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DESCHENAUX (Brassard Deschenaux), PIERRE-LOUIS, notaire, avocat, fonctionnaire et juge, né le 13 février 1759 à Québec, fils de Joseph Brassard* Deschenaux et de Madeleine Vallée ; le 14 juin 1784, il épousa à Québec Geneviève Dumon qui mourut deux ans plus tard, puis le 11 avril 1787, Marie–Joseph Perrault ; décédé le 31 décembre 1802 à Trois–Rivières, Bas–Canada.

Pierre–Louis Deschenaux passe son enfance à Québec durant la période tourmentée qui suit la guerre de la Conquête. De 1768 à 1779, il poursuit ses études au petit séminaire de Québec. Quand il en sort, son père l’incite à entreprendre une carrière en droit, et il le place pour deux ans, en qualité de clerc, chez le notaire Charles Stewart de Québec. Ce genre de formation est assez exceptionnel pour l’époque, puisque la plupart des notaires faisaient l’apprentissage de leur profession en autodidacte. Le 18 juin 1781, Deschenaux reçoit du gouverneur Haldimand une commission l’autorisant à exercer la profession de notaire dans toute la province, puis, le 17 décembre, il est nommé avocat.

Aussitôt après avoir obtenu ses deux commissions, Deschenaux installe son bureau à Québec. Dès le début, il est aidé par le notaire Stewart qui lui confie une partie de sa clientèle. En peu de temps, il est mêlé à des causes fort complexes, dont celle qui concerne l’héritage de la famille Cugnet. Cette question, déjà controversée, le place rapidement en situation de conflit d’intérêts. Ainsi, le 2 septembre 1783, il procède avec un autre notaire à l’inventaire des biens de Louise–Madeleine Dusautoy (Dusaultoir), veuve de François–Étienne Cugnet*. De septembre 1783 à juillet 1784, il agit également comme procureur de François–Joseph Cugnet* dans le procès que ce dernier intente à l’exécuteur testamentaire de Mme Dusautoy, sa mère. Pour empêcher le cumul de deux fonctions juridiques, le lieutenant–gouverneur Henry Hamilton* approuve, le 30 avril 1785, une ordonnance réglementant les professions de notaire et d’avocat, en vertu de laquelle il est désormais interdit d’exercer simultanément ces professions. Deschenaux abandonne donc la pratique du droit pour se consacrer uniquement au notariat dans la région de Québec.

De 1786 à 1794, l’étude de Deschenaux semble connaître une certaine popularité, puisque trois aspirants notaires, dont Félix Têtu fils, viendront y faire leur stage de clerc. Sa réputation lui mérite l’octroi de divers postes comme celui de juge de paix du district de Québec en 1788 et celui de commissaire des terres de la couronne en 1794. À la mort de son père en 1793, Deschenaux avait obtenu plusieurs propriétés par voie de succession. Ce legs, combiné avec l’achat de parts qu’il effectue auprès des trois autres héritiers pour la somme de £870, lui assure la pleine jouissance de trois maisons et de six emplacements situés rue des Pauvres (côte du Palais), à Québec. Par le biais de cet héritage, il devient également un des propriétaires de la seigneurie de Neuville, près de Québec, qu’il gérait déjà depuis quelques années.

Après avoir abandonné le notariat et s’être fait réintégrer comme avocat le 27 novembre 1794, Deschenaux est nommé juge de la Cour provinciale de Trois–Rivières, le 18 décembre suivant. Ce tribunal nouvellement créé avait le pouvoir d’entendre les causes civiles n’excédant pas £10. Afin d’exercer une juridiction en matière criminelle, le juge de la Cour provinciale devait s’adjoindre un juge de la Cour du banc du roi de Montréal puis un autre de Québec, et constituer ainsi une cour du banc du roi à Trois–Rivières. Cette promotion à un poste prestigieux n’empêche pas Deschenaux de manifester son mécontentement à l’égard du traitement inférieur qu’il reçoit par rapport à celui des autres juges de la Cour du banc du roi. Aussi, le 29 octobre 1796, transmet–il au lieutenant–gouverneur Robert Prescott une requête demandant que son salaire annuel passe de £300 à £500 comme celui de ses homologues de Montréal et de Québec. D’ailleurs, il signe toujours les documents officiels de son titre de juge de la Cour du banc du roi.

La carrière de Deschenaux comme magistrat à Trois–Rivières reste sans éclat ; néanmoins, les quelques jugements qu’il prononce témoignent d’une connaissance approfondie du droit et d’un esprit d’humanité. En tant que notable, il s’intéresse à la vie sociale et au bien–être des citoyens de cette localité. Ainsi, il préside la Société du feu de Trois–Rivières et, de concert avec l’abbé François–Xavier Noiseux, il organise une souscription publique, y allant largement de ses propres deniers, pour doter la ville d’un service adéquat contre les incendies. Vers la fin des années 1790, il aide financièrement son cousin Louis–Marie Brassard*, ancien curé de la paroisse Saint–Jean–Baptiste à Nicolet, à la création d’une école élémentaire qui deviendra le berceau du séminaire de Nicolet. À la mort de Brassard, en 1800, il s’engage à fournir £50 par année pour le soutien de la petite école qui ouvrira le 10 mars 1801.

Pierre–Louis Deschenaux est inhumé à Trois–Rivières le 3 janvier 1803 « dans la nef de l’église, en présence d’une grande affluence de monde », note le registre paroissial. La vaste maison Tonnancour, qu’il possédait depuis le 11 avril 1795, devient la propriété des autorités militaires qui la convertissent en résidence et en caserne. En 1822, la fabrique de la paroisse de l’Immaculée–Conception, à Trois–Rivières, l’acquiert pour en faire le siège du nouveau presbytère, puis celui du premier évêché.

Raymond Douville

Le minutier de Pierre–Louis Deschenaux, 1781–1794, est déposé aux ANQ–Q et conservé sous la cote CN1–83.

ANQ–Q, CE1–1, 13 févr. 1759, 14 juin 1784, 11 avril 1787 ; CN1–157, 1er juin 1790, 4 déc. 1801 ; CN1–224, 31 juill. 1786 ; CN1–230, 5 juin, 30 oct. 1793, 14 janv. 1794.—APC, MG 11, [CO 42] Q, 78 : 124s.— ASQ, Fichier des anciens.— BL, Add. mss 21735/1 :144 (copie aux APC).— Québec, Conseil législatif, Ordonnances, 1785, c.4.— La Gazette de Québec, 16 oct. 1794.— La Gazette de Montréal, 7 août 1788.— Almanach de Québec, 1788–1801.— P.-G. Roy, Les juges de la prov. de Québec, xiis., 163.— J.-E. Bellemare, Histoire de Nicolet, 1669–1924 (Arthabaska, Québec, 1924), 185, 369.— J.-A.-I. Douville, Histoire du collège–séminaire de Nicolet, 1803–1903, avec les listes complètes des directeurs, professeurs et élèves de l’institution (2 vol., Montréal, 1903), 1 : 5–9.— J.-E. Roy, Hist. du notariat. F.-J. Audet, « Les juges de Trois–Rivières », BRH, 6 (1900) : 244–247.

Bibliographie générale

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Raymond Douville, « DESCHENAUX, PIERRE-LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/deschenaux_pierre_louis_5F.html.

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Auteur de l'article:    Raymond Douville
Titre de l'article:    DESCHENAUX, PIERRE-LOUIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024