Titre original :  Photograph Rev. Dr. Alexander Mathieson, Montreal, QC, 1865 William Notman (1826-1891) 1865, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-15849.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

Provenance : Lien

MATHIESON, ALEXANDER, ministre presbytérien, né le 1er octobre 1795 à Renton, dans le Dunbartonshire, Écosse, fils du soldat George Mathieson et de Janet Ewing, décédé le 14 février 1870 à Montréal.

Alexander Mathieson fréquenta les écoles locales de Dumbarton et de Sterling, et sortit diplômé, en 1814, de Glasgow University. Il continua de fréquenter le collège comme étudiant à temps partiel en théologie tout en donnant des leçons particulières pour subvenir à ses besoins. En 1823, l’Église d’Écosse l’autorisa à prêcher et, en 1826, le révérend John Burns, ministre de l’église presbytérienne St Andrew à Montréal, le choisit pour successeur.

Les presbytériens de St Andrew (actuellement St Andrew et St Paul) étaient au nombre de ceux qui prônaient le maintien d’un lien avec l’Église d’Écosse, opinion que partageait fortement Mathieson. La congrégation, prospère, comptait plusieurs marchands écossais de Montréal. À l’origine, les appointements de Mathieson se montaient à £250 par an. En 1832, l’église disposait d’un revenu annuel de £450 et comptait 1 500 membres. En 1835, sous l’égide de négociants comme William Ritchie*, elle se donna une constitution. Cette année-là, Mathieson fit beaucoup pour la fondation de la St Andrew’s Society de Montréal dont il fut le premier aumônier, poste qui lui fut confié à 25 reprises au cours de sa vie. En 1837, en congé en Grande-Bretagne et en Europe, il abandonna sa charge à St Andrew, dans l ;espoir apparent de se trouver une paroisse en Écosse. Il n’y parvint pas, mais en 1837, l’University of Glasgow lui octroya un doctorat en théologie puis, à l’automne de 1838, il reprit son poste à Montréal.

Au cours de ces années, Mathieson renforça le presbytérianisme en collaborant à la fondation du synode de l’Église presbytérienne du Canada affiliée à l’Église d’Écosse (1831). Il en fut nommé second président en 1832. Le lien avec l’Église d’Écosse qui lui tenait tellement à cœur perdura donc. Avec William Morris*, homme politique du Haut-Canada, il prétendait que l’Église presbytérienne, établie dans tout l’empire, avait « droit » à une partie des revenus des « réserves » du clergé ; en 1840, son parti triompha et l’Église d’Écosse obtint une part équivalant à la moitié de celle de l’Église d’Angleterre. La même année, l’union se fit avec les presbytériens du synode uni du Haut-Canada. D’abord, Mathieson s’opposa à cette union, mais l’accepta lorsqu’il s’aperçut que le nom du nouvel organisme faisait mention de l’affiliation à l’Église d’Écosse. À la même époque, il collabora aussi à la création de Queen’s College à Kingston, qui devait former les ecclésiastiques et les étudiants selon les méthodes de l’Église d’Écosse. Nommé l’un des fondateurs dans la charte royale de 1841, il fut un des administrateurs du collège de 1842 à 1868.

Dans les années 40, Mathieson travailla beaucoup à la fondation d’un comité qui devait établir une mission à l’intention des Canadiens français, ainsi qu’aux œuvres missionnaires auprès des Highlanders des Cantons de l’Est. Il fit également beaucoup en 1847 pour la création du Fonds des veuves et orphelins des ministres de l’Église presbytérienne du Canada, dont il fut membre du conseil d’administration jusqu’à sa mort. En 1856, il fit partie des fondateurs du St Andrew’s Home, mis sur pied par la St Andrew’s Society de Montréal à l’intention des immigrants et des Écossais sans foyer.

La scission qui eut lieu dans l’Église d’Écosse en 1843–1844 ne tarda pas à susciter des controverses dans les deux Canadas [V. Robert Burns]. Naturellement, Mathieson demeura imperturbablement du côté de ceux qui restaient fidèles à l’Église d’Écosse. Si certains membres de sa congrégation rejoignirent l’Église libre, il attira nombre de sommités jusqu’alors membres de la congrégation de St Gabriel. La richesse et l’influence de St Andrew s’accrurent donc encore. En 1847, la congrégation acheta un terrain sur la côte Beaver Hall et y construisit en 1851 une magnifique église de $64 000, en s’inspirant des plans de la cathédrale de Salisbury, et qu’on finit par appeler la « cathédrale écossaise ». Entre temps, comme il convenait à une église fréquentée par des hommes d’affaires, St Andrew avait été constituée en société en 1849. Lorsqu’elle revisa sa constitution en 1850–1851, l’un des nouveaux administrateurs se trouva être l’ami de Mathieson, William Edmonstone, avec lequel il fit, en 1855, la tournée des provinces Maritimes, comme délégué du synode, pour resserrer les liens avec leurs coreligionnaires presbytériens. Doyen des ministres de l’Église d’Écosse au Canada, il fut élu président pour la deuxième fois en 1860. Il s’opposa à la tendance à l’unification des divers synodes presbytériens, qui commençait à se manifester à cette époque, et qui aboutit à l’union de 1875.

Au cours des dix dernières années de la vie de Mathieson, St Andrew ne cessa de prospérer ; Mathieson avait un adjoint régulier et pouvait passer ses étés dans sa ferme des Cantons de l’Est. En 1869, ses appointements annuels se montaient à $3 600. De riches paroissiens venaient agrandir régulièrement la congrégation : Andrew Wilson, copropriétaire du Montreal Herald, et sir Joseph Hickson*, directeur général de la Compagnie du chemin de fer du Grand Tronc. St Andrew brûla le 23 octobre 1869 mais elle était « largement assurée », et il ne fallut guère de temps pour rassembler les fonds nécessaires à sa reconstruction.

Mathieson avait épousé, en 1840, Catherine Elizabeth (1822–1856), fille de John Mackenzie, éminent négociant de Montréal, ce qui le mit en rapport avec les grandes familles du commerce, les Esdaile, les Fisher et les Torrance. Ils eurent deux fils et quatre filles. De noble et vénérable prestance, Mathieson mourut trois semaines à peine après son dernier sermon. Il aurait pu avoir plus d’influence, n’eût été son franc-parler, surtout sur les questions d’organisation ecclésiastique et s’il avait voulu se concilier quelque peu ses adversaires. Il adoptait presque toujours une attitude militante, fréquemment une attitude triomphante, et il faisait preuve trop souvent d’intransigeance, à l’instar de bien des membres du clergé canadien au xixe siècle, mais, comme John Strachan et Adolphus Egerton Ryerson*, il fit beaucoup pour son Église, en particulier dans le domaine pratique.

Frederick H. Armstrong

Alexander Mathieson, The moral and religious influences of autumn, a sermon in three parts, preached in Saint Andrew’s Church, Montreal [...] (Montréal, 1850) ; A sermon, occasioned by the death of the late Mr. Robert Watson, preached in St. Andrew’s Church, Montreal, April 8th, 1827 (Montréal, 1827) ; A sermon preached in St. Andrew’s Church, Quebec, on the 29th May, 1861, at the opening of the Synod of the Presbyterian Church of Canada in Connection with the Church of Scotland (Montréal, 1861).— Canada, prov. du, Statutes, 1849, c.154.— Morgan, Bibliotheca Canadensis, 252.— Notman et Taylor, Portraits of British Americans, I : 89–91.-D. D. Calvin, Queen’s University at Kingston : the first century of a Scottish-Canadian foundation, 1841–1941 (Kingston, Ont., 1941).— Campbell, History of Scotch Presbyterian Church, 746ss.— James Croil, Life of the Rev. Alex. Mathieson, D.D., minister of St. Andrew’s Church, Montreal, with a funeral sermon, by the Rev. John Jenkins [...] (Montréal, 1870).— W. J. Rattray, The Scot in British North America (4 vol., Toronto, 1880–1884), III : 851–854.

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Frederick H. Armstrong, « MATHIESON, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mathieson_alexander_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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