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GAUKEL, FRIEDRICH (Frederick), fermier et homme d’affaires, né le 7 juin 1785 dans le Wurtemberg (République fédérale d’Allemagne) ; vers 1813, il épousa Polly Kaufman (décédée en 1827), et ils eurent quatre fils et trois filles, puis en secondes noces Maria Roschang (morte du choléra en 1834) et finalement Dorothea Weikmillar ; décédé le 8 novembre 1853 à Berlin (Kitchener, Ontario).
Le nom de Friedrich Gaukel apparaît avec ceux des immigrants allemands qui, de Hollande, arrivèrent à Philadelphie à bord du Rebecca, le 27 août 1804. Comme d’autres gens originaires du Wurtemberg, il se peut qu’il ait été attiré en Amérique par la publicité entourant l’exode vers la Pennsylvanie des membres de la secte charismatique dirigée par le prédicateur laïque et tisserand allemand, John George Rapp. Selon une courte biographie publiée par son petit-fils Jacob Stroh, Gaukel travailla à titre de redemptioner dans une ferme près de Philadelphie. Il continua à être fermier après avoir été libéré de son engagement et, en 1815, il vivait près de Johnstown, en Pennsylvanie.
Vers 1820, Gaukel, de confession luthérienne, entendit parler de l’émigration des mennonites de la Pennsylvanie vers le Haut-Canada et décida d’aller s’y installer. Après un voyage de quatre semaines, il arriva avec sa famille dans le canton de Waterloo, où il travailla dans une distillerie jusqu’à ce qu’il achète une petite ferme près de Bridgeport (Kitchener) et qu’il commence à exploiter sa propre distillerie. Après 1826, un nombre croissant d’Allemands venus directement d’Europe arrivèrent dans la région et s’établirent pour la plupart dans quatre cantons : Wilmot, Waterloo, Woolwich et Wellesley. Ainsi, quand la colonie d’Ebytown commença à s’agrandir, les Allemands, de même que les mennonites, jouèrent un rôle important dans son développement comme centre commercial. Le 2 novembre 1833, Gaukel acheta une propriété de Joseph Schneider* et de Benjamin Eby, puis s’installa à Ebytown. Les titres établis lors de ces transactions sont les premiers documents où il est fait mention du village sous le nom de Berlin.
Gaukel exploita une taverne dans un bâtiment en attendant l’achèvement d’un édifice plus grand, qui répondrait mieux aux exigences du village en expansion. Citoyen soucieux du bien public, il contribua à la fondation du journal de Heinrich Wilhelm Peterson, le Canada Museum, und Allgemeine Zeitung, en 1835, année où la Gaukel’s Inn (connue plus tard sous le nom de Commercial Hotel) ouvrit ses portes au public. Durant de nombreuses années, en plus de vaquer aux occupations quotidiennes de l’auberge, Gaukel et sa troisième femme, native elle aussi du Wurtemberg, accueillirent diverses réunions municipales et politiques, des marchés et d’autres rassemblements publics de cette localité en majorité de langue allemande. La grande véranda de l’auberge était une des tribunes favorites des candidats politiques lorsqu’ils s’adressaient aux habitants rassemblés dans la rue.
En 1841 et 1846, Friedrich Gaukel fit l’acquisition de nouvelles propriétés et, en tant qu’un des principaux propriétaires fonciers de Berlin, il manifesta un vif intérêt pour le développement municipal. Il fit don du terrain sur lequel le Waterloo Township Hall fut érigé en 1848–1849. Avec son ami Joseph Schneider et d’autres citoyens parmi les plus anciens, il mena avec succès une campagne pour l’organisation du comté de Waterloo en 1850 et prit une part très active à la promotion du choix de Berlin comme chef-lieu en 1852. La même année, il fournit un terrain pour la construction du palais de justice du comté. En reconnaissance de sa contribution, la localité donna le nom de Gaukel à deux de ses premières rues.
AO, RG 22, sér. 214, Friedrich Gaukel.— APC, RG 31, A1, 1851, Waterloo Township, part. 4 : 178.— Kitchener Public Library (Kitchener, Ontario), « Gaukel family notes » (copie dactylographiée).— Waterloo North Land Registry Office (Kitchener), Abstract index to deeds, Berlin (mfm aux AO, GS 2958) ; Waterloo Township (mfm aux AO, GS 3023 ; GS 3027).— Der Deutsche Canadier (Berlin [Kitchener]), 10 nov. 1853.— R. B. Strassburger, Pennsylvania German pioneers : a publication of the original lists of arrivals in the port of Philadelphia from 1727 to 1808, W. J. Hinke, édit. (3 vol., Norristown, Pa., 1934), 3 : 147.— Gottlieb Leibbrandt, Little paradise : the saga of the German Canadians of Waterloo County, Ontario, 1800–1975 (Kitchener, 1980), 36, 38–51.— Bill Moyer, Kitchener : yesterday revisited ; an illustrated history (Burlington, Ontario, 1979), 19–21, 27.— W. V. Uttley, A history of Kitchener, Ontario (Kitchener, 1937 ; réimpr., [Waterloo, Ontario, 1975]), 35, 37–38, 40–41, 71, 80, 83, 85, 88.— Jacob Stroh, « Frederick Gaukel », Waterloo Hist. Soc., Annual report, 1928 : 86–87 ; « Reminiscences of Berlin (now Kitchener) », 1930 : 175–207 ; 1931 : 274–284.
Klaus Wust, « GAUKEL, FRIEDRICH (Frederick) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/gaukel_friedrich_8F.html.
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Auteur de l'article: | Klaus Wust |
Titre de l'article: | GAUKEL, FRIEDRICH (Frederick) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 2 déc. 2024 |