DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

DESJARDINS, LOUIS-ÉDOUARD, professeur, médecin, compositeur, folkloriste et maître de chœur, né le 10 septembre 1837 à Terrebonne, Bas-Canada, fils d’Édouard Desjardins, huissier, et de Joséphine Panneton ; le 4 juin 1867, il épousa à Montréal Zaïde Paré, fille du marchand Hubert Paré*, et ils eurent deux fils et quatre filles ; décédé le 2 mars 1919 à Montréal et inhumé le 5 au cimetière Notre-Dame-des-Neiges.

Après avoir fait des études classiques au collège Masson de Terrebonne et, en 1854–1855, sa philosophie au séminaire de Nicolet, Louis-Édouard Desjardins prend la soutane et joint les rangs des professeurs du séminaire de Nicolet. De 1856 à 1858, il est chargé du cours commercial et de l’enseignement de la musique, puis de la musique seulement de 1858 à 1860. Par la suite, il quitte la vie ecclésiastique et, en 1861, s’inscrit à l’école de médecine et de chirurgie de Montréal. Trois ans plus tard, il obtient son diplôme de docteur en médecine. En 1870 et 1872, Desjardins séjourne en Europe, où il se spécialise en ophtalmologie. La médecine européenne est à l’époque un pôle d’attraction pour les médecins désireux d’acquérir une spécialité. Il assiste aux cliniques des ophtalmologistes William Bowman et George Critchett au Moorfield’s Ophthalmic Hospital de Londres, et à celles des docteurs Louis de Wecker, Jules Sichel et Édouard Meyer à Paris. Pendant son séjour à Londres, il participe au Congrès international d’ophtalmologie qui y a lieu au début d’août.

De retour à Montréal en 1873, Desjardins devient l’un des pionniers de l’ophtalmologie dans la province de Québec. Il met sur pied le premier dispensaire pour les maladies des yeux à l’asile Nazareth de Montréal, où les malades indigents reçoivent des soins gratuits. Ce dispensaire deviendra l’Institut ophtalmique de Montréal en 1875. La même année, il conclut une entente avec l’école de médecine et de chirurgie de Montréal afin qu’un cours clinique d’ophtalmologie soit offert à ce dispensaire. La création d’un tel cours et les activités que mène Desjardins, de 1877 à 1891, en tant que « chirurgien-oculiste » à l’Hôtel-Dieu de Montréal constituent les prémisses du processus de spécialisation de la médecine canadienne.

Soucieux de promouvoir la médecine canadienne-française et de diffuser les expériences pratiques et les travaux cliniques de ses confrères, Desjardins participe à la mise sur pied de la Société médicale de Montréal en 1871 et, l’année suivante, à la création de la plus importante revue médicale francophone en territoire nord-américain, l’Union médicale du Canada (Montréal). Il contribuera aussi à la fondation de la Gazette médicale de Montréal en 1887 et des quotidiens montréalais l’Étendard, en 1883, et le Devoir, en 1910.

Professeur titulaire à l’école de médecine et de chirurgie de Montréal de 1877 à 1891, le docteur Desjardins joue un rôle majeur, au cours des années 1880, dans la défense des intérêts de cette école contre les attaques répétées des autorités de l’université Laval, qui désirent l’intégrer au sein de la succursale de l’université à Montréal [V. Thomas-Edmond d’Odet* d’Orsonnens]. C’est à lui que revient la tâche de défendre en haut lieu l’école frappée d’un anathème prononcé par l’archevêque de Québec Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau* le 25 juin 1883 et qui sera lu par la suite dans les églises. Cet anathème rend la communauté des religieuses de l’Hôtel-Dieu – les médecins de l’école desservaient l’hôpital – libre de toute obligation envers l’école, interdit aux catholiques de la fréquenter et en déclare les professeurs et élèves inadmissibles aux sacrements de l’Église. L’école est à toutes fins utiles condamnée. Toutefois, grâce aux représentations du docteur Desjardins, qui se rend à Rome à l’été de 1883, l’anathème est suspendu le 25 août et, à partir de ce moment, le Saint-Siège tolère l’existence de l’école de médecine et de chirurgie. Ensuite, Desjardins prend une part active aux négociations qui aboutissent en 1891 à la fusion de l’école de médecine et de la faculté de médecine de l’université Laval à Montréal, où il continuera d’enseigner jusqu’en 1918.

En 1891, le docteur Desjardins met aussi sur pied, rue Sainte-Catherine Ouest, une nouvelle clinique privée en ophtalmologie et en otologie, nommée à nouveau l’Institut ophtalmique de Montréal, où il exerce ses activités avec son frère, le docteur Henri Desjardins, et avec le docteur Rodolphe Boutet. À partir de 1894, la clinique traite aussi tous les cas d’oto-rhino-laryngologie. En 1900, Desjardins sera reçu membre de la Société française d’ophtalmologie et, en 1904, il présidera la séance inaugurale du dixième Congrès international d’ophtalmologie tenu à Lucerne, en Suisse.

Accaparé par ses nombreuses occupations professionnelles, Desjardins avait dû délaisser ses activités musicales. En effet, après avoir fondé l’Harmonie Sainte-Cécile, première fanfare du séminaire de Nicolet, et y avoir enseigné le chant et la musique instrumentale durant quatre ans, il avait obtenu vers 1865 le poste de maître de chapelle à la cathédrale de Montréal. Toutefois, il n’avait pu occuper ce poste très longtemps. À la fin du xixe siècle, Desjardins revient à la pratique professionnelle de la musique. Il dirige, en 1895, l’opéra-comique l’Amour médecin de Ferdinand Poise. Compositeur et folkloriste, il harmonise une centaine de chansons canadiennes ; publiées sous le pseudonyme de Bon Vieux Temps, les Chansons populaires du Canada sont interprétées au Congrès de la langue française tenu à Québec en 1912. Il compose une Messe de minuit, imprimée à Montréal en 1902, basée sur des airs de Noël, ainsi que quelques motets, parus vers 1917, et d’autres chants chorals.

Denis Goulet

ANQ-M, CE1-1, 4 juin 1867 ; CE6-24, 12 sept. 1837.— Arch. de l’univ. de Montréal, P 153 (École de médecine et de chirurgie de Montréal), procès-verbaux.— Le Devoir, 3 mars 1919 : 1s.— La Presse, 3 mars 1919.— An annotated bibliography of Canadian medical periodicals, 1826–1975, C. G. Roland et Paul Potter, compil. ([Hamilton, Ontario], 1979).— Jacques Bernier, la Médecine au Québec : naissance et évolution d’une profession (Québec, 1989).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— Canadian who’s who (1910).— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 2 : 115s.— Dictionnaire biographique de musiciens et un Vocabulaire de termes musicaux (Lachine, Québec, 1922), 75.— J.-A.-I. Douville, Histoire du collège-séminaire de Nicolet, 1803–1903 [...] (2 vol., Montréal, 1903), 53–60, 184s.— École de médecine et de chirurgie de Montréal, Annuaire, 18641918.— Encyclopédie de la musique au Canada (Kallmann et al.).— État général des fonds et collections conservés aux Archives du séminaire de Nicolet, Marie Pelletier et al., compil. (Nicolet, Québec, 1990), 326s., présentation du fonds Desjardins, Louis-Édouard (F241).— Denis Goulet et al., Histoire de l’hôpital Notre-Dame de Montréal, 1880–1980 (Montréal, 1993) ; Denis Goulet et André Paradis, Trois siècles d’histoire médicale au Québec ; chronologie des institutions et des pratiques (1639–1939) (Montréal, 1992).— Albert LeSage, « 75e anniversaire de la fondation de « l’Union médicale du Canada », 1872–1947 », l’Union médicale du Canada (Montréal), 75 (1946) : 1272s.— Claude Lessard, le Séminaire de Nicolet, 1803–1969 (Trois-Rivières, Québec, 1980).— L.-D. Mignault, « Nécrologie : le professeur Desjardins ; quelques notes sur sa vie », l’Union médicale du Canada, 48 (1919) : 203–205.— Recension bibliographique : les maladies infectieuses dans les périodiques médicaux québécois du xixe siècle, André Paradis et al., compil. (Trois-Rivières, 1988).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Denis Goulet, « DESJARDINS, LOUIS-ÉDOUARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/desjardins_louis_edouard_14F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/desjardins_louis_edouard_14F.html
Auteur de l'article:    Denis Goulet
Titre de l'article:    DESJARDINS, LOUIS-ÉDOUARD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    19 mars 2024