DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

DENISON, AVERY, colon, né vers 1775 à Stonington, Connecticut, fils d’Elisha Denison et de Keturah Minor ; décédé le 28 juin 1826 près de Trois-Rivières, Bas-Canada, et inhumé à Danville, Bas-Canada.

Les ancêtres d’Avery Denison, qui étaient probablement d’origine scandinave, s’installèrent en Angleterre et quelques-uns d’entre eux se fixèrent dans les colonies américaines vers la fin du xviie siècle. Soit par attachement à la cause loyaliste ou par désir d’obtenir des terres à bon compte, plusieurs membres de cette famille rédigèrent des pétitions pour demander des concessions dans la province de Québec dès 1789. Selon une tradition familiale vivace, Denison, âgé seulement de 21 ans, traversa la frontière le 19 février 1796 ; il aurait alors entrepris des démarches auprès des autorités du Bas-Canada et obtenu 5 000 acres de terre dans le canton de Shipton. Cette hypothèse demeure peu probable si l’on considère que cet octroi d’envergure n’a laissé aucune trace dans les documents officiels et surtout que toutes les transactions du Bureau des terres avaient été suspendues en 1795. De plus, l’opposition du gouverneur Robert Prescott* au système des chefs et associés de canton allait retarder la colonisation de la zone non seigneuriale du Bas-Canada pendant plusieurs années. Selon ce système, un promoteur recrutait un certain nombre d’associés auxquels on accordait 1 200 acres dans un canton donné ; ces derniers remettaient 1 000 acres chacun au chef de canton pour le dédommager des frais de pétition, d’arpentage, de voirie et autres. Quoi qu’il en soit, les spéculateurs l’emportèrent sur Prescott. C’est par le biais de ce système que le canton de Shipton, comprenant alors l’actuel canton de Cleveland, fut concédé à Elmer Cushing, le 4 décembre 1801 ; il s’agissait aussi d’une récompense pour le rôle de dénonciateur que ce dernier avait joué au procès de David McLane* en 1797. Toujours à court d’argent, il est fort possible que Cushing ait vendu plusieurs lots à Denison, même avant la date officielle de la concession, ce qui expliquerait l’absence de documents précis sur les limites de ses propriétés et leur mode d’acquisition. Toutefois, il est certain que Denison a possédé un vaste domaine dont une grande partie est restée aux mains de ses descendants jusqu’à une époque récente, malgré de nombreuses transactions et les empiétements des squatters.

Même si les terres de Shipton passaient pour les meilleures de cette partie du comté de Buckingham, il fallait une dose de courage peu commune pour s’y enfoncer à pied vers la fin du xviiie siècle, à travers les bois, le long des voies d’eau ou de quelques pistes sommaires. Denison passa quelques saisons à défricher et à construire une maison en bois rond puis, en 1801, il y ramena des États-Unis sa femme, Eunice Williams, qu’il avait épousée l’année précédente ; peu après son arrivée, celle-ci donna naissance à un fils, Simeon Minor. Vinrent ensuite John Williams, Malvina et Eunice.

L’établissement de Denison était bien situé, au milieu du canton, dans le 8e Rang, entre les lots 22 et 24, près du ruisseau Leet, à quelques milles d’un chemin qui allait porter le nom du gouverneur sir James Henry Craig* en 1809 et à égale distance des futurs villages de Richmond et de Danville. Au cours des deux premières décennies du xixe siècle, Denison poursuivit la mise en valeur de ses terres, pratiqua l’élevage et exploita même une distillerie alimentée par ses récoltes de pommes de terre. Vers 1822, il fit don de tous ses biens à son fils aîné, alors majeur, mais encore célibataire ; le motif de cette transaction n’est pas connu. Le 28 juin 1826, Denison mourut à proximité de Trois-Rivières, après avoir été attaqué par des bandits ; selon toute vraisemblance, il revenait à cheval de Québec où il était allé vendre du bétail. Son corps fut le premier à reposer dans le cimetière protestant de Danville.

Le moulin qu’Avery Denison se proposait de construire fut édifié par son fils aîné et devint le noyau d’un petit village doté d’un bureau de poste et d’une église anglicane. Maintenant déserté, Denison-Mills demeure toutefois un témoignage vivant de l’esprit d’initiative et du labeur opiniâtre de cette famille de pionniers. Le moulin, restauré avec soin, a été classé monument historique par le gouvernement du Québec, le 20 septembre 1973, à titre d’exemple de l’architecture loyaliste des Cantons-de-l’Est.

Marie-Paule R. Labrèque

ANQ-E, CN1-27, 19 août 1826.— ANQ-Q, ZC2-3, 1–4. APC, MG 11, [CO 42] Q, 79–82 ; RG 1, L3L : 71987, 78413, 78480 ; RG 31, C1, 1825, canton de Shipton.— Elmer Cushing, An appeal addressed to a candid public ; and to the feelings of those whose upright sentiments and discerning minds, enable them to « weigh it in the balance of the sanctuary » […] (Stanstead, Québec, 1826).— Bouchette, Topographical description of L.C.— Langelier. Liste des terrains concédés, 915–916.— « Papiers d’État – B.-C. », APC Rapport, 1891 : 150–175.— Denis Allaire et Danielle Bédard, le Hameau Denison Mills (Québec, 1977).— Caron, la Colonisation de la prov. de Québec, 2 : 86, 120–121, 137, 182–183.— Edward Cleveland, A sketch of the early settlement and history of Shipton, Canada East (Richmond, Québec, 1858 ; réimpr., Sherbrooke, Québec, 1964).— Rodolphe Fournier, Lieux et Monuments historiques des Cantons de l’Est et des Bois-Francs (Montréal, 1978).— Hilda MacNaughton, History of Denison’s Mills, founded Feb. 19, 1796 (s.l., 1966).— G. F. McGuigan, « Administration of land policy and the growth of corporate economic organization in Lower Canada, 1791–1809 », SHC Rapport, 1963 : 65–73.— [Hilda MacNaughton], « History of Denison’s Mills », Richmond County Hist. Soc., Annals (Richmond), 1 (1966) : 100–105.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Marie-Paule R. Labrèque, « DENISON, AVERY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/denison_avery_6F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/denison_avery_6F.html
Auteur de l'article:    Marie-Paule R. Labrèque
Titre de l'article:    DENISON, AVERY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    18 mars 2024