DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

EWART, DAVID, fonctionnaire et architecte, né le 18 février 1841 à Penicuik, Écosse, troisième fils de John Ewart, constructeur, et de Jean Cossar ; le 20 mars 1871, il épousa à York, Angleterre, Jeanne Marie Doyen (décédée le 11 décembre 1885), et ils eurent cinq fils et une fille, puis le 19 mai 1887, à Ottawa, Annie Sigsworth Simpson (décédée le 13 juin 1938), et de ce mariage naquirent quatre filles et deux fils ; décédé le 6 juin 1921 dans la même ville.

David Ewart fréquenta l’école dans son lieu de naissance, Penicuik, au sud d’Édimbourg. Il fut apprenti menuisier dans l’entreprise de construction de son père et apprit le dessin de l’architecte Walter Carmichael, d’Édimbourg ; quant à l’architecture, il semble qu’il l’étudia à la School of Arts de cette ville. Dès la fin des années 1860, il travaillait à Helperby, en Angleterre, à titre de conducteur de travaux pour le domaine Myton Hall. En avril 1871, âgé de 30 ans et nouveau marié, il s’embarqua pour le Canada avec, en poche, des attestations des architectes Joseph Taylor, Thomas Dickinson et James Aitken qui témoignaient de ses excellentes aptitudes en dessin et de son application au travail. À Montréal, un ami lui conseilla de solliciter un emploi aux Travaux publics à Ottawa. Ewart s’adressa à l’ingénieur adjoint et architecte de ce département, Frederick Preston Rubidge*, qui cherchait justement un architecte adjoint. Le 16 mai, à peine 11 jours après son arrivée au pays, Ewart fut pris à l’essai à un salaire mensuel de 60 $.

Les fonctions génie et architecture du département des Travaux publics furent séparées au cours du printemps et de l’été de 1871. On mit Rubidge à la retraite pour accueillir deux nouvelles recrues, George-Frédéric-Théophile Baillairgé*, ingénieur en chef adjoint, et Thomas Seaton Scott*, architecte principal (ce titre serait remplacé l’année suivante par celui d’architecte en chef). En octobre 1871, Scott élabora un projet de dotation en personnel pour son nouveau bureau : au sommet, il y aurait « un premier assistant aux vastes compétences » et, au bas de la hiérarchie, un dessinateur de plans. Ewart, pensait Scott, pourrait occuper l’un des postes intermédiaires, celui de « dessinateur technique ». Pourtant, dès janvier 1875, Ewart était le dessinateur d’architecture le mieux payé du bureau et, dès 1879, il était dans les faits adjoint de l’architecte en chef.

En octobre 1881, soit dix ans après avoir été pris à l’essai, Ewart accéda à la plus haute fonction du bureau – à titre intérimaire, cependant – car son ministre, sir Hector-Louis Langevin*, orchestra la démission et la mise à la retraite de Scott. Toutefois, exactement au même moment, un membre de l’équipe d’architectes qui avait réalisé l’édifice du Parlement, Thomas Fuller*, alors installé dans le nord de l’État de New York, correspondait avec Samuel Keefer*, ex-commissaire adjoint des Travaux publics à Ottawa, afin de promouvoir sa propre candidature au poste d’architecte en chef du département. Fuller ayant été chaudement recommandé par Keefer, le premier ministre, sir John Alexander Macdonald*, s’empressa d’agir, et Fuller fut en poste dès décembre. Ewart redevint adjoint de l’architecte en chef.

Réputé pour son sens des affaires, Ewart assumait une part considérable du travail de Fuller, dont la supervision du bureau et la correspondance. En outre, il dirigeait la vérification des comptes de tous les édifices publics administrés par le gouvernement fédéral. Les attributions du bureau de l’architecte en chef, à la différence de celles d’un bureau privé d’architecte, comprenaient en effet les acquisitions, l’entretien et les réparations. Le sous-ministre des Travaux publics, Antoine Gobeil, exprima en 1892 ce jugement flatteur sur Ewart : « [il est] le pilier du bureau de l’architecte en chef. Je n’ai jamais connu un homme qui travaille autant. Il travaille jour et nuit. »

Fuller prit sa retraite en 1896. La nomination d’Ewart au poste d’architecte en chef fut finalement approuvée le 2 novembre 1897. Pendant son mandat, qui fut l’une des périodes les plus productives de l’histoire du bureau, au delà de 340 chantiers – construction de nouveaux immeubles ou rénovations d’envergure – seraient lancés. Bon an mal an, le bureau de l’architecte en chef produisit une série d’édifices publics bien conçus. À peu près toutes les municipalités de quelque importance en eurent un. Grâce à l’utilisation de plans uniformisés, on vit émerger, d’un bout à l’autre du pays, un genre architectural propre aux constructions du gouvernement fédéral. À l’occasion, Ewart et son équipe égalèrent ce que leurs collègues de la pratique privée faisaient de mieux ; leur plan de style baroque édouardien pour le bureau de poste de Vancouver, construit de 1905 à 1910, en est un exemple. Les ouvrages conçus par Ewart lui-même se signalent par leur sobriété : il choisit le gothique tudor pour l’édifice des Archives du dominion (1904–1906), le Musée commémoratif Victoria (1905–1908), la Monnaie royale (1905–1908) et l’édifice Connaught (1913–1916), tous à Ottawa.

Fructueux dans l’ensemble, le séjour d’Ewart au poste d’architecte en chef ne fut tout de même pas sans nuages. Ainsi, une part de la responsabilité de l’effondrement d’un ajout à l’édifice de l’ouest, sur la colline parlementaire, fut attribuée aux Travaux publics (donc à l’architecte en chef). En outre, on dut amputer de 80 pieds la tour centrale du Musée commémoratif Victoria parce qu’elle commençait à s’enfoncer. L’édifice qui, de l’avis d’Ewart, était l’un de ses plus réussis, le Connaught, déplut à ses pairs : la revue torontoise Construction en jugea la « conception puérile et [l’]exécution discutable ».

En 1903, Ewart se vit conférer l’ordre du Service impérial pour sa carrière dans la fonction publique (il fut l’un des premiers récipiendaires de cette décoration au Canada). Membre du premier conseil de direction de l’Ottawa Institute of Architects en 1889, il fut président de cet organisme en 1893. Il participa en 1889 à la fondation de l’Ontario Association of Architects et y occupa un poste de conseiller en 1891. Il fut aussi membre fondateur et, en 1907, conseiller de l’Institut d’architecture du Canada (par la suite l’Institut royal d’architecture du Canada). Il prit sa retraite en 1914, à l’âge de 73 ans, mais fut nommé sans délai architecte consultant du dominion, fonction créée spécialement pour lui et qu’il exerça avec un plein salaire jusqu’à son décès. Cinquante ans après être entré au service de l’État, ce fonctionnaire exceptionnellement dévoué mourut dans sa maison d’Ottawa, d’une tumeur maligne à l’estomac (et non, comme le veut la légende, en se précipitant du haut de la tour tronquée de son musée). Quatre de ses fils travaillèrent en architecture ou en génie. L’aîné, John Albert, exerça durant 65 ans ; à sa mort, en 1964, il était considéré comme le doyen des architectes d’Ottawa.

David Ewart était devenu architecte en chef à un moment où, à cause de l’envergure et du volume des travaux, cette fonction ne nécessitait plus un maître concepteur – rôle rempli à merveille par son prédécesseur Fuller – mais plutôt un maître administrateur, ce qu’il était tout à fait. Il coordonna efficacement une équipe imposante de spécialistes de l’architecture qui réalisa de nombreux travaux de très grande qualité (et, dans certains cas, de qualité exceptionnelle) dans un contexte politiquement exigeant. Ewart était un architecte compétent, mais c’est dans l’orchestration des travaux qu’il donna sa pleine mesure.

Gordon W. Fulton

Nous remercions Helen M. Lyons, d’Ottawa, et Susan Taylor, de Vancouver, respectivement petite-fille et arrière-petite-fille du sujet, d’avoir donné accès à certains papiers de la famille Ewart.

AO, RG 80-5-0-148, nº 2023 ; RG 80-8-0-809, nº 10392.— BAC, RG 11, B1(a), 591 ; B1(b), 725, 753 ; B3(a), 2922 ; RG 31, C1, 1901, Nepean, Ontario, dist. 52 : 11 ; RG 76, C : 1(a) (mfm).— GRO, Reg. of marriages, All Saints North Street, York, 20 mars 1871.— National Arch. (G.-B.), HO 107 1841, Penicuik, Edinburgh County.— Globe, 27 août 1901.— Ottawa Citizen, 3 oct. 1881, 7 juin 1921.— Ottawa Evening Journal, 7 juin 1921.— Toronto Daily Star, 23 juin 1906.— Margaret Archibald, By federal design : the chief architect’s branch of the Department of Public Works, 1881–1914 (Ottawa, 1983).— Canada, dép. du Secrétariat d’État, The civil service list of Canada [...] (Ottawa), 1898–1914 ; Parl., Sessional Papers, 1892, nº 16C : 487 ; 1906, nº 161 : 1–6.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— « A competent chief architect and representative government buildings the most pressing need in Canada’s advancement », Construction (Toronto), 5 (1911–1912), nº 1 : 43s.— « Proposed department building, Ottawa - a gross breach of faith with architectural profession - a beautifully symmetrical and monumental adaptation of Gothic set aside for a design characterized by critic as a “glorified packing box” », Construction, 3 (1910), nº 6 : 72s.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), 1.— Who’s who and why, 1915–1916.— Janet Wright, les Biens de la couronne : l’architecture du ministère des Travaux publics, 1867–1967 (Toronto, 1997).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Gordon W. Fulton, « EWART, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ewart_david_15F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/ewart_david_15F.html
Auteur de l'article:    Gordon W. Fulton
Titre de l'article:    EWART, DAVID
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024