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RUBIDGE, FREDERICK PRESTON, arpenteur, fonctionnaire et architecte, né le 10 mars 1806 à Londres, fils de Robert Rubidge et d’une prénommée Eleanor ; le 13 février 1836, il épousa Jane Georgina Boswell, de Cobourg, Haut-Canada, et ils eurent six filles et deux fils ; décédé le 16 août 1897 à Montréal.
Aux environs de 1825, Frederick Preston Rubidge vint s’établir dans le Haut-Canada, où son demi-frère Charles* avait immigré plusieurs années auparavant. Il s’installa à Cobourg et y étudia l’arpentage, probablement avec Samuel Street Wilmot. Rubidge devint admissible au poste d’arpenteur provincial adjoint le 31 janvier 1831. Au cours des années qui suivirent, il effectua un certain nombre de levés, dont ceux du canton de Dummer en 1831, de l’île Howe en 1833, et de terres réservées à l’emplacement de Trenton et de Fredericksburgh en 1834. Il participa aussi à l’exécution de travaux publics. En 1833, il arpenta le terrain pour la construction d’une écluse à Bobcaygeon, et en prépara les plans. Plus tard dans l’année, puis en 1835, il réalisa des travaux d’arpentage sous la direction de Nicol Hugh Baird* pour la construction d’un canal entre la baie de Quinte et le lac Simcoe. En 1837, sous la surveillance de Baird et de Hamilton Hartley Killaly*, il exécuta des levés pour le canal Welland.
Au moment de la réorganisation du bureau des Travaux publics en 1841 (qui allait devenir le département des Travaux publics en 1846), à la suite de l’union du Haut et du Bas-Canada, Rubidge fut l’un des premiers à être engagé. À compter du mois de décembre, il remplit la fonction de dessinateur et il semble qu’il s’occupa, au cours des quatre années suivantes, surtout de tâches internes et qu’il n’exécuta qu’à l’occasion des travaux d’arpentage. Néanmoins, il ne tarda pas à manifester sa compétence ; en 1846, Killaly, le président du bureau, déclarait qu’il le considérait comme « indispensable ». La même année, on élargit les fonctions de Rubidge pour y inclure la surveillance des ouvrages en cours. D’abord responsable de travaux relatifs à la construction d’une série de ponts, de routes et de quais au Bas-Canada, il s’occupa ensuite, en 1847, de plus en plus d’immeubles publics.
En 1851, Rubidge avait le titre d’ingénieur adjoint et de dessinateur. Même s’il garda officiellement celui d’ingénieur adjoint jusqu’au terme de sa carrière, on le désignait, à la fin des années 1850, comme l’architecte du département. Il consacrait presque tout son temps à l’analyse de plans et devis, supervisait à l’occasion le travail des personnes affectées à la surveillance de la construction, et s’occupait parfois de l’équipement et de la réparation des immeubles. En 1850 et 1851, il travailla surtout à l’aménagement des édifices publics utilisés par le Parlement et les ministères, d’abord à Toronto, puis à Québec. Quelques années plus tard, il réalisa divers travaux, notamment pour le palais de justice de Montréal (1855–1857), une nouvelle maison de la douane à Québec (1856–1858) et une autre à Kingston (1856–1858), ainsi que de nombreux immeubles de moindre importance.
Rubidge prépara les plans et les cahiers des charges d’un certain nombre de projets. En 1851, il conçut les plans et surveilla les travaux d’agrandissement de Spencer Wood pour en faire la nouvelle résidence du gouverneur général à Québec. Deux ans plus tard, dans la même ville, il réalisa les plans du prolongement de la terrasse Dufferin. Les rapports du département indiquent qu’il dessina aussi les plans de la maison de la douane de Hamilton en 1858 [V. Frederick James Rastrick]. L’année suivante, il prépara des plans uniformisés pour une série de palais de justice que l’on construisit au Bas-Canada entre 1859 et 1863.
Le projet le plus important auquel Rubidge participa fut la conception et la construction d’édifices publics à Ottawa. En 1856, quand on décida d’établir une nouvelle capitale pour la province du Canada, c’est lui qui fit l’estimation du coût des édifices publics projetés. Trois ans plus tard, Samuel Keefer*, commissaire adjoint aux Travaux publics, et lui-même présentèrent un rapport sur les plans soumis dans le cadre du concours d’architecture organisé pour les édifices qu’on devait construire à Ottawa. Ils divergeaient d’opinions. Pour Rubidge, en ce qui concerne les édifices du Parlement, les plans de Thomas Fuller et de Chillion Jones étaient excellents quant à leur aspect extérieur et à leur aménagement intérieur, mais trop coûteux et peu sûrs ; Keefer, lui, était en faveur de ces projets. Pour les immeubles des ministères, Rubidge préférait les plans des deux mêmes architectes à ceux de Thomas Stent et d’Augustus Laver, mais Keefer n’était pas d’accord. Rubidge était d’avis qu’aucun des plans présentés pour la résidence du gouverneur général ne convenait.
À titre de commissaire adjoint aux Travaux publics, Keefer présenta le rapport conjoint au gouverneur général, sir Edmund Walker Head*, en faisant clairement ressortir ses préférences. Il faisait cependant allusion à la divergence de ses idées et de celles de « l’architecte du département », et disait regretter que Rubidge ait été forcé de se rendre à Québec pour participer à des travaux en cours. On choisit finalement les plans de Fuller et de Jones pour le Parlement, et ceux de Stent et de Laver pour les immeubles ministériels. Rubidge s’occupa peu de la construction des édifices à Ottawa jusqu’en mai 1863, au moment où il devint surintendant des immeubles publics. Il fut responsable des travaux de construction durant environ un an, jusqu’à son remplacement. En février 1865, on le nomma conseiller auprès des avocats-conseils de la couronne ; son rôle consistait à donner son avis sur des questions professionnelles avant que les arbitres ne prennent des décisions à propos des réclamations des architectes et des constructeurs (dont Thomas McGreevy). Cette tâche occuperait tous ses moments libres durant environ 18 mois.
Après son remplacement au poste de surintendant des immeubles publics, Rubidge avait été désigné pour concevoir et surveiller les travaux d’amélioration à effectuer à Rideau Hall, l’ancienne résidence à Ottawa de Thomas McKay*, qui devait devenir celle du gouverneur général du Canada. Il s’agissait principalement de construire une nouvelle aile qui ajoutait 49 pièces à la maison originale. En outre, on rénova l’ancienne partie de la maison et l’on éleva un certain nombre de bâtiments secondaires.
Après cette période d’activité intense des années 1860, les cinq dernières années de la carrière de Rubidge furent plutôt à l’image de ce qu’il avait fait dans la décennie précédente. En 1867, il surveilla les réparations effectuées aux vieux édifices du Parlement à Toronto afin qu’ils puissent servir de nouveau aux activités parlementaires provinciales. En 1869 et 1870, il s’occupa de la réparation et de la rénovation des bureaux de poste et des bureaux de la douane à Hamilton et à Kingston. De plus, le service des casernes du département de la Milice et de la Défense présentait souvent des demandes pour des modifications à ses bâtiments. En 1870 et 1871, il travailla à la rénovation d’abris pour les immigrants à Toronto.
Frederick Preston Rubidge fut forcé de prendre sa retraite en 1872, après plus de 30 années de service. Une nouvelle loi fédérale stipulait que les fonctionnaires devaient prendre leur retraite à 65 ans, et Rubidge avait dépassé cet âge. Il se plaignit amèrement du fait qu’en arrivant à son bureau un matin, il avait trouvé une lettre qui l’informait qu’on n’avait plus besoin de ses services. Il n’avait reçu aucun préavis à cet effet, et personne ne répondit à la plainte qu’il déposa.
AN, RG 11, A1, 71 ; A2, 93, 99–106 ; B1(a), 291, 293, 301, 307, 310–314, 318–320, 342, 425–426, 429–431, 443–445.— AO, MS 393 ; RG 1, CB–1, boxes 6, 15, 38–39.— Canada, prov. du, Assemblée législative, App. des journaux, 1846, app. YY ; 1852–1853, app. FFFF ; Dép. des Travaux publics, Documents relating to the construction of the parliamentary and departmental buildings at Ottawa (Québec, 1862).— The valley of the Trent, introd. d’E. C. Guillet, édit. (Toronto, 1957).— Cobourg : early days and modern times, J. R. Spilsbury, édit. (Cobourg, Ontario, 1981), 21.— A. J. H. Richardson et al., Quebec City : architects, artisans and builders (Ottawa, 1984), 502.— Assoc. of Ontario Land Surveyors, Annual report (Toronto), 1932 : 86–88.
John Witham, « RUBIDGE, FREDERICK PRESTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/rubidge_frederick_preston_12F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/rubidge_frederick_preston_12F.html |
Auteur de l'article: | John Witham |
Titre de l'article: | RUBIDGE, FREDERICK PRESTON |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 12 nov. 2024 |