IMBAULT, MAURICE (baptisé Jean-Jacques), récollet, missionnaire, supérieur, né à Paris en 1686, décédé en Nouvelle-France après 1759.

Nous avons très peu de renseignements sur la vie du père Maurice Imbault avant son arrivée en Nouvelle-France. Les archives des récollets nous indiquent tout au plus qu’il fit profession dans cette communauté, dans la province de Saint-Denys, sous le nom de Maurice, le 14 avril 1714, à l’âge de 27 ans et 8 mois et qu’il était originaire de Paris. Nous ignorons quand il fut ordonné, et la date de son arrivée au Canada est incertaine. Il semble avoir fait la traversée à bord du Chameau, en 1719. Si c’est le cas, il arriva à Québec en même temps que Mathieu-Benoît Collet* et dut assister durant la traversée à la mort du fondateur des Frères hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph, François Charon* de La Barre.

Dès le mois de novembre 1719, le père Maurice desservait les paroisses de Saint-Roch-des-Aulnets dans la seigneurie des Aulnets, de Notre-Dame-de-Liesse (Rivière-Ouelle) dans la seigneurie de la Bouteillerie, et de Sainte-Anne-de-la-Pocatière dans la seigneurie de la Pocatière. Le 23 mars 1721, « sur le soir », il reçut dans son presbytère de Sainte-Anne les enquêteurs Mathieu-Benoît Collet et Nicolas-Gaspard Boucault, porteurs d’une commission du gouverneur Philippe de Rigaud* de Vaudreuil et de l’intendant Michel Bégon, « l’intention de Sa Majesté estant que les districts par paroisses de cette colonie soient réglés avec les mêmes formalitéz que celles qui sobservent en France ». Dès le lendemain, Collet, procureur général du Conseil supérieur, et son greffier Boucault reçurent 32 des 69 chefs de famille des trois paroisses desservies par le récollet. Après avoir décrit l’étendue de leur paroisse respective, les délégués de Saint-Roch et de Notre-Dame-de-Liesse, malgré les protestations des représentants de la paroisse Sainte-Anne, réclamèrent la disparition de cette dernière ; ils voulaient la rattacher pour une moitié à la paroisse Saint-Roch et pour l’autre à Notre-Dame-de-Liesse. De plus, il demandaient la nomination de deux curés « veu que la grande étendue des trois paroisses que dessert le dit Reverend Père Maurice, les prive fort souvent de pouvoir assister au service divin, et d’estre secourus en cas de maladie ». Le procès-verbal de cette réunion fut rédigé, et, lecture faite, les enquêteurs, le père Maurice et 12 délégués signèrent, les 20 autres « ayant déclaréz ne scavoir escrire ny signer ». Cette enquête n’apporta que peu de résultats en Nouvelle-France ; malgré l’arrêt du 3 mars 1722, stipulant que les paroissiens de Sainte-Anne devaient être rattachés pour une moitié à la paroisse Notre-Dame-de-Liesse et pour l’autre à la paroisse Saint-Roch, le père Maurice demeura le desservant des trois paroisses jusqu’en 1731.

En plus de son ministère, le récollet remplit aussi, comme bien d’autres missionnaires dont le territoire était éloigné de Québec, les fonctions de notaire et d’arbitre délégué par l’intendant. Il rédigea le 14 mai 1724 un contrat de vente dont l’une des parties était le notaire Étienne Jeanneau. Ce dernier ne pouvait que s’adresser au père Maurice ; Jeanneau était en effet le seul notaire de cette région. Les intendants Bégon et Claude-Thomas Dupuy* confièrent au récollet le règlement de plusieurs conflits entre les habitants des trois paroisses qu’il desservait.

Après 1731 et jusqu’en 1756, le père Maurice résida à Québec. Les documents nous renseignent très peu sur ses activités durant cette période. Nous savons qu’il fut pour une période de trois ans supérieur du couvent des récollets. Par la suite, il fut tour à tour ou simultanément confesseur des ursulines, confesseur et chapelain des religieuses de l’Hôpital Général. À la fin de l’année 1757, le père Imbault est rendu à Trois-Rivières et c’est là que nous perdons sa trace le 8 février 1759. L’acte de son décès demeure introuvable.

Michel Paquin

Archives des Franciscains (Montréal), Dossier Maurice Imbault.— Procès-verbaux du procureur général Collet (Caron), RAPQ, 1921–1922, 346–349.— Témoignages de liberté au mariage, RAPQ, 1951–1953, 35.— Caron, Inventaire de documents, RAPQ, 1941–1942 : 229.— A. Roy, Inv. greffes not., XIV : 30.— P.-G. Roy, Inv. ord. int., I : 256, 282, 292, 294 ; II : 4.— Jouve, Les Franciscains et le Canada : aux Trois-Rivières, 166, 202, 212.— Mgr de Saint-Vallier et lHôpital Général, 713.— Trudel, LÉglise canadienne, I : 89s., 341.— Les Ursulines de Québec (18631866), II : 147.

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Michel Paquin, « IMBAULT, MAURICE (baptisé Jean-Jacques) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/imbault_maurice_3F.html.

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Auteur de l'article:    Michel Paquin
Titre de l'article:    IMBAULT, MAURICE (baptisé Jean-Jacques)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    7 nov. 2024