MACMILLAN, ISABELLA HENDRY (Stewart), praticienne et instructrice de la Science chrétienne, née le 12 juillet 1859 à Stewarton, Écosse, troisième et dernière fille de William Macmillan, jardinier, et de Catharine Kerr ; le 25 février 1885, elle épousa John Henry Stewart, et ils eurent un fils ; décédée le 4 août 1912 à Boston.

Les Macmillan immigrèrent dans le Haut-Canada en 1862 et s’établirent dans le canton d’Arran. En 1882, Isabella Hendry alla à Chicago rendre visite à l’une de ses sœurs, Annie Knott, qui avait adhéré à l’Église du Christ scientiste et en serait par la suite l’une des directrices. Y ayant adhéré elle aussi, Isabella Hendry suivit des leçons de deux femmes qui avaient étudié avec Mary Baker Eddy, la fondatrice de l’Église.

À Chicago, Isabella Hendry Macmillan épousa John Henry Stewart, Ontarien de naissance qui était aussi devenu scientiste chrétien. John Henry passa quelque temps à Toronto pour le mouvement en 1886, puis sa femme le remplaça dans cette ville en 1887. Dès 1888, tous deux étaient à Toronto. En mai de cette année-là, Isabella Macmillan Stewart suivit des leçons de Mme Eddy et devint ainsi instructrice qualifiée en Science chrétienne. Fondée sur la conviction qu’avait Mme Eddy que, selon la Bible, seul l’esprit, ultimement, est réel, la Science chrétienne tirait une bonne partie de son influence du fait qu’elle offrait la guérison sans recours à la médecine. Les praticiens faisaient valoir que la guérison résultait non pas de la foi, mais de l’habitude de penser juste. Tout en pratiquant à Toronto cet art de guérir, Isabella et John Stewart fondèrent un établissement de formation de praticiens, le Toronto Christian Science Institute.

Les activités des Stewart ne tardèrent pas à soulever la colère de l’establishment médical torontois, et ils furent souvent traînés en justice. Accusé de pratique illégale de la médecine, John fut finalement exonéré de tout blâme par la Cour des plaids communs de l’Ontario en 1888 parce qu’il n’avait prescrit aucun médicament. À cause de la mort d’une personne connue qu’elle traitait, Isabella Macmillan Stewart fut accusée d’homicide involontaire en 1890, mais, en dépit du verdict de « négligence grave » prononcé par un coroner, un jury d’accusation rejeta la charge.

En 1889, une congrégation scientiste chrétienne fut mise sur pied à Toronto. C’était la première hors des États-Unis, et Isabella Macmillan Stewart en devint pasteure en 1892, l’année où l’Église mère fut officiellement établie aux États-Unis. En 1895, Mme Eddy ordonna à toutes les congrégations scientistes chrétiennes de prendre pour « seul guide » la Bible et son livre intitulé Science and health, with key to the Scriptures. De 1899 à 1902, puis en 1906, Isabella Macmillan Stewart exerça la fonction de premier lecteur, que John Henry exerça aussi. Entre-temps, le couple tenait l’institut, et Isabella Macmillan Stewart se dévouait inlassablement à des patients qui, souvent, payaient des honoraires ridiculement bas ou recevaient un traitement gratuit. Jusqu’à sa mort, son nom demeura sur la liste des praticiens reconnus de la Science chrétienne.

Isabella Macmillan Stewart devint veuve en 1904. Mme Eddy la pressa alors de venir lui tenir compagnie dans sa retraite de Concord, au New Hampshire, mais elle hésitait à abandonner son fils. Cependant, à la demande du conseil d’administration de l’Église mère, elle s’installa à Boston avec son fils en 1906, et continua d’enseigner et d’exercer dans cette ville. En 1909, elle retourna à Toronto, mais à la suite d’une fronde, elle fut écartée de la direction de la congrégation. Ses partisans jouèrent un rôle prépondérant dans la création d’une nouvelle congrégation à laquelle elle se joignit en octobre 1910. Elle mourut à Boston pendant qu’elle était en visite chez sa sœur Annie Knott.

Tout comme John Henry Stewart, Isabella Hendry Macmillan Stewart contribua à l’implantation de la Science chrétienne au Canada. En raison de son influence dominante, elle acquit vite une renommée qui éveilla du ressentiment parmi ses collègues. Remarquablement intelligente et pleine de zèle, elle exerça une forte autorité à Toronto pendant les premières années de la congrégation.

John Webster Grant

Isabella Hendry Macmillan Stewart a publié deux articles, « The scientific universe » et « Another Christian Science trial », dans le Christian Science Journal (Boston), déc. 1893 : 399–402 et févr. 1896 : 469–472, et un autre, « Healed by Christian Science », dans le Christian Science Sentinel (Boston), 29 août 1901 : 833s. ; elle a aussi rédigé avec son mari, John Henry Stewart, « Christian Science in the courts in Canada », pour le Christian Science Journal, mai 1898 : 92–95.

AO, RG 22–392, boîte 250, dossier 8459.— Arch. privées, Helen Stewart (Toronto), notes dactylographiées concernant Isabella Macmillan et J. H. Stewart (exemplaire conservé à la First Church of Christ, Scientist, Toronto).— First Church of Christ, Scientist (Boston), Church Hist. Dept., File information concerning Isabella Macmillan Stewart.— Globe, 16 oct. 1890, 5 août 1912.— Christian Science Journal, mai 1889 : 103s. ; août 1889 : 226.— J. D. Fulton, « Christian Science »,dans Spirit of Toronto, 1834–1984, M. L. Holton, édit. (Toronto, 1983), 201–207.— The Queen v. Stewart (1888), Ontario Reports (Toronto), 17 : 4–6.

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John Webster Grant, « MACMILLAN, ISABELLA HENDRY (Stewart) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macmillan_isabella_hendry_14F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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