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KINGMINGUSE (baptisé Peter), Inuk du Labrador, circa 1776–1792.

Bien que les frères moraves eussent établi une mission à Nain, au Labrador, en 1771 [V. Jens Haven], les missionnaires n’y admirent officiellement aucun candidat au baptême avant octobre 1775. Le 19 février 1776, Kingminguse, jeune angakok (chaman) d’une bande des environs, renonçait à ses croyances traditionnelles et recevait le baptême. On lui donna le nom, approprié, de Peter, en souvenir du premier apôtre. L’événement fut cause d’émoi parmi les Inuit de l’endroit et souleva beaucoup d’intérêt pour la nouvelle religion, d’autant plus que Kingminguse se conduisit d’abord comme un converti modèle. Cet enthousiasme général s’évanouit au cours de l’été de 1776, si bien que Kingminguse trouva son isolement idéologique difficile à supporter. En août, il alla à l’intérieur des terres pour chasser le caribou et, quand sa femme (candidate au baptême) tomba malade, il fit appel à deux angakut pour la guérir. Il confessa sa faute aux missionnaires, et sa conduite, pendant l’hiver de 1776–1777, paraît les avoir satisfaits. Mais la longue chasse d’été au caribou, loin de l’influence de la mission, entraîna de nouveau sa chute. En novembre 1777, les missionnaires rapportèrent que Kingminguse s’était « pendant la saison de chasse [...] tout à fait égaré et s’était comporté de telle façon qu[‘ils furent] obligés de lui dire qu[‘ils] ne [pouvaient] pas le reconnaître comme [leur] frère ou l’admettre aux réunions des croyants ». Ce n’est qu’en août 1779 qu’on le crut suffisamment repenti pour lui permettre de se joindre à nouveau à la congrégation. Toutefois, l’histoire habituelle allait se renouveler. Pendant les étés de 1780 et de 1781, il recourut aux méthodes traditionnelles pour guérir les maladies. Il s’en confessa et obtint son pardon dans les deux occasions. En 1783, il fut gagné par l’énervement général que produisit chez les Inuit de Nain la nouvelle qu’on pouvait se procurer des fusils d’un trafiquant, à la baie des Châteaux, dans le sud du Labrador. Affirmant aux missionnaires qu’il avait perdu la foi, il partit pour le sud.

Kingminguse ne retourna pas à Nain avant l’été de 1785, époque à laquelle il avait apparemment repris son activité d’angakok. Les missionnaires firent de leur mieux pour le persuader de revenir à la congrégation, mais leurs plaidoyers furent sans résultat. La dernière mention de Kingminguse dans les registres de la mission (1792) le décrit comme ayant « sombré dans le paganisme » à Nukasusuktok, une île peu éloignée de Nain.

La position particulière de Kingminguse n’avait pas été facile. Si le baptême lui conférait d’abord un statut spécial, il le priva du respect qu’il avait mérité en tant qu’angakok et chasseur. Ses fréquents retours aux vieilles méthodes – typiques chez les premiers convertis – trahissent un effort non seulement pour retrouver le respect perdu, mais aussi pour briser l’isolement culturel qui résulte de la conversion. Aussi longtemps qu’il est proche de la mission, le converti peut supporter plus facilement cet isolement ; mais, quand il en est éloigné, ou quand il est dans un état d’anxiété, la tendance naturelle est de rejeter les nouvelles pratiques étrangères pour revenir aux anciennes. Si les hauts et les bas de Kingminguse n’étaient pas inhabituels, en revanche, son éloignement final de la mission le fut. La plupart des convertis, peu importe au reste la régularité de leur conduite, restaient dans l’orbite de la mission. Kingminguse, cependant, avait révélé aux missionnaires qu’il lui était impossible de revenir, parce que, voyant les autres, baptisés après lui, persévérer dans la foi, il avait honte.

J. K. Hiller

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J. K. Hiller, « KINGMINGUSE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/kingminguse_4F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/kingminguse_4F.html
Auteur de l'article:    J. K. Hiller
Titre de l'article:    KINGMINGUSE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    18 mars 2024