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MacINNES, DUNCAN SAYRE, officier, né le 19 juillet 1870 à Hamilton, Ontario, fils de Donald McInnes* et de Mary Amelia Robinson ; le 22 octobre 1902, il épousa à Montréal May Millicent Wolferstan Thomas, et ils eurent au moins une fille et un fils ; décédé le 23 mai 1918 sur le front de l’Ouest.
Duncan Sayre MacInnes fit ses études à la Trinity College School de Port Hope, en Ontario, puis entra en 1887 au Royal Military College of Canada à Kingston. Il obtint son diplôme avec distinction quatre ans plus tard et reçut le grade de lieutenant en second dans le génie royal le 16 juillet 1891. Déterminé à faire carrière dans les forces britanniques, il était l’un de ces Canadiens dont l’importance émergerait dans le contexte impérial.
Promu lieutenant le 18 juillet 1894, MacInnes participa à l’expédition en pays achanti en 1895–1896 ; par la suite, il érigea un fort dans la capitale achantie, Koumassi (Ghãna), ce qui, selon une notice nécrologique, « fit rejaillir sur lui un grand mérite ». En service tout au long de la guerre des Boers, il « conçut avec le plus grand soin et construisit avec une compétence et un succès marqués les ouvrages de génie nécessaires à la défense de Kimberley ». En même temps, il fut officier principal d’état-major auprès du lieutenant-colonel Robert George Kekewich, qui commanda la garnison pendant le siège de la ville. De mai à novembre 1900, MacInnes prit part à des opérations de campagne dans la colonie du fleuve Orange. On lui conféra l’ordre du Service distingué pour ce qu’il avait fait pendant la guerre.
En 1902, MacInnes épousa May Millicent, fille benjamine de feu Francis Wolferstan Thomas, éminent banquier montréalais. Il retourna ensuite dans la colonie du Cap en tant que directeur adjoint des travaux à la toute nouvelle South African Constabulary. Ses origines canadiennes transparaîtraient à l’occasion : en 1904 par exemple, lui-même et d’autres Canadiens, dont Samuel Benfield Steele, célébrèrent la fête du Dominion en tenant un banquet à Johannesburg. De 1905 à 1908, MacInnes servit au Canada sous le grade temporaire de major, d’abord en tant que sous-adjoint au quartier-maître général à Halifax. En cette qualité, il accomplit une bonne part du travail lié au transfert de la citadelle et de la garnison au Canada au moment du départ de la garnison britannique en 1906. Nommé sous-adjoint à l’adjudant général des Maritimes en septembre 1907, il exerça cette fonction jusqu’au 31 mars 1908, date à laquelle il fut rappelé en Angleterre pour étudier au Staff College de Camberley.
En 1910, MacInnes fut promu officier d’état-major général à la Direction de la formation militaire du ministère de la Guerre. D’après la nécrologie parue dans le Royal Engineers Journal, il y « prit une part importante à la réorganisation du Service des transmissions de l’armée ». Au début de 1912, il devint secrétaire d’un comité consultatif sur l’aviation militaire auprès du Committee of Imperial Defence. Les recommandations de ce comité formèrent la base du livre blanc qui mena en avril à la création du Royal Flying Corps. Celui-ci était alors « un service aéronautique destiné à des fins navales et militaires » ; il n’éveillait partout que scepticisme et le ministère de la Guerre ne s’y intéressait pas. Dans ce contexte, « l’aide inlassable [de MacInnes] fut d’une valeur immense », rappellerait le premier commandant de l’aile militaire du Royal Flying Corps, Frederick Hugh Sykes.
MacInnes fut affecté en 1913 à l’état-major de Camberley et y resta jusqu’au début de la Première Guerre mondiale en août 1914. Il alla ensuite en France commander une compagnie de campagne du génie royal, participa à la retraite de Mons et, en novembre, subit une blessure qui le priva définitivement du plein usage de doigts de sa main droite.
Promu lieutenant-colonel honoraire le 29 novembre 1915, MacInnes retourna au ministère de la Guerre en tant que directeur adjoint de l’aéronautique militaire. Le directeur, William Sefton Brancker, noterait par la suite n’avoir « jamais rencontré homme si dévoué, si industrieux, si profondément oublieux de soi et si loyal ». « En définitive, poursuivait Brancker, la forte production, la merveilleuse qualité d’exécution et le haut rendement auxquels nous sommes parvenus vers la fin de la guerre peuvent être attribués à son travail. » En mars–avril 1916, la Direction de l’aéronautique militaire fut subdivisée en trois. MacInnes fut nommé directeur de l’équipement aéronautique ; il était chargé de la conception, de l’approvisionnement et de l’entretien, et fut nommé par la suite général de brigade à titre temporaire. Forcé d’affronter des conditions difficiles – nécessité de produire à un rythme effréné des avions de qualité sans cesse meilleure, débordement du système d’acquisition, attaques malveillantes de certains de ses supérieurs, dont le commandant du Royal Flying Corps, Hugh Montague Trenchard –, MacInnes fit une dépression à l’automne de 1916 et quitta la direction générale dans le courant de l’hiver. Effacé de nature et indifférent aux honneurs, il reçut néanmoins le titre de compagnon de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges le 1er janvier 1917.
En mars, MacInnes retourna sur le front de l’Ouest pour prendre le commandement du génie royal dans la 42e division ; en échange du renoncement à son grade temporaire, on lui avait conféré le grade effectif de lieutenant-colonel. En janvier 1918, on le nomma inspecteur des mines au quartier général de Montreuil, en France, et on lui redonna le grade de général de brigade. Peut-être à cause de son travail d’inspecteur des mines, il fut tué accidentellement le 23 mai 1918, au cours d’une visite sur le front. Sa dépouille fut inhumée à Étaples.
Les nécrologies, les souvenirs de ses collaborateurs et les historiens de la politique aérienne de la Grande-Bretagne signalent l’importance du rôle de Duncan Sayre MacInnes dans la formation de l’armée de l’air britannique. Ainsi, on peut lire dans l’Aeroplane de 1918 que, comme il était directeur de l’équipement aéronautique, c’est à lui qu’avait incombé la tâche « de tirer du fouillis de 1915 un plan sérieux qui permettrait à la fois d’organiser et d’augmenter la production d’aéronefs [...] Son nom mérite de figurer dans les annales de l’aéronautique militaire avec le nom de ceux qui aidèrent le R[oyal] F[lying] C[orps] à sortir de ses jours les plus sombres. »
Times (Londres), 25 mai 1918.— Aeroplane (Londres), 29 mai 1918 : 2022.— Canada, dép. de la Milice et de la Défense, Annual report (Ottawa), 1891 : 111–116.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— Malcolm Cooper, The birth of independent air power : British air policy in the First World War (Londres, 1986).— Encyclopaedia of Canadian biography [...] (3 vol., Montréal et Toronto, 1904–1907), 2 : 39.— G.-B., War Office, The monthly army list (Londres), janv. 1918 : 789.— Norman Macmillan, Sir Sefton Brancker (Londres et Toronto, 1935).— J. H. Morrow, The Great War in the air : military aviation from 1909 to 1921 (Washington et Londres, 1993).— Royal Engineers Journal (Chatham, Angleterre), juill. 1918.— F. [H.] Sykes, From many angles : art autobiography (Londres, 1942).
Brereton Greenhous, « MacINNES, DUNCAN SAYRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macinnes_duncan_sayre_14F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/macinnes_duncan_sayre_14F.html |
Auteur de l'article: | Brereton Greenhous |
Titre de l'article: | MacINNES, DUNCAN SAYRE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 5 déc. 2024 |