DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

GÉRIN-LAJOIE, ANTOINE, journaliste, avocat, écrivain et fonctionnaire, né à Yamachiche, Bas-Canada, le 4 août 1824, fils d’Antoine Gérin, dit Lajoie, et d’Amable Gélinas, décédé à Ottawa le 4 août 1882.

Antoine Gérin-Lajoie a été si puissamment attaché à la terre de sa patrie qu’on ne peut le présenter qu’en évoquant d’abord le coin de pays que sa famille a occupé et possédé. Son bisaïeul, Jean Jarin (Jarrin ou Gérin), originaire du diocèse de Grenoble, en France, arriva au Canada vers 1750 comme sergent dans les troupes de la Marine et participa à la guerre de Sept Ans. Il s’établit par la suite dans la région d’Yamachiche. Son entrain et sa bonne humeur lui valurent le surnom de « Lajoie » qui s’ajouta à son patronyme. Ce surnom ne fut cependant pas utilisé par tous ses descendants. Ainsi deux frères d’Antoine Gérin-Lajoie, Elzéar Gérin et Mgr Denis Gérin, s’en sont abstenus, ainsi que quatre de ses cinq enfants.

Les Gérin furent des cultivateurs diligents et prospères de la région d’Yamachiche. Les parents d’Antoine Gérin-Lajoie exploitaient une terre située dans le rang des Petites-Terres, du côté sud du chemin du roi. Enraciné dans le terroir natal, Antoine admirait ses parents, le travail de la terre, les vertus ancestrales, dont il se voyait le bénéficiaire et le dépositaire. L’aîné de 16 frères et sœurs, il fut un enfant tranquille, obéissant et sensible. À huit ans, il fréquentait l’école du village où il obtint « plusieurs prix et force compliments ». Il fut ensuite élève d’une école supérieure d’Yamachiche où il apprit un peu de latin. Lorsque le curé du village, Sévère-Nicolas Dumoulin*, lui proposa d’entreprendre des études classiques, ses parents consentirent avec orgueil. En 1837, il entrait en syntaxe au séminaire de Nicolet.

À cette époque, ce séminaire est l’une des plus prestigieuses institutions d’enseignement secondaire du Bas-Canada. L’un des directeurs, l’abbé Jean-Baptiste-Antoine Ferland*, se lie très vite d’amitié avec cet élève émotif et doué. Celui-ci dépasse ses camarades par ses talents, ses initiatives, ses réalisations. Il a le culte de la littérature. Dès l’âge de 15 ans, il commence à rimer. À la mémoire des Canadiens déportés en Australie à la suite des rébellions de 1837 et 1838, il compose, un soir, alors qu’il est en classe de rhétorique (1842), Un Canadien errant, sur l’air de Par derrière chez ma tante, qui est aussitôt chanté par tout le collège. Cette chanson fera le tour du Bas-Canada et demeurera l’une des complaintes les plus solidement inscrites dans le répertoire spontané du Québec. Peu après, Gérin-Lajoie fonde une société littéraire et de discussion dont il est animateur et secrétaire. Avec un camarade, Raphaël Bellemare, il rédige un journal hebdomadaire, le Moniteur (Nicolet). Vers la fin de son cours, il compose une tragédie de trois actes en vers, le Jeune Latour, une des premières œuvres du théâtre canadien-français, qui sera représentée en séance solennelle en juillet 1844. L’œuvre, de style cornélien, fait s’opposer à son père anglophile un jeune officier canadien qui, au moment de la Conquête, conserve aux Français un fort de l’Acadie. Reproduite dans l’Aurore des Canadas, elle lui assura une nouvelle célébrité.

Cette période de formation de Gérin-Lajoie permet de comprendre ce que seront par la suite ses préoccupations comme aussi ses désillusions, ses atermoiements, ses résignations. Idéaliste, sensible, rêveur autant que talentueux, il ne cessera, dès sa sortie du séminaire, d’accumuler chimère sur utopie : ainsi, d’aller passer 15 ou 18 mois à Paris, y étudier littérature, politique, journalisme et revenir dans son pays, fonder un journal français et jouer un rôle important en politique. Ses premières expériences furent des déceptions. Après avoir songé à préparer un brevet de droit, il décide de tenter fortune aux États-Unis avec un ami, Guillaume Vassal, désireux d’y trouver un poste d’enseignant. Parti le 13 août 1844 avec $15 dans sa bourse, il reviendra 17 jours plus tard, après être passé par New York, Stoningen, Massachusetts, Providence et Boston, n’ayant rencontré que refus ou encouragements polis à rentrer dans son pays. C’est alors que commencent quatre années qui seront les plus animées et les plus laborieuses de sa jeunesse. Gérin-Lajoie frappe d’abord à plusieurs portes sans trouver d’emploi. Puis, en avril 1845, il entre à la Minerve. Ce journal libéral et démocratique correspond à son idéologie. Même s’il est à la fois correcteur d’épreuves, traducteur et un peu rédacteur, il se sent honoré de travailler dans le bureau où Augustin-Norbert Morin*, Louis-Hippolyte La Fontaine* et Léon Gosselin* « ont tenu la plume ». Son salaire hebdomadaire cependant est moins que suffisant : d’abord de deux piastres, il passera à trois, puis à cinq, plafond jamais dépassé durant son séjour de deux ans et demi à ce journal. Ses vêtements sont si délabrés qu’il n’ose circuler en ville de jour, encore moins se montrer en société. Malgré les adversités, il sait flairer les occasions de mettre à profit ses ambitions patriotiques. De même qu’il a fondé au collège une société littéraire, il décide d’en créer une semblable pour l’ensemble des Canadiens français. Il propose la fondation, en 1844, du célèbre Institut canadien de Montréal dont il est le premier secrétaire, où il prononcera plusieurs allocutions et dont, à l’été de 1845, il sera élu président ; il occupera ce poste jusqu’en novembre 1846. Nommé secrétaire de l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal en avril 1845, il exercera cette fonction durant plusieurs années.

Vers le milieu de 1847, Gérin-Lajoie renonce au journalisme et se plonge dans l’étude du droit tout en continuant à s’intéresser de près à la vie politique. Admirateur inconditionnel de La Fontaine, il est opposé au gouvernement conservateur de Henry Sherwood* et de Denis-Benjamin Papineau*, formé en mai 1847, sous le gouverneur lord Elgin [Bruce*]. Le gouvernement n’ayant pas réussi à se gagner l’appui de Canadiens français, des élections paraissent inévitables. Pour faire échec à la candidature, dans le comté de Saint-Maurice, de Joseph-Édouard Turcotte*, Gérin-Lajoie prend l’initiative d’assemblées politiques ayant pour but de faire accepter comme candidat Louis-Joseph Papineau*, revenu d’Europe depuis deux ans. Les élections, tenues à la fin de 1847 et au début de 1848, marquent la défaite de l’ancien gouvernement et favorisent le parti réformiste. La Fontaine est appelé à former un nouveau ministère, le premier « gouvernement responsable ». La brève aventure politique de Gérin-Lajoie a suffisamment duré à son gré. Ayant complété ses études de droit, il est reçu avocat en septembre 1848 et ouvre un bureau. À tort ou à raison, il ne croit pas avoir les dons qui font le bon avocat. « J’aime l’étude du droit, dira-t-il, mais la chicane et les procès m’ennuient excessivement. » En janvier 1849, il accepte un premier poste de fonctionnaire, celui de copiste au bureau des Travaux publics ; en avril, il devient trésorier-payeur au même ministère.

Gérin-Lajoie fait partie de la première génération d’intellectuels canadiens-français qui se voient entraînés dans le fonctionnarisme. Il est dorénavant, comme l’a écrit son fils, Léon Gérin*, « un intellectuel en suspens », tour à tour secrétaire de ministre ou de rédaction, publiciste, fonctionnaire à divers titres. Il projette pourtant d’aller s’installer près de Nicolet et de devenir « un cultivateur instruit ». « Ah, si j’étais cultivateur !... », s’exclame-t-il au début des « Mémoires » qu’il commence à rédiger en 1849 et qui demeureront, jusqu’à la fin de sa vie, une sorte de journal, confident de ses désirs et de ses velléités tout autant que de ses souvenirs. Il songe aussi encore une fois à aller s’établir à Paris, y être journaliste, « commercer sur les livres ». En 1850, il entreprend la préparation d’un petit ouvrage documentaire sur les institutions politiques canadiennes qu’il publie, en 1851, sous un titre à la mode du jour : Catéchisme politique. Le sous-titre, Élémens du droit public et constitutionnel du Canada, mis à la portée du peuple [...], en indique clairement le contenu et l’objectif. Le siège du gouvernement, à la suite de l’incendie du parlement de Montréal en 1849, a été transporté à Toronto l’année suivante. Gérin-Lajoie décide alors de quitter son poste aux Travaux publics. Il se remet quelque temps à la pratique du droit, travaille de nouveau au bureau des Travaux publics, à titre de secrétaire des arbitres provinciaux, puis, en septembre 1851, entreprend un second voyage aux États-Unis afin d’y apprendre l’anglais. Quelques mois après son retour, forcé de « gagner sa vie », Gérin-Lajoie accepte, en novembre 1852, le poste de surnuméraire au bureau des traducteurs de l’Assemblée législative. (Le gouvernement venait de s’installer à Québec cette année-là.) Le 24 septembre 1854, il est nommé traducteur.

L’Assemblée ayant recommandé un nouveau transfert du siège du gouvernement à Toronto, en 1855, Gérin-Lajoie y déménage à contrecœur. Toutefois, le 31 mars 1856, il se voit confier le poste de bibliothécaire adjoint de l’Assemblée, chargé particulièrement de la section française de la bibliothèque. Il s’adonne à cette tâche comme un laboureur à ses champs et confectionne un premier Grand catalogue raisonné de la bibliothèque qui sera publié en 1857. « Savant et bon comme un bénédictin », dira de lui Alfred Duclos* De Celles, il s’ingénie à mettre au service du parlement et de tous ceux qui viennent le consulter sa vaste érudition, sans pourtant en faire étalage. C’est à Toronto qu’il rencontre Étienne Parent* et qu’une solide amitié se noue entre les deux hommes. Sous-secrétaire de la province du Canada depuis 1847, Parent, après avoir passé seul l’hiver de 1855–1856, fait venir en mai à Toronto sa famille qui habite d’abord la même pension que Gérin-Lajoie. Celui-ci rencontre l’aînée des trois filles de Parent, Joséphine-Henriette, et l’épouse le 26 octobre 1858 dans la cathédrale St Michael de Toronto.

Le siège du gouvernement est transporté une seconde fois à Québec au cours de l’été de 1859. Les six années suivantes, que Gérin-Lajoie passe à Québec, coïncident avec la première phase digne de mention de l’histoire littéraire canadienne-française. C’est l’époque de ce que l’on a appelé l’« École de Québec », à laquelle Gérin-Lajoie est intimement associé. Dans la librairie que tient le poète Octave Crémazie*, rue de la Fabrique, se retrouvent assidûment des personnages qui ont déjà ou se feront un nom en politique, en histoire, en littérature : Étienne Parent, François-Xavier Garneau*, l’abbé Jean-Baptiste-Antoine Ferland, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, François-Alexandre Hubert La Rue, Joseph-Charles Taché* et un jeune prêtre, l’abbé Henri-Raymond Casgrain*. Déjà, l’Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu’à nos jours publiée par Garneau de 1845 à 1848 a impressionné tous ces hommes, et Casgrain n’a pas de peine à les convaincre de la nécessité d’une littérature qui serait d’inspiration canadienne-française. Ils fondent, le 21 février 1861, une revue dont Gérin-Lajoie avait déjà conçu le projet, les Soirées canadiennes, qui sera publiée jusqu’en 1865. Peu après, une seconde revue est lancée, le Foyer canadien, qui paraîtra de 1863 à 1866. C’est dans les Soirées que Gérin-Lajoie publie, en 1862, la première partie de son roman « Jean Rivard, le défricheur canadien », et dans le Foyer que paraît la suite, « Jean Rivard, économiste », en 1864. Cette œuvre se révèle aujourd’hui d’une rhétorique et d’une apologétique un peu appuyées. Elle fut pourtant accueillie comme un message car elle répondait aux attentes d’une époque et c’est en cela précisément que consistait son mérite essentiel. L’histoire en est bien connue : le héros du roman, Jean Rivard (patronyme de l’épouse de l’aïeul de Gérin-Lajoie, Ursule Rivard-Laglanderie), s’en va en pleine forêt des cantons au sud du lac Saint-Pierre fonder un village (entendons : une « petite république ») dont il sera le chef et qui pourrait servir aux Canadiens français de modèle religieux, éducatif, économique et politique. Une partie substantielle de l’œuvre est constituée par une correspondance échangée entre Rivard et un ancien camarade de collège, Gustave Charmenil (patronyme que Gérin-Lajoie croyait être celui de l’épouse d’un ancêtre maternel, Jean Gélinas), qui pratique le droit à Montréal. Ce sont les lettres de celui-ci qui, plus encore que celles de Rivard, exaltent les vertus et les grandeurs de la vie rurale. « Il y a toujours eu deux hommes en moi », avait écrit Gérin-Lajoie aux premières pages de ses « Mémoires ». Ne peut-on pas assez légitimement supposer qu’en Charmenil se retrouve un portrait à peine transposé de l’homme que Gérin-Lajoie a dû être tandis que Rivard incarne jusqu’au mythe le personnage idéal qu’il aurait voulu devenir ? Quoi qu’il en soit, durant trois quarts de siècle, Jean Rivard a été un classique de l’idéologie officielle qui prônait pour les Canadiens français la primauté d’un destin rural. Il a aussi valu à son auteur son renom le plus populaire.

Aux premiers jours de novembre 1865, survient un autre déménagement familial, définitif celui-là, pour Ottawa, dont on vient de faire la nouvelle capitale. Gérin-Lajoie a maintenant deux fils, Henri et Léon ; ce dernier deviendra le premier sociologue canadien. Un troisième fils naîtra à Ottawa et sera suivi de deux filles. La vie de Gérin-Lajoie s’y déroule sans éclat. Dès 1867, il se plaint de sa santé et d’une vieillesse prématurée. Ses charges familiales augmentent et des tracas financiers s’ajoutent à ses responsabilités de bibliothécaire. Cette charge l’absorbe de plus en plus, surtout lors des sessions du parlement. Il poursuit cependant une abondante correspondance avec ses amis et il est, de 1872 à 1874, l’un des principaux collaborateurs à l’Album littéraire et musical de la Minerve. Il se tourne aussi vers l’histoire. Des amis et des députés ont insisté pour qu’il raconte la vie politique du Canada durant la période qui a suivi l’Union. Tant comme journaliste que comme fonctionnaire sinon comme participant épisodique, il a observé les événements attentivement et connu tous les personnages qui ont joué un rôle marquant. Il accepte et commence à rédiger ce qui sera sa seconde œuvre d’envergure, Dix ans au Canada, de 1840 à 1850 [...]. Peut-être est-il nécessaire de rappeler pourquoi cette étude ne sera qu’une œuvre posthume. Par une curieuse coïncidence, un collègue de Gérin-Lajoie, Louis-Philippe Turcotte*, avait, lui aussi, à la même époque, consacré un ouvrage à l’histoire du Canada sous l’Union. Selon Henri-Raymond Casgrain, appréhendant une concurrence qui lui porterait ombrage, il pria Gérin-Lajoie de différer la publication de sa monographie. Celui-ci consentit de bonne grâce et rangea son manuscrit dans ses tiroirs. La première partie du livre de Turcotte, le Canada sous l’Union 1841–1867, parut en 1871 ; les suivantes, en 1872. Ce n’est qu’après la mort de Gérin-Lajoie que Casgrain commença à publier, en 1888, dans la revue de l’université Laval, le Canada français, le texte de son ancien collaborateur. Cette œuvre n’a ni le lyrisme ni le style de l’Histoire de Garneau dont elle est pourtant, à sa façon, un prolongement. Utilisant de nombreux documents officiels encore ignorés à l’époque, Gérin-Lajoie récapitule minutieusement, sans passion, l’histoire de l’établissement du gouvernement responsable en Canada. Il réalise sobrement son dessein qui était de « raconter les faits avec exactitude et impartialité [...] sans autre intérêt à servir que ceux de la justice et de la vérité ».

Ce sont les propres termes de Gérin-Lajoie et ils expriment ce qui fut sans aucun doute l’objectif de l’ensemble de ses activités multiformes. Patriote jusqu’à l’exaltation, obsédé par le devoir à accomplir, il demeura toute sa vie hanté par l’image de la terre et des travaux agricoles. Chaque printemps, durant ses années à Ottawa, une fois terminée la session du parlement, il revenait nostalgiquement avec sa famille à son pays d’Yamachiche. Sa santé chancelante en fit une victime prématurée de son labeur professionnel. Il fut frappé par une première crise de paralysie en 1878, puis par une seconde. Une troisième le terrassa, le jour anniversaire de sa naissance, le 4 août 1882. Des fêtes solennelles ont à juste titre célébré, à Yamachiche, en 1924, le centenaire de la naissance de cet homme qui, toute sa vie, était demeuré fidèle à sa devise : « Plus d’honneur que d’honneurs ».

Jean-Charles Falardeau

C’est dans le livre de René Dionne, Antoine Gérin-Lajoie, homme de lettres (Sherbrooke, Québec, 1978), que l’on retrouve la bibliographie la plus complète des écrits d’Antoine Gérin-Lajoie et des études le concernant. Un grand nombre de lettres et d’inédits de Gérin-Lajoie, ainsi que des documents, sont conservés dans plusieurs dépôts d’archives, notamment aux ANQ-Q, aux APC, aux Arch. de la Compagnie de Jésus, prov. du Canada français (Saint-Jérôme, Québec), aux ASQ, à la Bibliothèque nationale (Ottawa) et au Centre de recherche en civilisation canadienne-française (univ. d’Ottawa).

Outre ses articles (généralement non signés) comme journaliste à la Minerve, de 1845 à 1849 et en 1852, Gérin-Lajoie a publié plusieurs conférences ou articles dans des revues ou journaux canadiens durant les années 1840, en particulier dans la Rev. canadienne. Notons également parmi ses œuvres les plus importantes : une tragédie en trois actes, « le Jeune Latour », publiée dans l’Aurore des Canadas (Montréal), 10, 13, 17 sept. 1844, dans le Canadien, 16, 18, 20 sept. 1844, parue en brochure à Montréal en 1844, et dans le Répertoire national, ou recueil de littérature canadienne, édité â Montréal par James Huston* en 1848 ; « Éloge de l’honorable Joseph Rémi Vallières de St. Réal, juge en chef du district de Montréal », allocution prononcée à l’Institut canadien de Montréal, le 25 févr. 1847, et reproduite dans l’Album littéraire et musical de la Minerve de 1847 ; Catéchisme politique ; ou élémens du droit public et constitutionnel du Canada, mis à la portée du peuple [...] (Montréal, 1851) ; « Jean Rivard, le défricheur canadien » qui parut d’abord dans les Soirées canadiennes (Québec), 2 (1862) : 65–319, et qui eut de nombreuses éditions subséquentes jusqu’en 1958, paraissant seul, ou intégré à Jean Rivard, économiste. Ce roman fut publié la première fois dans le Foyer canadien (Québec), 2 (1864) : 15–371. Gérin-Lajoie est aussi l’auteur de « l’Abbé J.-B.-A. Ferland », le Foyer canadien, 3 (1865) : i–lxxii ; Dix ans au Canada, de 1840 à 1850 ; histoire de l’établissement du gouvernement responsable (Québec, 1888) ; le manuscrit des mémoires d’Antoine Gérin-Lajoie demeure introuvable à ce jour.

Le numéro 10 du BRH, 30 (1924), fut entièrement consacré à Antoine Gérin-Lajoie et à son œuvre. Plusieurs auteurs ont collaboré à ce numéro dont : Pierre-Georges Roy*, Henri-Raymond Casgrain, Joseph-Guillaume Barthe*, sir Hector Fabre*, Edmond Lareau, Ernest Gagnon*, Édouard-Zotique Massicotte*, Alfred Duclos De Celles, Louis-Michel Darveau* et Benjamin Sulte*. Ce numéro fut aussi publié sous forme de brochure : le Centenaire de Gérin-Lajoie (Québec, 1924).  [j.-c. f.]

J.-G. Barthe, Souvenirs d’un demi-siècle ou mémoires pour servir à l’histoire contemporaine (Montréal, 1885).— Chansons populaires du Canada, recueillies et publiées avec annotations [...], Ernest Gagnon, édit. (2e éd., Québec, 1880).— H.-R. Casgrain, Œuvres complètes (3 vol., Québec, 1873–1875), II : 431–542.— Léon Gérin, Antoine Gérin-Lajoie ; la résurrection d’un patriote canadien (Montréal, 1925).— Séraphin Marion, Les lettres canadiennes d’autrefois (9 vol., Hull, Québec, et Ottawa, 1939–1958), IV.— Camille Roy, Manuel d’histoire de la littérature canadienne française (Québec, 1918).— [C.-G. Testard de] Louvigny de Montigny, Antoine Gérin-Lajoie (Toronto, 1926).— Mason Wade, Les Canadiens français de 1760 à nos jours, Adrien Venne et Francis Dufau-Labeyrie, trad. (2 vol., Ottawa, 1963).— Camille Roy, « Le centenaire de Gérin-Lajoie », Le Canada français (Québec), 2e sér., 11 (1923–1924) :780–789.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Jean-Charles Falardeau, « GÉRIN-LAJOIE, ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gerin_lajoie_antoine_11F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/gerin_lajoie_antoine_11F.html
Auteur de l'article:    Jean-Charles Falardeau
Titre de l'article:    GÉRIN-LAJOIE, ANTOINE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024