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FABIEN (Presseault, dit Fabien), CLÉOPHAS, menuisier, ébéniste, manufacturier de glacières et homme politique, né le 23 janvier 1850 à Montréal, fils de Paschal Presseault, dit Fabien, menuisier, et de Marguerite Labelle ; le 11 février 1874, il épousa à Montréal Marguerite Cousineau, et ils eurent huit enfants, dont cinq lui survécurent ; décédé le 9 janvier 1925 à Montréal.

Dès son jeune âge, Cléophas Fabien fréquenta l’école de Joseph-Octave Mauffette à Montréal. Vers le milieu des années 1860, il commença à travailler avec son père en qualité d’apprenti menuisier. Après avoir appris les rudiments de son métier, il participa à titre d’apprenti menuisier à la construction des édifices du Parlement canadien à Ottawa en 1866 [V. Thomas Fuller*]. C’est également à cette époque qu’il contribua à la réfection de certaines ailes de l’église Notre-Dame à Montréal. Durant les années 1870 et le début des années 1880, Fabien fut employé par William Rutherford, important manufacturier de meubles, de portes et de fenêtres à Montréal. C’est vraisemblablement là qu’il aurait acquis une solide formation en ébénisterie.

Fort de son expérience, Fabien se lança à son compte en 1884. Après avoir emprunté 50 $ à un voisin, il ouvrit à Sainte-Cunégonde, en banlieue de Montréal, une petite manufacture de meubles et de glacières, équipée d’un moulin à scier rudimentaire. Il semble qu’il ne produisit guère plus que six glacières au cours de la première année. En octobre 1888, Fabien s’associa à Cyrille Paré, menuisier, sous la raison sociale Fabien et Paré ; cet arrangement lui permit d’élever sa production de glacières à 200 par année, tout en continuant à fabriquer des meubles. À cette époque, les glacières de Fabien et Paré n’étaient ni plus ni moins que des armoires frigorifiques rectangulaires, d’une capacité de 20 à 50 livres, dans lesquelles on insérait un bloc de glace ; pour augmenter l’effet d’isolation, les parois intérieures étaient recouvertes de zinc, tandis que le revêtement extérieur était en bois.

Durant les années 1890, l’utilisation de procédés mécaniques de fabrication de la glace dans la plupart des villes nord-américaines fit augmenter la demande de glacières en zinc et en bois. Désireux de dépasser le cadre restreint de la production artisanale, Fabien installa en 1891 son entreprise dans un immeuble en brique de trois étages, au 3169, rue Notre-Dame, à Sainte-Cunégonde. Dotée d’un équipement moderne mû à l’électricité, l’entreprise comptait plus de 30 ouvriers à son service trois ans plus tard. C’est en 1910 qu’elle commença à fabriquer des glacières électriques, selon le brevet Aubin. L’invention du procédé de réfrigération par compression des gaz volatils remonterait à 1857, à la suite des expériences effectuées par le Français Ferdinand Carré. En 1876, l’Allemand Carl von Linde conçut le premier compresseur à ammoniac qui donna lieu à d’importantes percées en réfrigération commerciale dans le domaine du transport par navires et par trains des aliments périssables. Il restait encore à trouver une façon de produire des glacières électriques (les futurs réfrigérateurs) pour le commerce au détail et l’usage domestique, ce à quoi Fabien s’attaqua dès 1910. Rapidement, il put compter sur une vaste clientèle composée d’épiciers, de bouchers, de restaurateurs, d’hôteliers, de fleuristes et de ménagères. C’est ainsi que Fabien fit œuvre de pionnier, puisqu’en 1923 il n’y avait que 20 000 foyers aux États-Unis qui étaient dotés de glacières électriques, et probablement très peu au Canada à la même époque.

Pour assurer la relève, Fabien fit constituer juridiquement son entreprise en 1919, sous le nom de Compagnie de glacières C.-P. Fabien Limitée, et intégra ses quatre fils et sa fille au conseil d’administration nouvellement formé. À sa mort, en 1925, l’entreprise était considérée comme la première du genre en importance au Québec, et la deuxième au Canada, après l’Eureka Refrigerator Company Limited de Toronto. Elle produisait alors annuellement quelque 6 000 glacières (dans une gamme de 22 modèles vendus entre 12 $ et 2 500 $), dont au moins 1 000 étaient exportées en Angleterre, en Afrique du Sud, en Amérique latine et aux Antilles. L’entreprise serait en activité jusqu’en 1994.

Attiré sans doute par le secteur financier, Fabien aurait été mêlé de très près à l’Alliance nationale, mutuelle d’assurance-vie canadienne-française constituée juridiquement en 1893 et présidée par Hormisdas Laporte*. Il fut également membre (puis président) de l’Union Saint-Joseph de Saint-Henri, société de secours mutuel qui avait été fondée en 1887. Échevin à partir de 1901, président du comité des finances, de 1901 à 1902, puis maire de la municipalité de Sainte-Cunégonde, de 1902 à 1905, c’est à ce dernier titre qu’il fit construire un nouvel hôtel de ville au coût de 63 000 $. La municipalité fut toutefois annexée à Montréal en 1905.

À bien des égards, la carrière de Cléophas Fabien illustre la montée des entrepreneurs canadiens-français dans des marchés à créneaux, en marge de la production industrielle de masse, à la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle.

Robert Tremblay

ANQ-M, CE601-S29, 11 févr. 1874 ; CE601-S51, 24 janv. 1850 ; TP11, S2, SS20, SSS48, vol. 14-o, 6 juin 1889, no 668.— Le Devoir, 25 avril 1925, 5 juin 1928.— La Patrie, 9–10, 12 janv. 1925.— La Presse, 9 janv. 1925.— Voix populaire (Montréal), 26 oct. 1950, 11, 16 juin, 2, 23 juill. 1952.— Annuaire, Montréal, 1880–1925.— The book of Montreal ; a souvenir of Canada’s commercial metropolis, E. J. Chambers, édit. ([Montréal, 1903]), 114.— Canadian trade index (Toronto), 1901, 1913–1915, 1994.— J.-H. Fabien, « la Famille Presseau-Fabien », Soc. généalogique canadienne-française, Mémoires (Montréal), 13 (1962) : 123–131.— A history of technology, C. [J.] Singer et al., édit. (8 vol., Oxford, 1954–1994), 5 : 45–51.— Franz Klingender, « “To lighten the burden of womenkind” : the mechanization of domestic equipment, 1890–1960 » (évaluation hist., Musée national des sciences et de la technologie, Ottawa, 1994), 15s.— Linteau, Hist. de Montréal, 172, 194.— Gérald Messadié, les Grandes Inventions du monde moderne (Paris, 1989), 28s.— Montreal illustrated, 1894 [...] (Montréal, [1894]).— Ronald Rudin, Banking en français : the French banks of Quebec, 1835–1925 (Toronto, 1985), 116s.

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Robert Tremblay, « FABIEN, CLÉOPHAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fabien_cleophas_15F.html.

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Auteur de l'article:    Robert Tremblay
Titre de l'article:    FABIEN, CLÉOPHAS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    18 mars 2024