Titre original :  Alfred Davis Fidler. Image courtesy of Glenbow Museum, Calgary, Alberta.

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FIDLER, ALFRED DAVIS, cheminot, fonctionnaire et sportif, né le 20 juin 1869 à Brantford, Ontario, quatrième fils de James Fidler et de Margaret Davis ; le 3 août 1898, il épousa dans le canton de Howick, Ontario, Susan M. Spence, et ils eurent trois fils ; décédé le 21 mars 1927 à Calgary.

Les Fidler étaient une famille d’employés des chemins de fer. Ils s’installèrent probablement à Brantford dès leur arrivée dans le Haut-Canada en 1856. Cette importante ville ferroviaire s’intégra au réseau national de transport dans les années 1860 et 1870, quand elle fut reliée aux trois principales grandes lignes : le Grand Tronc, le Great Western Railway et le Canada Southern Railway. En 1871, le père d’Alfred Davis Fidler, James, était chauffeur au Grand Tronc.

Au recensement de 1881, les Fidler vivaient à St Thomas, où le père et deux des fils aînés étaient cheminots. Puis, toute la famille partit dans l’Ouest travailler pour la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, sauf Mary, sœur d’Alfred Davis. Le fils cadet, William, s’établit en 1883 à Calgary, où son père ainsi que ses frères Charles et Alfred Davis le rejoignirent en 1884. Les Fidler s’installèrent à Canmore en 1888 ; James, le benjamin des garçons, y arriva en 1889 avec sa mère. En 1891, l’aîné, John, était aussi à Canmore. Cette localité était un point d’embranchement et une halte pour les équipes de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique. Alfred Davis fut engagé parmi le personnel roulant pendant la construction de la ligne. Au moment de son mariage en 1898, il était agent de triage. Son salaire annuel s’élèverait à 1 000 $ en 1901. En janvier 1899, la compagnie transféra ses ateliers à Calgary et son point d’embranchement au lac Louise. En l’espace de quelques années, bon nombre des employés emménagèrent dans cette ville, y compris Alfred Davis Fidler, alors chef de trains de marchandises.

Fidler devint commis au département albertain des Travaux publics le 29 mars 1909 et fut nommé en juin inspecteur des districts d’amélioration locale. Son expérience à la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique se révéla inestimable puisque celle-ci entretenait des rapports avec le département au sujet de la construction de ponts et de l’expédition de matériaux pour des chantiers locaux. Nommé vérificateur et inspecteur le 1er janvier 1912, Fidler passa ensuite au département des Affaires municipales, créé la même année. Son salaire annuel était alors de 1 600 $. Sa nomination au poste d’inspecteur des munitions dans le même département en 1917, donc pendant la Première Guerre mondiale, porta sa rémunération à 1 800 $. Il fut promu inspecteur en chef en 1918 et gagna 2 400 $ par an de 1921 à son décès.

Une des fonctions du département consistait à administrer l’organisation des municipalités et à fixer les règles de leurs plans d’aménagement. L’inspecteur veillait à ce que les municipalités observent les méthodes en vigueur, supervisait la perception des impôts locaux et vérifiait les livres comptables pour s’assurer qu’ils étaient conformes à la réglementation provinciale. Les archives révèlent par exemple que, en 1922, Fidler vérifia les comptes du district municipal de Cardston. En juillet 1925, le secrétaire-trésorier détourna des fonds du district municipal de Burlington, aujourd’hui dans le comté de Forty Mile. Au bord de la ruine, la municipalité et les districts scolaires furent mis en tutelle. Le conseil fut dissous le 26 octobre 1926 et le district, placé sous l’autorité de l’administrateur officiel, Fidler. Après la mort précoce de ce dernier, le sous-ministre des Affaires municipales, William David Spence, écrivit : « [il a été] au service du département dès la création et l’organisation [de celui-ci] et prenait déjà part à l’inspection des municipalités avant cette date en tant que membre du personnel du département des Travaux publics. [Homme] très connu, [fonctionnaire] respecté, il faisait autorité sur les questions municipales. »

Selon sa nécrologie, Fidler était aussi, pour bien des gens, le « père du baseball en Alberta ». Voilà sans doute une exagération de la part du vieil ami qui a écrit cet éloge pour un journal local. Certes, la famille de Fidler venait d’une région du sud-ouest de l’Ontario qui, à la fin du xixe siècle, fut une pépinière de joueurs de baseball. Les villes de Hamilton, Dundas, Woodstock, Ingersoll, London et Guelph avaient toutes des équipes professionnelles bien implantées dans leur milieu et, dès les années 1870, renforcées par des resquilleurs américains. De plus, ces villes accueillaient des clubs en tournée en provenance des États-Unis. Ce furent les premiers colons venus de l’Ontario et des États-Unis qui apportèrent le baseball dans les Prairies (Fidler fut, dit-on, l’un des premiers receveurs à arriver en Alberta). Dans les régions rurales, ce sport était plutôt associé aux activités qui marquaient les jours de congé telles la fête du dominion, la fête du Travail et la fête de Victoria. Le baseball constituait un bon argument publicitaire pour les nouvelles localités et favorisait le sentiment d’appartenance chez les habitants.

La réputation de Fidler au baseball vient probablement du fait qu’il joua pendant une saison à titre de professionnel : en 1892, il fut premier-but dans une équipe de niveau D de la Texas League, les Panthers de Fort Worth. En outre, il occupa les positions de receveur, de premier-but et de voltigeur dans des équipes de Medicine Hat, de Canmore et de Calgary ; en 1895, l’équipe de Canmore, qu’il avait mise sur pied, ne joua que six matchs. Les sommaires officiels parus en 1903 dans le Morning Albertan de Calgary montrent que Fidler était premier-but de l’équipe de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, dans la ligue amateur de la ville. Il joua aussi pour l’équipe de Calgary dans un tournoi de mi-été qui opposa celle-ci à d’autres équipes du sud de l’Alberta. En 1906, il fut vice-président d’un club de baseball amateur à Calgary.

Lorsque des équipes professionnelles d’Edmonton, de Calgary, de Medicine Hat et de Lethbridge formèrent la Western Canada League, en 1907, Fidler était censé faire partie des Bronchos de Calgary, mais, d’après les feuilles de match, il ne figurait pas parmi les joueurs de l’équipe. Il fut plutôt choisi comme directeur sportif. L’Albertan du 28 mai 1907 rapporte qu’il devait frapper la première balle le jour de l’inauguration, mais qu’il laissa cet honneur à son fils Charles Alfred, surnommé le « jeune Alf ». Fidler continua de prendre part à des compétitions de baseball amateur à Calgary jusqu’à l’âge de 40 ans, ce qui lui valut le sobriquet d’« Old Hoss ». Le reste de sa vie, il arbitra des parties dans toute la province, notamment pour la Western Canada League.

Alfred Davis Fidler incarnait la tradition du « christianisme robuste », dans laquelle le sport viril était lié aux valeurs religieuses qui façonnèrent la communauté. Lui-même était anglican. C’était un athlète doué et respecté ; on s’en souviendrait comme de l’« un des joueurs les plus réguliers ». Au moment de son décès, il résidait au 910 de la 14e avenue Ouest à Calgary. Il succomba à une défaillance cardiaque le 21 mars 1927, à l’âge de 57 ans. La veille au soir, il se rendait par train à Edmonton pour le compte du gouvernement et avait dû interrompre son voyage. Il fut inhumé au cimetière Burnsland, dans le centre de Calgary ; sa femme, décédée en 1954, fut enterrée au même endroit.

David Mills

AO, RG 80-5-0-257, nº 7323.— BAC, RG 31, C1, St Thomas, Ontario, 1881, dist.163, subdist. C, div. 2 : 67 ; dist.175, subdist. A, div. 3 : 27 ; 1891, 1901, Canmore, Alberta ; 1906, Calgary, dist.19, subdist. 26 : 10.— Burnsland Cemetery (Calgary), A block, plot 31.— Calgary Albertan, 22-23, 25 mars 1927.— Calgary Herald, 22, 25 mars 1927, 13 févr. 1954.— Morning Albertan (Calgary), 15 mai, 24 juill. 1903.— Alta, Dept. of Municipal Affairs, Annual report (Edmonton), 1912-1927 ; Treasury Dept., Public accounts of the province of Alberta (Edmonton), 1909-1911.— Alberta Assoc. of Municipal Districts and Counties, Story of rural municipal government in Alberta : 1909 to 1983 ([Edmonton, 1983 ?]).— Alberta Geneal. Soc., Edmonton branch, Alberta : index to registration of births, marriages and deaths, 1870 to 1905 (1 vol. paru, Edmonton, 1995- ).— Annuaire, Calgary, 1910-1943.— E. H. Appleby, Canmore : the story of an era (Canmore, Alberta, 1975).— N. B. Bouchier, For the love of the game : amateur sport in small-town Ontario, 1838-1895 (Montréal et Kingston, Ontario, 2003).— D. G. Burley, A particular condition in life : self-employment and social mobility in mid-Victorian Brantford, Ontario (Montréal et Kingston, 1994).— B. E. Ducey, The Rajah of Renfrew : the life and times of John E. Ducey, Edmonton’s « Mr. Baseball » (Edmonton, 1998).— E. J. Hanson, Local government in Alberta ([Toronto, 1956]).— Bill Kirwin, « A colony within a colony : the Western Canada Baseball League of 1912 », Nine : a Journal of Baseball Hist. and Social Policy Perspectives (Edmonton), 1995-1996 : 282-297.— Lynne Marks, Revivals and roller rinks : religion, leisure, and identity in late-nineteenth-century small-town Ontario (Toronto, 1996).— Jack Masson, Alberta’s local governments and their politics (Edmonton, 1985).— Alan Metcalfe, Canada learns to play : the emergence of organized sport, 1807-1914 (Toronto, 1987).— « Mike McCann’s minor league baseball page », Mike McCann, concepteur : www.geocities.com/big_bunko/ (consulté le 18 janv. 2004).— Don Morrow, « Baseball », dans Don Morrow et al., A concise history of sport in Canada (Toronto, 1989), 109-139.— M. K. Mott, « Manly sports and Manitobans : settlement days to World War One » (thèse de ph.d., Queen’s Univ., Kingston, 1980).— Ontario Geneal. Soc., Index to the 1871 census of Ontario, B. S. Elliott, édit. gén. (30 vol., Toronto, 1986-1992).— « The southern Alberta pioneers and their descendants », James Mackie, designer : www.pioneersalberta.org (consulté le 18 janv. 2004).— L. St. G. Stubbs, Shoestring glory : a prairie history of semi-pro baseball (Winnipeg, 1996).— Paul Voisey, Vulcan : the making of a prairie community (Toronto, 1987).— D. G. Wetherell et Irene Kmet, Useful pleasures : the shaping of leisure in Alberta, 1896-1945 (Regina, 1990).

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DAVID MILLS, « FIDLER, ALFRED DAVIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fidler_alfred_davis_15F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
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