle, mais elle n’était pas sans précédent en Ontario : depuis la Confédération, 27 autres aspirants avaient été reçus au barreau grâce à des lois spéciales. Les termes que l’on retrouve dans les deux lois sur Davis indiquent qu’il avait été victime de racisme : « en raison de préjugés contre sa couleur, et parce qu’il est d’ascendance africaine, il n’a pas fait de stage chez un attorney ou un solicitor ». Ses humbles origines, semble-t-il, lui avaient nui aussi.

Davis ouvrit un cabinet à Amherstburg en 1887 et élut domicile par la suite dans un petit lotissement à l’est de cette localité. C’est là que sa première femme, Nancy Jane Mitchell, mourrait en couches en 1893. Davis faisait beaucoup de droit criminel et de droit municipal, et il fut avocat-conseil dans six grands procès pour meurtre. Cependant, comme il exerçait sa profession dans les basses terres du comté d’Essex, les litiges relatifs au drainage étaient sa spécialité. De 1900 à 1905, son fils Frederick Homer Alphonso, diplômé de l’Osgoode Hall de Toronto, fut son associé. (Leurs rapports n’étaient peut-être pas harmonieux : après la mort de son père, Frederick Homer Alphonso contesterait son testament, sans succès, en affirmant qu’il avait été un alcoolique invétéré.) Davis était un notable : franc-maçon, membre de la congrégation méthodiste wesleyenne, il joua un rôle majeur dans la politique municipale (il avait de toute évidence participé à la formation du canton de North Colchester en 1879).

Delos Rogest Davis prit sa retraite en 1909. Le gouvernement provincial reconnut sa valeur au sein de sa profession en le nommant conseiller du roi le 10 novembre 1910. Victime d’une crise d’apoplexie vers 1913, il perdit l’usage d’un œil par la suite. Décédé en 1915 chez lui, près d’Amherstburg, il fut inhumé à New Canaan, peut-être au cimetière méthodiste épiscopal africain, où reposaient ses parents, sa première femme et l’une de ses filles. Homme d’une ténacité remarquable, Davis avait beaucoup fait pour repousser les limites du rôle que les Canadiens concédaient aux Noirs.

Owen Andrew Thomas

AN, RG 31, C1, 1861, Colchester Township, [Ontario], dist. 4 : 44 ; 1871, Colchester Township, div. 1 : 30.— AO, F 977, African Methodist Episcopal Cemetery (près de Gesto, Ontario), no 10 (mfm) ; F 2076 ; RG 22-310, reg. T : 309–12 ; RG 22-311, nos 1326 (1893) et 91 (1915) ; RG 80-8-0-164, no 4887 ; RG 80-8-0-554, no 11421.— Arch. du Barreau du Haut-Canada (Toronto), 1–2 (Convocation, printed minutes), 1884–1886 ; 1–5 (Convocation, rolls), barristers’ roll, 1870–1896 ; D. R. Davis file ; F. H. A. Davis file ; « Statistical analysis of the record of calls to bar in Upper Canada and Ontario, 1797–1969 ».— Evening Record (Windsor, Ontario), 14 avril 1915.— L. W. Bertley, Canada and its people of African descent (Pierrefonds, Québec., 1977).— Harrow Early Immigrant Research Soc., Harrow and Colchester South, 1792–1992 (Harrow, Ontario, 1993).— D. G. Hill, The freedom-seekers : blacks in early Canada (Agincourt [North York], Ontario, 1981).— Julius Isaac, « Delos Rogest Davis, k.c. », Barreau du Haut-Canada, Gazette (Toronto), 24 (1990) : 293301.— Ontario, Statutes, 1884, c. 94 ; 1886, c. 93.— Dorothy Shadd Shreve, The AfriCanadian church : a stabilizer (Jordan Station, Ontario, 1983).— L. C. Talbot, « History of blacks in the Law Society of Upper Canada », Barreau du Haut-Canada, Gazette, 24 : 65–70.— R. W. Winks, The blacks in Canada : a history (Montréal, 1971).

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Owen Andrew Thomas, « DAVIS, DELOS ROGEST », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/davis_delos_rogest_14F.html.

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Auteur de l'article:    Owen Andrew Thomas
Titre de l'article:    DAVIS, DELOS ROGEST
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    19 mars 2024