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Titre original :  Kukatosi-Poka -Starchild. Image courtesy of Glenbow Museum, Calgary, Alberta.

Provenance : Lien

KUKATOSI-POKA (Starchild, appelé parfois Kucka-toosinah), Indien de la tribu des Gens-du-Sang et éclaireur de la Police à cheval du Nord-Ouest, né vers 1860, probablement dans ce qui est aujourd’hui le sud de l’Alberta, décédé en décembre 1889 dans la réserve indienne des Gens-du-Sang (Alberta).

On sait peu de chose de l’enfance de Starchild. Il avait environ 14 ans quand, en 1874, la Police à cheval du Nord-Ouest arriva dans les Prairies pour maintenir l’ordre public et établir les institutions du gouvernement civil du Canada. Pendant les années suivantes, l’extinction des troupeaux de bisons et l’affluence des colons blancs entraînèrent des changements profonds dans la vie tribale des Indiens des Plaines. La tribu des Gens-du-Sang, qui faisait partie de la confédération des Pieds-Noirs, signa en 1877 le traité no 7 avec des représentants du gouvernement canadien [V. Isapo-muxika ; Alexander Morris]. À la signature du traité, les Indiens acceptèrent d’abandonner leur mode de vie nomade et de s’établir dans des réserves.

Starchild acquit de l’importance à la suite du meurtre d’un constable de la Police à cheval du Nord-Ouest survenu dans les monts Cypress (Saskatchewan). Le 17 novembre 1879, Marmaduke Graburn, jeune homme de 19 ans qui s’était engagé au mois de juin précédent, fut mortellement atteint d’un coup de feu pendant qu’il chevauchait seul près du fort Walsh (Fort Walsh). On ne trouva pas de témoins du meurtre, mais la découverte de traces sur le lieu du crime permit à la police de croire que les coupables étaient deux Indiens. Graburn était le premier agent à être assassiné depuis l’arrivée de la force policière dans l’Ouest, et les autorités craignaient que, si l’on n’arrêtait pas rapidement les assassins, la Police à cheval du Nord-Ouest ne perdît le respect des Indiens. Toutes les tentatives d’élucider l’affaire ne donnèrent aucun résultat jusqu’à l’hiver de 1880–1881, au moment où deux Indiens incarcérés au fort Walsh informèrent la police qu’un Indien des Gens-du-Sang, appelé Starchild, s’était vanté d’avoir tiré sur Graburn. On croyait que Starchild se trouvait au Montana, et la police n’apprit pas avant mai 1881 la nouvelle de son retour dans la réserve indienne des Gens-du-Sang, près du fort Macleod (Fort Macleod, Alberta). Peu de temps après, Starchild fut arrêté et accusé du meurtre de Graburn.

Le procès eut lieu au fort Macleod le 18 octobre 1881 et suscita beaucoup d’intérêt à travers tous les territoires du Nord-Ouest. Les Indiens y virent l’occasion de vérifier l’impartialité des lois de l’homme blanc. D’un autre côté, présumant Starchild coupable, un grand nombre de colons blancs souhaitaient une sentence propre à décourager toute répétition de tels actes. Ils croyaient que les Indiens interpréteraient un verdict de non-culpabilité comme un signe de faiblesse. La cause fut entendue par le lieutenant-colonel James Farquharson Macleod*, magistrat et commissaire de la Police à cheval du Nord-Ouest, et par le surintendant Lief Newry Fitzroy Crozier*, juge de paix. Six hommes, tous des Blancs, dont des anciens agents de la police, composaient le jury. Après avoir délibéré pendant près de 24 heures, ce dernier rendit un verdict de non-culpabilité.

Certains pensèrent que la peur de représailles de la part des Indiens avait influencé la décision des jurés. Toutefois, comme le souligna plus tard l’un des jurés, l’accusation reposait entièrement sur la propre déclaration de Starchild dans laquelle il s’était vanté d’avoir tué Graburn. Il n’y avait aucune preuve corroborante, et il n’était pas rare de voir des jeunes Indiens (Starchild avait environ 19 ans à l’époque du meurtre de Graburn) se vanter d’actions qu’ils n’avaient pas faites, dans le but de s’attirer de la considération. Cependant, la plupart des historiens de la Police à cheval du Nord-Ouest ont pris pour acquis que Starchild était l’auteur du meurtre. On ne connaîtra jamais la vérité.

En juillet 1883, on arrêta Starchild pour avoir introduit au Canada des chevaux volés, qu’il avait ramenés des États-Unis. Il comparut de nouveau devant Macleod. Cette fois, il fut reconnu coupable et condamné à quatre ans de prison avec travaux forcés, sentence qui, selon les normes de l’époque, n’était pas trop sévère. Starchild purgea sa peine au pénitencier de Stony Mountain, au Manitoba. Il fut gracié à cause de sa bonne conduite, le 5 juillet 1886.

Après sa libération, Starchild retourna vivre dans la réserve indienne des Gens-du-Sang. Chose curieuse, la Police à cheval du Nord-Ouest l’employa plus tard comme éclaireur. En 1888, on arrêta deux trafiquants de whisky grâce à son intervention ingénieuse et déterminée. « Parmi plusieurs éclaireurs indiens que j’ai pris à l’essai, Starchild est le seul à gagner le pain qu’il mange », écrivit Richard Burton Deane*, officier qui commandait au poste de police à Lethbridge (Alberta). « Il a accompli du bon travail pour nous et je n’ai pas l’intention de le remplacer. » Malheureusement, entre avril et décembre 1889, Starchild eut une histoire avec la femme indienne d’un Blanc et ce même officier dut le congédier.

Starchild croyait que sa vie était protégée par un « charme puissant » et qu’il ne pouvait lui arriver malheur tant qu’il ne prenait pas femme. Il mourut peu de temps après son idylle avec la femme de l’homme blanc. Sa mort fut causée par la tuberculose, comme celle de bon nombre de membres de sa tribu.

S. W. Horrall

Arch. de la Gendarmerie royale du Canada (Ottawa), Service file 335 (Marmaduke Graburn) ; R. N. Wilson papers.— Glenbow-Alberta Institute, Elizabeth Bailey Price papers, 1922–1936.— Canada, Parl., Sessional papers, 1879, IX, no 52 ; 1880–1881, III, no 3 ; 1883, X, no 23 ; 1889, XIII, no 17.— S. B. Steele, Forty years in Canada : reminiscences of the great North-West [...], M. G. Niblett, édit. (Toronto, 1915).— J. P. Turner, The North-West Mounted Police, 1873–1893 [...] (2 vol., Ottawa, 1950).— H. A. Dempsey, « Starchild », Western Canada Police Rev. (Vancouver), 7 (1953) ; réimpr., 15 (1961) : 6–16.

Bibliographie générale

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S. W. Horrall, « KUKATOSI-POKA », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/kukatosi_poka_11F.html.

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Auteur de l'article:    S. W. Horrall
Titre de l'article:    KUKATOSI-POKA
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    18 mars 2024