FAUTOUX, LÉON, négociant, né à Bayonne, France, à une date indéterminée, fils de Georges Fautoux et de Marie Meyracq (Mayrac) ; il épousa à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), le 16 janvier 1738 Marie-Madeleine Lartigue, fille de Joseph Lartigue ; trois de leurs enfants vécurent au-delà de la première enfance ; décédé le 14 septembre 1748.

C’est peut-être l’intérêt séculaire que les citoyens de Bayonne portaient à la pêche sur l’Atlantique qui amena Léon Fautoux à débarquer à Louisbourg où, déjà en 1730, on sait qu’il s’y livrait au commerce. Fautoux était un commissionnaire, ce type de négociant caractéristique de l’entrepôt qu’était Louisbourg ; il s’y occupait des cargaisons que lui confiaient ses clients, allant même jusqu’à acheter et vendre des bateaux pour le compte de ceux-ci. Il visait à réaliser des profits et à se constituer un capital qui lui permettrait un jour de commercer pour son propre compte. Par son mariage, en 1738, il s’allia à une famille influente de l’endroit, d’où il est permis de présumer qu’à cette date il était devenu un négociant d’une certaine importance. Les relations commerciales qu’il établit au mois de novembre de cette année-là avec la firme Robert Dugard et Cie de Rouen, laquelle avait délégué François Havy à Québec en 1732, viennent appuyer cette présomption.

Bien que ce ne fussent pas là les seules affaires qui l’occupaient, il agit en qualité de commissionnaire pour ses correspondants de Rouen pendant les six années qui suivirent. Il reçut 13 cargaisons de la compagnie et fournit le même nombre de chargements de retour pour une valeur globale de 500 000#. Les cargaisons de France et du Canada approvisionnaient le marché local ; les produits bruts du Canada ajoutés à la morue séchée de la région étaient échangés contre des cargaisons en provenance des Caraïbes. Le commerce de la compagnie à Louisbourg prit fin avec la capture de la ville par les habitants de la Nouvelle-Angleterre en 1745 [V. Pepperrell]. Par suite d’une entente signée à Rouen le 13 novembre, la compagnie versa à Fautoux, qui s’était réfugié en France, une indemnité en espèces et en nature et lui fit cession de toutes les créances de la firme à Louisbourg. Un des sociétaires écrivit : « Je serois charmé qu’il put en arracher quelque chose, cet homme est digne de Pitié. »

Fautoux retourna à l’île Royale, où on dit qu’il mourut à la suite de l’explosion d’une bombe, alors qu’à titre de milicien il était en service commandé. Sa femme s’occupa de négoce à Louisbourg jusqu’à ce que la ville tombe de nouveau aux mains des troupes anglaises en 1758. Ruinée une seconde fois, elle se retira en France avec sa fille et toutes deux vécurent de pensions que leur versa la couronne.

Dale Miquelon

AN, 62 AQ, 35 (G. France à Robert Dugard, Paris, s.d. ; G. France à R. Dugard, 3 déc. 1745) ; 41, 15e cargaison en retour, pièce 66 (Robert Dugard, son compte courant avec Fautoux, 1739–1745) ; Section Outre-Mer, G1, 407–409, 458–459, 466 ; G2, 180, ff.374–381 ; 181, f.502 ; 202, n275 ; G3, 2 037(11 avril, 17 mai 1730) ; 2 039/1 (26 juin, 21 oct. 1734) ; 2 046/2 (9 sept. 1741, 28 juin, 17 juill., 7 oct., 21 nov., 7 déc. 1742) ; 2 047 (18 oct. 1743).— Les sources citées dans la bibliographie de François Havy ont aussi été utilisées pour cette biographie  [d. m.].

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Dale Miquelon, « FAUTOUX, LÉON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fautoux_leon_3F.html.

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Auteur de l'article:    Dale Miquelon
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    11 oct. 2024