DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

DELORME, PIERRE (il signait parfois de L’Orme), trafiquant de fourrures métis, fermier, homme d’affaires et homme politique, né le ou vers le 1er octobre 1832 à Saint-Boniface (Manitoba), fils de Joseph F. (Fafard) Delorme et de Josephte Bellisle ; en septembre 1854, il épousa dans cette ville Adélaïde Millet, dit Beauchemin, et ils eurent cinq fils et deux filles ; décédé le 10 novembre 1912 à Saint-Adolphe, Manitoba, et inhumé au cimetière catholique de cette localité.

Fermier et trafiquant de fourrures métis, Pierre Delorme joua un rôle important dans la genèse du Manitoba. Il grandit à Saint-Boniface, où il fut instruit et formé par sa famille et par l’Église catholique. De 1852 à 1856, il travailla en tant qu’intermédiaire pour la Hudson’s Bay Company à la rivière du Cygne (rivière Swan), sous l’autorité de William Joseph Christie*. En septembre 1854, il épousa Adélaïde Millet, dit Beauchemin, devant l’abbé Louis-François Laflèche*. Par la suite, il acheta le lot 21 près de Pointe-Coupée (Saint-Adolphe), où il construisit en 1857 une maison à deux étages en rondins. Il exploitait sa terre et y faisait de la traite ; il se lança aussi dans diverses entreprises, transformant même sa maison en pension pour les voyageurs qui empruntaient la piste de Pembina. Delorme représente bien les jeunes fermiers et trafiquants métis qui vivaient dans des hameaux situés le long des rivières Rouge et Assiniboine à la fin des années 1850 et dans les années 1860. Sa carrière d’homme d’affaires coïncide avec les années de transition au terme desquelles le capitalisme remplaça l’économie de la traite des fourrures.

À la fin des années 1860, Delorme eut chez lui une rencontre avec le chef métis Louis Riel* et les jeunes Métis qui s’inquiétaient du fait que la Hudson’s Bay Company envisageait de transférer Rupert’s Land au gouvernement du Canada sans consultation et étaient troublés par les agissements des Canadiens de la colonie de la Rivière-Rouge [V. John Allan Snow*]. Il prit une part active au gouvernement provisoire établi par Riel. En 1870, il fut élu représentant de Pointe-Coupée à la convention des Quarante. À la mi-février 1870, en tant que capitaine des Métis, il captura le major Charles Arkoll Boulton*, Thomas Scott* et d’autres membres du « parti canadien » qui tentaient de reprendre Upper Fort Garry (Winnipeg). Peu après, il quitta le gouvernement de Riel parce que celui-ci voulait exécuter Boulton et qu’il n’était pas d’accord. En 1871, il fut élu capitaine des volontaires métis qui se rassemblèrent à Pointe-Coupée pour défendre le Manitoba contre l’invasion fénienne dirigée par William Bernard O’Donoghue*.

Même s’il avait commencé sa carrière politique comme chef selon les règles établies par les Métis pour la chasse au bison, Delorme était conscient de l’utilité de la démocratie représentative. Il poursuivit donc ses activités politiques une fois que le Manitoba eut des institutions parlementaires. En décembre 1870, aux premières élections générales de l’Assemblée législative, il remporta la victoire dans Saint-Norbert-Sud. Il perdit son siège au scrutin général de décembre 1874. En outre, il fut élu dans Provencher au cours des élections complémentaires tenues en mars 1871 pour choisir les premiers députés de la province aux Communes. À l’assemblée d’investiture tenue dans Provencher en septembre 1872 en prévision du scrutin général fédéral, il proposa la candidature de Riel. Celui-ci retira peu après sa candidature pour permettre à Delorme de nommer sir George-Étienne Cartier*, défait dans sa circonscription montréalaise. Cartier fut élu sans opposition. Pendant la période qui suivit la mort de Cartier en 1873, Delorme participa à toutes les tentatives visant à faire choisir Riel comme candidat et à le faire élire dans Provencher.

Grâce à sa notoriété, Delorme fut appelé à exercer plusieurs fonctions. Il avait été nommé juge de paix le 30 septembre 1870. Il devint commissaire provincial du foin en 1873 et siégea au Conseil des Territoires du Nord-Ouest de 1873 à 1875. Le premier ministre du Manitoba, John Norquay*, le nomma ministre de l’Agriculture et président du Conseil exécutif à la mi-octobre 1878. Au scrutin général de décembre 1878, Delorme fut élu sans opposition député de Saint-Norbert à l’Assemblée législative. Il démissionna du cabinet le 29 mai 1879 après que Joseph Royal*, chef de l’élément francophone du gouvernement Norquay, eut tenté d’imposer son autorité au cabinet. En décembre suivant, il ne parvint pas à se faire élire dans la circonscription de Cartier.

Pendant ses années de vie politique, Delorme avait gardé ses relations dans le milieu des affaires et exploité un parc de chariots qui faisaient du transport vers le nord de la Saskatchewan. En quittant la politique, il retourna à Saint-Adolphe, où il mena dès lors une existence de fermier et d’homme d’affaires. Cependant, il exerça des pressions en faveur de l’amnistie de Riel et s’occupa beaucoup de la question des terres des Métis. Si l’on excepte ses activités politiques, sa carrière fut semblable à celle d’autres Métis aisés de la même période.

Fred J. Shore

Arch. de la Soc. hist. de Saint-Boniface, Manitoba, Fonds Picton.— Manitoba, Legislative Library (Winnipeg), Biog. scrapbooks, 9 mai 1911–9 mars 1914.— PAM, MG 3, D1 ; MG 12, B1 ; B2.— CPG, 1871–1881.— Gerald Friesen, « Homeland to hinterland : political transition in Manitoba, 1870 to 1879 », SHC, Communications hist., 1979 : 33–47.— Historique des circonscriptions électorales fédérales, 1867–1980 (4 vol., [Ottawa, 1982 ?]), l.— K. D. McLeod, « Archaeological investigations at the Delorme House (DkLg-18), 1981 », Manitoba Culture, Heritage and Recreation, Hist. resources branch, Papers in Manitoba archaeology, final report (Winnipeg), no 13 (1982).— Manitoba, Assemblée législative, Journaux, 1871–1879.— Manitoba Culture, Heritage and Recreation, Hist. resources branch, St. Norbert Heritage Park, Manitoba ([Winnipeg], 1983).— Pioneers of Manitoba (Morley et al.).— G. F. G. Stanley, Louis Riel (Toronto, 1963).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Fred J. Shore, « DELORME, PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/delorme_pierre_14F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/delorme_pierre_14F.html
Auteur de l'article:    Fred J. Shore
Titre de l'article:    DELORME, PIERRE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    18 mars 2024