DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

LAVERDIÈRE (Cauchon, dit Laverdière), CHARLES-HONORÉ, prêtre, professeur, bibliothécaire, historien, né à Château-Richer (comté de Montmorency), le 23 octobre 1826, fils de Charles Cauchon, dit Laverdière, cultivateur, et de Théotiste Cauchon, décédé à Québec le 11 mars 1873.

Charles-Honoré Laverdière entra au petit séminaire de Québec à l’automne de 1840 et y poursuivit de brillantes études ; il note lui-même que son nom apparaissait régulièrement au palmarès annuel. En septembre 1848, il fut nommé assistant-professeur au séminaire et enseigna la physique jusqu’en 1850, après quoi il termina ses études théologiques et fut ordonné prêtre le 3 août 1851.

Après son ordination, Laverdière fut de nouveau nommé professeur au séminaire, peut-être grâce à l’influence de Thomas-Étienne Hamel qui vivait dans l’entourage du supérieur, l’abbé Louis-Jacques Casault*. En effet, Hamel écrit à Laverdière le 1er septembre 1851 : « Ton affaire est terminée. Tu restes au Séminaire. » Laverdière n’exercera dorénavant aucune charge de vicaire ni de curé. Le 8 mai 1855, demandant au supérieur son agrégation au séminaire, qu’il obtiendra un mois plus tard, il explique qu’il se sent plus fortement appelé à une vie de communauté qu’à l’exercice des fonctions du ministère. Il enseigna d’abord les mathématiques et, en 1854, l’histoire. Treize ans plus tard, il succédera à Jean-Baptiste-Antoine Ferland* dans la chaire d’histoire à la faculté des Arts de l’université Laval.

Depuis 1851, tout en poursuivant son enseignement, Laverdière occupait officieusement le poste d’adjoint au bibliothécaire du séminaire. En 1858, il fut nommé bibliothécaire de l’université ; le 13 juin 1856, la Sacrée Congrégation de l’Index lui avait permis de lire et de conserver des ouvrages condamnés.

En plus de remplir ses fonctions de professeur et de bibliothécaire, Laverdière publia plusieurs recueils de cantiques profanes et religieux et laissa une œuvre historique considérable, non par la quantité mais par la qualité des publications auxquelles son nom reste attaché à titre de collaborateur ou d’éditeur. Durant ses études au petit séminaire, il avait participé à la fondation de l’Abeille, journal des étudiants auquel il collaborera jusqu’à sa mort ; en 1859, il avait publié dans 26 livraisons successives des documents inédits sur l’histoire du Canada. En 1858, il participa à la publications des Relations des Jésuites, éditées sous la direction des abbés Édouard-Gabriel Plante et Ferland, en établissant la « table des matières » ; Antoine Gérin-Lajoie* lui écrivit pour le féliciter de son travail, qui « couronne admirablement bien l’œuvre ». En 1869, il publia en outre son Histoire du Canada, manuel que des collèges classiques utilisaient encore au début du xxe siècle. « Ce travail honnête, écrit Pierre Savard, bien au point quant aux connaissances historiques de l’époque, a été sévèrement jugé au point de vue pédagogique et littéraire. »

L’année suivante paraissait la première édition canadienne des Œuvres de Champlain. Cette édition que Laverdière mettait au point depuis 1864 serait, au dire de Narcisse-Henri-Édouard Faucher* de Saint-Maurice, un « chef-d’œuvre de la typographie canadienne » ; à cette époque, ce fut d’ailleurs un des travaux d’histoire les plus remarqués. Aujourd’hui encore, on en reconnaît la valeur scientifique, malgré les réserves formulées par les Jésuites, que Laverdière accusait, à tort selon Lucien Campeau, d’avoir falsifié un des écrits de Samuel de Champlain*, publié une première fois en 1632. Enfin, en 1871, en collaboration avec l’abbé Henri-Raymond Casgrain*, Laverdière édita le Journal des Jésuites.

Sa carrière s’acheva brusquement en 1873, dans un lieu que son culte de l’édition lui avait prédestiné : le 10 mars il fut atteint d’une crise d’apoplexie dans une imprimerie de Québec, alors qu’il était à donner des directives pour une autre publication. Il mourut le lendemain sans avoir fait de testament. Ses créanciers eurent de la difficulté à se faire payer : on ne disposait que de $503 pour leur créance de $1 640.

Cet homme de « taille moyenne, à l’œil noir, vif, au teint basané, aux épaules carrées » fut le travailleur infatigable dont témoignent éloquemment son édition des Œuvres de Champlain, ses autres publications d’histoire et toute une vie consacrée à la cause du livre. Laverdière rechercha la rigueur scientifique ; il vérifiait le moindre détail pour assurer l’exactitude des faits. Son œuvre comme les travaux des Louis-Philippe Turcotte, Benjamin Sulte*, Narcisse-Eutrope Dionne*, Cyprien Tanguay*, marqua le renouveau historique des années 1860–1880.

Michel Paquin

[Pour une plus ample information bibliographique au sujet des principales publications auxquelles a participé Laverdière à titre de collaborateur ou d’éditeur, V. : DBC, I : 204, 466, 710, 715, 719.] ASQ, Carton Laverdière, passim ; mss, 26, 175 ; mss, 626 ; mss, 627 ; mss, 676, 38, 573s. ; Polygraphie, V : 57 ; Polygraphie, XIII : 63, 79, 90 ; Polygraphie, XX : 8 ; Séminaire, IX : 34 ; Séminaire, CXI : 22, 72.— L’Opinion publique (Montréal), 27 mars 1873.— Provost, Le séminaire de Québec : documents et biographies, 476.— Le Jeune, Dictionnaire, II : 116.— Lucien Campeau, Les Jésuites ont-ils retouché les écrits de Champlain ?, RHAF, V (1951–1952) : 340–361.— Auguste Gosselin, Le vrai monument de Champlain : ses œuvres éditées par Laverdière, MSRC, 3e sér., II (1908), sect. : 3–23.— Pierre Savard, Les débuts de l’enseignement de l’histoire et de la géographie au petit séminaire de Québec (1765–1880), RHAF, XVI (1962–1963) : 201.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Michel Paquin, « LAVERDIÈRE, CHARLES-HONORÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/laverdiere_charles_honore_10F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/laverdiere_charles_honore_10F.html
Auteur de l'article:    Michel Paquin
Titre de l'article:    LAVERDIÈRE, CHARLES-HONORÉ
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    19 mars 2024