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DUMOULIN, SÉVÈRE (baptisé Sévère-François-Pierre), avocat, homme d’affaires, homme politique et fonctionnaire, né le 4 février 1829 à Trois-Rivières, Bas-Canada, fils aîné de Pierre-Benjamin Dumoulin* et d’Hermine Rieutord ; le 23 septembre 1862, il épousa à Lévis, Bas-Canada, Frances Sophia Mary Macaulay (décédée le 24 février 1875), et ils eurent deux enfants, puis le 5 juillet 1877, à Trois-Rivières, Elizabeth Broster, et de ce mariage ne naquit aucun enfant ; décédé le 17 mai 1910 dans la même ville.

La carrière de Sévère Dumoulin rappelle, à maints égards, celle de son père. Après des études au séminaire de Nicolet de 1840 à 1846 et au collège des jésuites à Fordham (New York), il est admis au Barreau du Bas-Canada le 3 mai 1852. Jusqu’en 1856, année où survient la mort de son père, Sévère est en société avec celui-ci dans son cabinet d’avocat.

Jeune, Dumoulin est présent dans le milieu des affaires trifluvien. De 1854 à 1885, il compte au nombre des administrateurs de la Three Rivers Gas Company, société chargée d’exploiter le système d’éclairage des lieux publics de la ville. De 1856 à 1863, il occupe aussi le poste de directeur de la succursale trifluvienne de la Banque du Haut-Canada. Il s’associe en 1859 à Édouard-Louis Pacaud*, son beau-frère, et à l’important entrepreneur Louis-Adélard Senécal* dans la Compagnie de navigation de Trois-Rivières. Plus tard, il est agent à Trois-Rivières de la Compagnie d’assurances impériale contre le feu et un des instigateurs de la Three Rivers Permanent Building Society. Créée en 1871 et regroupant 26 personnes, la plupart anglophones, cette dernière est remplacée en 1874 par la Société permanente de construction des Trois-Rivières, qui compte au moment de sa formation 24 organisateurs, presque tous francophones. Dumoulin y remplit la fonction de vice-président. Mise sur pied dans le but d’avancer à ses membres les sommes correspondant à la valeur de leurs actions (payables par versements), la société réussit, au cours de sa première année d’existence, à faire souscrire pour 121 700 $ d’actions. Elle cesse ses activités vers 1881. Dumoulin y a investi 1 800 $.

Bien que présent dans diverses sociétés, Dumoulin est surtout actif dans le secteur foncier. Très tôt, il devient un important propriétaire foncier. Au recensement de 1861, il déclare 638 acres de terre dans la seigneurie Sainte-Marguerite. Il achète également des terres dans le fief Saint-Maurice et des terrains à Trois-Rivières. La vente de ces derniers entre 1859 et 1870 lui rapporte près de 5 000 $. La plupart de ces terres et terrains ont été acquis de la même façon, soit au cours de ventes publiques par le shérif. Parallèlement à ses activités d’achat et de revente de terres, Dumoulin s’était vu confier par sa mère la gestion des biens de son défunt père. Celui-ci possédait quelques années avant sa mort près de 1 700 acres de terre dans la paroisse de l’Immaculée-Conception, à Trois-Rivières, qui comprenait alors les seigneuries Sainte-Marguerite et Saint-Maurice. Au décès de sa mère, Sévère et ses frères et sœurs héritent de tous les biens meubles et immeubles de la succession. Avant que l’ensemble des biens ne soit mis en vente au cours d’un encan public en 1870, Sévère achète de la succession deux terrains ainsi que le fief Haut-Boc (comprenant 45 terrains) situé dans le quartier Notre-Dame à Trois-Rivières pour 5 044 $.

Au cours des années 1870, Dumoulin délaisse progressivement la spéculation foncière pour se consacrer au prêt hypothécaire. Il se montre sélectif en matière de crédit en ce sens qu’il prête surtout des sommes importantes. Ainsi, au cours de la période 1874–1889, il consent 16 prêts (presque exclusivement à des personnes de Trois-Rivières) totalisant plus de 34 500 $. Après 1890, il fait passablement moins crédit.

Comme son père, Dumoulin se laisse tenter par l’aventure politique. Il évolue d’abord sur la scène municipale. Échevin en 1857, 1859, 1860 et 1864, il remplit par la suite la charge de maire à Trois-Rivières de 1865 à 1869 et de 1879 à 1885. Sous son administration est entrepris un effort de modernisation et d’industrialisation de la ville. En 1868–1869, le marché aux denrées est agrandi. La municipalité achète en 1869 un terrain au centre de la ville pour en faire le carré Champlain, premier parc public à Trois-Rivières. Le réseau d’aqueduc est prolongé en 1884, plusieurs rues sont élargies et on en ouvre de nouvelles. C’est également lorsque Dumoulin est à la tête du conseil municipal que Trois-Rivières se dote d’une politique de promotion industrielle. En 1882, un règlement accordant une aide financière de 25 000 $ à la Three Rivers Cotton Company est voté. En 1883, il est question de construire deux manufactures, l’une de chaussures et l’autre de cercueils, à condition toutefois que la ville accorde une subvention de 10 000 $ à la première et une autre de 30 000 $ plus une exemption de taxes de dix ans à la seconde. Puis, c’est au tour d’un avocat de la ville de solliciter en 1884 des avantages afin d’établir la Compagnie de transport de Trois-Rivières.

Dumoulin se lance en politique provinciale en 1867. Cette année-là, il se présente comme candidat conservateur dans la circonscription de Trois-Rivières et il est battu par Louis-Charles Boucher* de Niverville, un autre conservateur. À l’élection partielle du 16 octobre 1868 dans la même circonscription, il est à nouveau candidat conservateur et il remporte la victoire. Il démissionne le 16 septembre 1869 lorsqu’il est nommé shérif du district de Trois-Rivières, fonction qu’il remplit jusqu’en 1882. C’est par une faible majorité de 51 voix qu’il est encore une fois élu député conservateur le 2 décembre 1881. Dès le début de l’année suivante, un cultivateur et commerçant de Trois-Rivières demande l’annulation de l’élection en avançant que Dumoulin et ses agents, la plupart membres de la petite bourgeoisie trifluvienne d’allégeance conservatrice, se sont rendus coupables de corruption et d’intimidation pendant l’élection. Celle-ci est annulée en 1883 et Dumoulin est défait far Arthur Turcotte à l’élection partielle de 1884. À titre de député, Dumoulin a souvent plaidé la cause des chemins de fer.

Notable bien en vue et respecté, Dumoulin cumule au cours de sa vie diverses responsabilités. Il est président de la commission scolaire, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de 1878 à 1881, vice-président du St Maurice Turf Club. Jouissant de l’estime de ses collègues, il est à deux reprises bâtonnier ou président de l’Association des avocats pour le district de Trois-Rivières et compose, avec Napoléon Bureau et William McDougall, le Bureau d’examinateurs du Bas-Canada, section du district de Trois-Rivières, nommés pour évaluer les aspirants à la profession d’avocat.

Sévère Dumoulin peut être considéré comme un membre de la bourgeoisie trifluvienne de la seconde moitié du xixe siècle, actif sur la scène publique et bien intégré dans des réseaux non officiels de relation et de pouvoir. Comme celle de plusieurs notables, son action dans la vie économique est restée locale et tournée essentiellement vers les opérations foncières et le crédit.

Jocelyn Morneau

AC, Trois-Rivières, Québec, Dossiers de la Cour supérieure, n° 2, Joseph Desmarais, pétitionnaire, vs Sévère Dumoulin, défendeur, 1883 ; État civil, Catholiques, Immaculée-Conception (Trois-Rivières), 19 mai 1910 ; Minutiers, Valère Guillet, 1864, 1870 ; Reg. des déclarations de sociétés, 1857–1885.— AN, RG 31, C1, 1851, 1861, Trois-Rivières.— ANQ-MBF, CE1-48, 5 févr. 1829, 27 févr. 1875, 5 juill. 1877.— ANQ-Q, CE1-100, 23 sept. 1862.— Arch. du séminaire de Trois-Rivières, 0133 (fonds St Lawrence Gas Company) ; 0184 (fonds P.-B. Dumoulin) ; 0307 (fonds Soc. permanente de construction des Trois-Rivières).— BE, Trois-Rivières, reg. B, 7–57.— La Concorde (Trois-Rivières), 18 juin 1879.— Le Constitutionnel (Trois-Rivières), 9 juin 1873, 11 avril 1883.— Le Journal des Trois-Rivières, 20 juin 1870, 14 nov., 6 déc. 1881, 9 mars, 6 avril 1882, 5 mars 1883, 17 nov. 1884.— J.-A.-I. Douville, Histoire du collège-séminaire de Nicolet, 1803–1903 [...] (2 vol., Montréal, 1903).— Alain Gamelin et al., Trois-Rivières illustrée (Trois-Rivières, 1984).— Gazette officielle de Québec, 25 sept. 1869.— François Guérard, « les Notables de Trois-Rivières au dernier tiers du XIXe siècle » (thèse de m.a., univ. du Québec à Trois-Rivières, 1984).

Bibliographie générale

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Jocelyn Morneau, « DUMOULIN, SÉVÈRE (1829-1910) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dumoulin_severe_1829_1910_13F.html.

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Auteur de l'article:    Jocelyn Morneau
Titre de l'article:    DUMOULIN, SÉVÈRE (1829-1910)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024