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McDONELL, JOHN, dit Le Prêtre (il signa Macdonell à partir des années 1830), officier de milice, trafiquant de fourrures, homme d’affaires, juge, fonctionnaire et homme politique, né le 30 novembre 1768 en Écosse, fils de John McDonell of Scothouse ; décédé le 17 avril 1850 à Pointe-Fortune, Haut-Canada.

John McDonell appartenait à une éminente famille catholique, les McDonell of Scothouse (Scotus), de l’île de Skye, qui jouissaient d’une longue tradition militaire. Son père, surnommé Spanish John pour avoir servi dans l’armée espagnole durant la guerre contre les Autrichiens dans les années 1740, avait appuyé la cause des Stuart avant d’immigrer dans le Nouveau Monde. En 1773, il partit avec sa famille et environ 600 membres du clan Macdonell of Glengarry pour la colonie de New York et s’installa dans la vallée de la Mohawk. Pendant la Révolution américaine, Spanish John et son fils aîné, Miles Macdonell*, premier gouverneur d’Assiniboia (1811–1815), se joignirent aux forces loyalistes. Le jeune John servit un certain temps dans la milice après 1788, année où l’on publia sa nomination au grade d’enseigne dans le bataillon de Cornwall and Osnabruck. Entre-temps, sa famille était partie pour la province de Québec et s’était installée près de ce qui est aujourd’hui Cornwall.

En mai 1793, John travaillait à titre de commis pour la North West Company, qui l’envoya à l’ouest, dans la vallée de la rivière Qu’Appelle. Il gravit rapidement les échelons et, vers 1796, il était devenu associé hivernant. Trois ans plus tard, il avait la responsabilité du département du haut de la rivière Rouge et y demeura jusqu’en 1809, lorsqu’on lui confia le département de l’Athabasca. C’est durant son séjour dans le Nord-Ouest qu’on le surnomma Le Prêtre, sans doute à cause de sa piété et de son insistance pour que ses hommes observent les fêtes catholiques.

Au début du printemps de 1812, McDonell se préparait à quitter le Nord-Ouest pour aller faire son tour de service à Montréal. Dans une lettre adressée à son frère Miles en juillet, il se dit incertain de revenir à l’intérieur du pays et, de fait, il quitta la North West Company cette année-là. En juillet, à son arrivée au fort William (Thunder Bay, Ontario), il apprit que la guerre venait d’éclater avec les États-Unis et il décida de se joindre à des trafiquants qui voulaient attaquer la garnison américaine à Michillimakinac (Mackinac Island, Michigan). L’expédition réussit [V. Charles Roberts*] ais McDonell et ses amis arrivèrent trop tard pour y prendre part. En octobre, il reçut une commission de capitaine dans le Corps of Canadian Voyageurs et fut capturé au cours de la bataille de Saint-Régis, après seulement trois semaines de service. En avril 1813, il était établi dans la vallée inférieure de l’Outaouais, où il avait acheté 1 000 acres de terre, situées dans le canton de Hawkesbury et près de Pointe-Fortune, sur la frontière provinciale. À quand remontait son installation ? On ne sait trop. Il est possible qu’il soit demeuré quelque part dans le Haut ou le Bas-Canada pendant au moins une partie de 1814 ; toutefois, il signala plus tard qu’il était à l’intérieur du pays cette année-là. D’autres sources suggèrent qu’en 1814 McDonell songeait à se retirer dans la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba), où le comte de Selkirk [Douglas*] avait offert de lui concéder un canton de 10 000 acres.

Il semble que McDonell déclina cette offre, puisque vers 1817 il était déjà établi dans la partie haut-canadienne de Pointe-Fortune, où il se construisit une grande maison, Poplar Villa, et se mit à cultiver la terre. Il emménagea avec Magdeleine Poitras, une Métisse qu’il avait épousée à la façon du pays quelque temps avant 1797. En juin 1812, à son retour de l’intérieur du pays, il avait écrit à son frère Miles qu’elle était avec lui depuis 18 ans, c’est-à-dire depuis qu’elle était venue se mettre « sous [sa] protection » à l’âge de 11 ans. Toujours conscient de son devoir, il n’avait pas l’intention d’imiter les nombreux trafiquants de fourrures qui laissaient leur femme derrière lorsqu’ils allaient prendre leur retraite dans l’Est, pratique qu’il jugeait « cruelle ». Il avait plutôt décidé d’emmener Magdeleine et d’assurer à ses enfants une « éducation de base, de sorte qu’ils puissent faire leur chemin dans la vie [en exerçant] un métier honnête ». Il avait déjà envoyé instruire trois enfants dans l’Est et avait emmené les trois autres avec leur mère en 1813. L’année précédente, avant l’expédition de Michillimakinac, il avait fait un testament qui répartissait ses biens en parts égales entre ses enfants et prévoyait une rente de £50 pour Magdeleine. Il se peut toutefois qu’il n’ait jamais fait les démarches voulues pour garantir leurs droits sur ses biens. Un contrat de mariage avait été rédigé le 13 avril 1813, juste avant que McDonell achète la terre de Pointe-Fortune, mais le mariage n’eut manifestement pas lieu. Le 24 avril 1853, trois ans après la mort de John, Magdeleine fit dresser un acte de mariage posthume pour s’assurer qu’elle et ses enfants – ils avaient eu quatre fils et deux filles – seraient les héritiers légaux.

Une fois établi à Pointe-Fortune, McDonell devint le principal homme d’affaires de la région. Il ouvrit un magasin général au village et, en 1819, il était devenu l’un des premiers membres du réseau de transitaires qui assuraient le transport des marchandises sur la rivière des Outaouais, en direction et en provenance de Montréal. Il était associé aux firmes Grant and Duff et Whiting and Crane, qui toutes deux faisaient du transit aussi bien sur cette rivière que sur le Saint-Laurent. Entre Pointe-Fortune et Hull, il travailla avec Thomas Mears, de Hawkesbury Mills, et Philemon Wright, de Hull. Vers 1819, il investit dans un bateau à vapeur ; cette initiative était cependant vouée à l’échec, puisque le navire (alors à Lachine) avait un trop fort tirant d’eau, comme Miles le lui avait d’ailleurs dit en octobre 1819.

Homme de grande taille (au moins six pieds et trois pouces) qui revêtait à l’occasion le costume traditionnel des Highlands, McDonell s’intéressa activement aux affaires publiques. En 1816, on le nomma juge de la Cour de district d’Ottawa, poste qu’il conserva pendant neuf ans ; il servit aussi à titre de commissaire de la voirie du district. De 1817 à 1820, il représenta la circonscription de Prescott à la chambre d’Assemblée du Haut-Canada et, en 1822, reçut le grade de colonel dans la Prescott Reserve Militia.

Malgré ses succès en affaires et sur la scène publique, John McDonell ne parvint jamais à la sécurité et à la stabilité financières. Son placement dans le vapeur se solda sans aucun doute par une perte. De plus, il donna sans compter aux églises, aux écoles et à sa famille. Mgr Alexander McDonell, évêque de Kingston, faisait régulièrement appel à sa générosité. Son frère Miles, qui avait toujours besoin d’argent, effectuait des retraits répétés de son compte à la North West Company ; il faisait instruire ses filles à Montréal, à grands frais, et c’est John qui payait en grande partie ces dépenses. C’est également John qui s’occupa de Miles lorsque ce dernier tomba malade une fois revenu de l’intérieur du pays. Poplar Villa contribua peut-être aussi à sa détresse financière. En 1820, le gouverneur lord Dalhousie [Ramsay] reconnaissait que McDonell avait fait fortune avec la North West Company, mais il ajoutait : « comme un fou [… il] a dépensé tout son avoir dans une grosse maison, qu’il dit ne pas pouvoir maintenant se permettre de meubler ». Cette situation amena McDonell à prendre de nombreuses hypothèques sur sa propriété. En 1830, il avait un tel besoin d’argent que, pour tenter de le libérer de sa dette, Donald Æneas MacDonell*, le fils de Miles, jugea nécessaire de céder par écrit ses droits personnels sur l’argent que la succession de Selkirk devait à son père. Les sommes dues par Selkirk ne purent cependant pas être recouvrées et, en 1842, John Mcdonell dut mettre en vente sa maison et son domaine. D’une façon ou d’une autre, il parvint à garder sa maison, où il mourut huit ans plus tard. On l’enterra de l’autre côté de la rivière, à St Andrews (Saint-André-Est, Québec).

Herbert J. Mays

Le journal de John McDonell a été publié sous les titres de « Mr John McDonnell : some account of the Red River (about 1797), with extracts from his journal », les Bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest (Masson), 1 : 265–295, et « The diary of John Macdonell », Five fur traders of the northwest [...], C. M. Gates, édit. ([2e éd.], St Paul, Minn., 1965), 61–119.

AO, MU 1780, A-1-1–A-4.— APC, MG 19, El ; E4 ; MG 25, 62 : 653–658.— Ont. Heritage Foundation, Property Restoration Unit (Toronto), T. A. Reitz, « Macdonell House, Pointe Fortune, Ontario » (archaeological research report, 1981).— « Journals of Législative Assembly of U.C. », AO Report, 1912 : 369.— Ramsay, Dalhousie journals (Whitelaw), 2 : 33–34.— Chadwick, Ontarian families.— Legislators and legislatures of Ont. (Forman), 1 : 43.— Reid, Loyalists in Ont., 196.— Brown, Strangers in blood.— J. M. Gray, Lord Selkirk of Red River (Toronto, 1963).— Ruth McKenzie, « The John Macdonell House, « Poplar Villa », Point Fortune, Ontario » (copie dactylographiée, Environnement Canada – Parks, agenda report, no 1969–10, 1969 ; copie à Canada, Parcs Canada, Commission des lieux et monuments hist., Ottawa).— Morton, Hist. of Canadian west (1939).— Rich, Fur trade (1967).— Van Kirk, « Many tender ties ».— M. [E.] Wilkins Campbell, The North West Company (Toronto, 1957).— J. G. Harkness, « Miles Macdonell », OH, 40 (1948) : 77–83.— A.-G. Morice, « A Canadian pioneer : Spanish John », CHR, 10 (1929) : 212–235 ; « Sidelights on the careers of Miles Macdonell and his brothers », 308–332.

Bibliographie générale

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Herbert J. Mays, « McDONELL, JOHN, Le Prêtre (1768-1850) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcdonell_john_7F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/mcdonell_john_7F.html
Auteur de l'article:    Herbert J. Mays
Titre de l'article:    McDONELL, JOHN, Le Prêtre (1768-1850)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    18 mars 2024