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Titre original :  George Lane. Image courtesy of Glenbow Museum, Calgary, Alberta.

Provenance : Lien

LANE, GEORGE, éleveur de bestiaux et fermier, né le 6 mars 1856 à Boonville, au sud-ouest de Des Moines, Iowa, fils de Joseph William Lane, fermier, et de Julia Pidgeon ; le 24 décembre 1885, il épousa à Calgary Elizabeth Sexsmith, et ils eurent quatre filles et quatre fils ; décédé le 24 septembre 1925 au Bar U Ranch, près de Pekisko, Alberta.

La carrière de George Lane ressemble presque trop à un roman d’aventures pour être vraie. À 16 ans, il suivit son père dans les régions aurifères du Montana. Il fut ensuite estafette et éclaireur pour l’armée américaine. Entre 20 et 30 ans, il fit son apprentissage dans plusieurs des meilleurs ranchs du Montana.

En 1884, Lane s’installa dans le district de l’Alberta pour occuper le poste de contremaître au Bar U Ranch [V. Frederick Smith Stimson*] de la North-West Cattle Company. Il devint ainsi l’un des quelques cow-boys américains chevronnés qui dirigeaient le travail quotidien dans les premiers grands ranchs canadiens où se faisait de l’élevage commercial. Maître dans l’art du vacher, il montrait aussi de rares qualités de chef.

Lane quitta le Bar U Ranch en 1887 et fut pendant quelques années acheteur indépendant de bestiaux. En 1893, il achetait pour le compte de l’entreprise winnipegoise de James Thomas Gordon et de Robert Ironside*. En 1897, il s’associa à la Gordon, Ironside, and Fares. Son accession au rang de « roi du bétail » date de la première décennie du xxe siècle. En 1902, lui-même et ses associés achetèrent le Bar U Ranch de la famille de feu Andrew Allan* ; jusque-là, peu de transactions aussi grosses avaient eu lieu sur les contreforts des Rocheuses. Lane possédait déjà le YT Ranch sur la rivière Little Bow et le Willow Creek Ranch dans les monts Porcupine. Il s’agissait d’élevages de vaches et de veaux dont il intensifia la production en stockant du foin, en utilisant des taureaux de pure race, en réglant la saison de vêlage et en faisant des expériences d’irrigation. En outre, il se servait des vastes étendues de prairie de basses herbes situées entre les rivières Bow et Red Deer, qui n’avaient pas encore été affectées par la présence d’exploitations agricoles. La méthode de pâture employée dans ce cas était plus aléatoire : les bêtes broutaient librement sur des terres non concédées, avec un minimum de surveillance. On estimait que les diverses propriétés de Lane comportaient de 16 000 à 18 000 têtes de bétail.

Même au moment où ses exploitations d’élevage prenaient de l’envergure et se diversifiaient, Lane ne perdait pas de vue la progression du peuplement dans les concessions statutaires et son empiétement sur la prairie. Loin d’y voir une menace, il le jugeait inévitable et tentait d’en tirer avantage. Convaincu que les agriculteurs auraient besoin d’énormes quantités de chevaux de trait, il se prépara à répondre à cette demande. Au cours des 20 premières années du siècle, il bâtit le plus important haras de percherons de race pure au monde. Il ramena de France des bêtes primées, aussi bien des juments classiques que de puissants étalons à la robe lisse et brillante pesant chacun plus d’une tonne. L’attelage de parade du Bar U Ranch se composait de six chevaux gris pommelé parfaitement assortis, mais d’autres étaient presque entièrement blancs ou noirs, certains avec des étoiles blanches. Les percherons de Lane dominèrent les arènes d’exposition du Nord-Ouest pendant plus d’une dizaine d’années et le Bar U Ranch acquit une renommée internationale.

Toujours partisan de l’agriculture mixte, Lane ajouta la culture du blé à ses opérations d’élevage. En 1913, il acheta les Namaka Farms, dont la superficie totalisait environ 10 000 acres. Dès 1915, il disputait à Charles Sherwood Noble* le titre de plus gros producteur céréalier de l’Alberta. Tant que les prix restèrent élevés et qu’il plut suffisamment, les lourds frais généraux associés à la machinerie et à la main-d’œuvre étaient justifiés. Cependant, les rendements exceptionnels de 1916 furent suivis par un cycle de sécheresse. Lane avait beaucoup trop investi ; en 1922, son immense propriété passa aux mains de la Dominion Bank.

À mesure que ses avoirs avaient augmenté, Lane était devenu un porte-parole influent des éleveurs. Il se rendit plusieurs fois à Ottawa pour défendre leurs intérêts. Il figura parmi les premiers membres de la Western Stock Growers’ Association, dont il fut vice-président de 1903 à 1911 et président en 1913 et en 1914. Élu à l’Assemblée législative sous la bannière libérale en 1913, il démissionna de son siège pour permettre à un ministre défait de se présenter. En 1919, il participa à la création d’un efficace groupe de pression, la Cattlemen’s Protective Association of Western Canada. En outre, il œuvra à l’Alberta Horse Breeders’ Association et contribua à la fondation de la Canadian Percheron Horse Breeders’ Association.

Bien que Lane ait été d’un tempérament plutôt taciturne, les journalistes sollicitaient son avis sur diverses questions. Souvent mentionnées dans la presse, sa foi inébranlable en l’avenir de l’Ouest canadien et sa conviction que l’Alberta était la meilleure contrée au monde pour l’agriculture et l’élevage eurent une influence considérable sur l’immigration et les investissements. Sa renommée était telle que, en apprenant son décès en 1925, un vieux voisin s’écria : « Le pays s’en va au diable – Le blé ne vaut même pas deux dollars et George Lane est mort ! »

Dans l’Ouest canadien, on se souvient de Lane surtout en raison de deux épisodes plutôt secondaires de son existence. Avec Patrick Burns*, Alfred Ernest Cross* et Archibald James McLean*, il finança le premier stampede de Calgary en 1912. L’imagination populaire s’est également nourrie de ses liens avec le prince de Galles, Édouard. Après que celui-ci eut exprimé le désir de voir un « vrai ranch » au cours de sa tournée canadienne en 1919, on l’emmena tout naturellement visiter le Bar U Ranch. Son séjour lui plut tellement que, avec l’aide de Lane, il acheta un petit ranch non loin de là.

Après la mort de George Lane, Patrick Burns acheta le Bar U Ranch, dont une bonne partie des installations subsistent toujours. En 1991, pour commémorer l’histoire de l’élevage, le gouvernement du Canada s’est porté acquéreur de la portion centrale de l’exploitation, soit une trentaine de bâtiments historiques, dont deux granges datant des années 1880. Situé à Longview, le lieu historique national du Ranch-Bar U est ouvert au public.

Simon M. Evans

GA, M 651, Elizabeth Sexsmith Lane, « A brief sketch of memories of my family » (1945).— Patrimoine canadien, Parcs Canada, Centre de services de l’Ouest, S. M. Evans, « George Lane : notes on a life » (doc. de recherche, Calgary, 1993) ; « George Lane : purebred horse breeder » (doc. de recherche, Calgary, 1994).— Edward Brado, Cattle kingdom : early ranching in Alberta (Vancouver, 1984).— D. H. Breen, The Canadian prairie west and the ranching frontier, 1874–1924 (Toronto, 1983).— Wayne Dinsmore, « Development of the Percheron horse in Canada », Nor’-West Farmer (Winnipeg), 20 févr. 1917.— Leaves from the medicine tree [...] (Lethbridge, Alberta, 1960).— [J. W.] G. MacEwan, Heavy horses : highlights of their history (Saskatoon, Saskatchewan,1986).— « A pioneer stockman », Farm and Ranch Rev. (Calgary), 20 sept. 1922.— Norman Rankin, « The boss of the Bar U », Canada Monthly (London, Ontario), 9 (1910–1911) : 323–333.— C. I. Ritchie, « George Lane – one of the big four », Canadian Cattlemen (Winnipeg), sept. 1940.— Bruce Roy, « The Bar U Percherons », Horses All (Calgary), janv. 1980.

Bibliographie générale

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Simon M. Evans, « LANE, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lane_george_15F.html.

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Auteur de l'article:    Simon M. Evans
Titre de l'article:    LANE, GEORGE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024