Titre original :  From: The birds of Ontario; being a concise account of every species of bird known to have been found in Ontario with a description of their nests and eggs and instructions for collecting birds and preparing and preserving skins, also directions how to form a collection of eggs
by Thomas McIlwraith, 1894. https://archive.org/details/ontariobirdsofbe00mcilrich/page/n6.

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McILWRAITH, THOMAS, homme d’affaires et ornithologue, né le 26 décembre 1824 à Newton upon Ayr, Écosse, septième des dix enfants de Thomas McIlwraith, tisserand, et de Jean Adair Forsyth ; le 20 octobre 1853, il épousa au même endroit Mary Park, et ils eurent quatre filles, dont une mourut bébé, et quatre fils ; décédé le 31 janvier 1903 à Hamilton, Ontario.

Passionné d’histoire naturelle, Thomas McIlwraith gagna sa vie dans les services publics et le commerce. Il fit son apprentissage d’ébéniste en Écosse, mais en 1851, il était directeur de la Newton Gas Works. À la fin de 1853, il immigra à Hamilton, dans le Haut-Canada, pour exercer une fonction semblable. Bien qu’il ait eu de bonnes relations parmi l’élite écossaise de cette ville où des entrepreneurs dynamiques allaient faire fortune, sa carrière d’homme d’affaires n’eut rien de remarquable. En 1871, après avoir dirigé durant 18 ans la Hamilton Gas Light Company, il quitta son poste et acheta, au pied de la rue MacNab, le quai qui allait porter par la suite le nom de Commercial. Il importait du charbon et transitait des produits industriels. Ses concitoyens avaient l’habitude de voir circuler ses chariots dans les rues, mais, comme son entreprise n’avait pas facilement accès aux chemins de fer et misait surtout sur des produits d’importation qui étaient en train d’être déclassés par des produits canadiens – le fer en gueuse par exemple –, elle déclina et fut vendue peu après sa mort.

McIlwraith fit partie du conseil d’administration de diverses compagnies d’assurances et banques locales, et en 1878, il fut membre du conseil municipal de Hamilton. Toutefois, il semble qu’aucune de ces fonctions ne l’absorba beaucoup, et il se retira à peu près totalement du milieu des affaires dans les années 1880. C’était un fidèle actif de l’église presbytérienne Central, et il votait pour les libéraux.

On se souvient surtout de McIlwraith comme d’un pionnier de l’ornithologie. Homme de terrain, il était convaincu que l’observation directe était essentielle à la compréhension des migrations et de l’habitat, deux aspects de l’ornithologie qui l’intriguaient particulièrement. Presque chaque jour, d’abord en compagnie de son frère Andrew, puis du benjamin de ses fils, Kennedy Crawford, il parcourait des milles à pied le long de la baie de Burlington (port de Hamilton), dans le marais de Dundas et dans la « montagne ». On peut supposer que la routine de l’usine de gaz lui pesait et que, s’il lança sa propre entreprise, ce fut en partie pour pouvoir se consacrer davantage à l’étude des oiseaux.

Au xixe siècle, avant la multiplication des appareils photo et des jumelles, il était courant que l’on abatte, vide et empaille des oiseaux pour les exposer et les étudier. McIlwraith allait régulièrement « chasser » pour ajouter des espèces nouvelles à sa collection. Apparemment, tuer des oiseaux à des fins d’étude ne tourmentait guère les gens de sa génération. Il faisait lui-même le travail de taxidermiste, et on peut encore observer, au Royal Botanical Gardens Nature Interpretive Centre de Hamilton et au Musée royal de l’Ontario, à Toronto, des centaines de spécimens rassemblés par lui, dont certains se trouvent dans les caisses de bois qu’il a fabriquées. Le célèbre naturaliste Ernest Thompson Seton* apprit la taxidermie à ses côtés et lui emprunta des modèles pour les dessiner. De 1883 à 1896, McIlwraith échangea des dépouilles d’oiseaux avec des collectionneurs de toute l’Amérique du Nord.

McIlwraith acquit une grande réputation en raison de son apport à la science canadienne. Vice-président de la Hamilton Association for the Advancement of Literature, Science, and Art en 1860, il en fut bibliothécaire et conservateur durant 15 ans, et élu président en 1880. En outre, il occupa plusieurs années la présidence de l’Institut des artisans de la ville. En 1883, on l’invita à participer à la fondation de l’American Ornithologists’ Union de New York ; lui-même, William Edwin Saunders et Montague Chamberlain* étaient les trois seuls Canadiens à avoir l’honneur de figurer parmi les 23 membres fondateurs. L’organisme le nomma ensuite coordonnateur de la tenue des registres ontariens de migration des oiseaux, ce qui le plaça au premier rang des ornithologues de la province. En 1886, à partir des registres qu’il compilait depuis 30 ans, il publia The Birds of Ontario. Ce livre, qui marque une étape dans le passage de la biologie des oiseaux au stade de discipline indépendante, présentait 302 espèces observées à six milles ou moins des limites de la ville de Hamilton et fut reconnu au delà des frontières comme un modèle du genre. Le style de McIlwraith est agréable et pénétré d’une éloquente sensibilité aux plaisirs de l’histoire naturelle. Ses conférences sur l’ornithologie attiraient un vaste public, et son auditoire goûtait son humour.

Vers 1890, Thomas McIlwraith et John Macoun*, de la Commission géologique du Canada, décidèrent d’écrire un livre sur les oiseaux de l’ensemble du pays. Macoun y apporterait l’expérience acquise au fil d’observations effectuées sur tout le continent, et McIlwraith rédigerait le texte. Cependant, à leur grande déception, la commission mit fin à leur travail deux ans plus tard, peut-être en partie parce que McIlwraith n’avait pas de diplôme (ce qui n’avait pourtant pas été un handicap jusque-là) et n’appartenait pas à la petite coterie qui dirigeait l’organisme. Il transféra son entreprise à son fils Thomas Forsyth en 1893 et entreprit de réviser The Birds of Ontario, dont une édition augmentée et illustrée parut l’année suivante. Ensuite, il se consacra à ses jardins et à ses arbres fruitiers.

Thomas F. McIlwraith

Un certain nombre de sources importantes concernant Thomas McIlwraith se trouvent en la possession de ses descendants, notamment une bible familiale et un journal tenu par son frère Andrew de 1857 à 1862. La collection de centaines de cartes postales datant des années 1870 aux années 1890 que possède la famille et qui permet d’identifier son réseau de relations d’affaires a été particulièrement utile pour détailler ses activités commerciales. Cette collection est mentionnée dans l’ouvrage de Diana Middleton et D. F. Walker, « Thomas McIlwraith : Hamilton coal merchant and forwarder, 1871–1893 » (texte dactylographié, Univ. of Waterloo, Ontario, 1980 ; l’auteur en possède une copie). Elle comprend aussi environ 100 cartes postales, datées de 1883 à 1896, concernant le rôle joué par McIlwraith dans l’enregistrement des mouvements migratoires pour l’American Ornithologists’ Union (AOU), et ses échanges de dépouilles d’oiseaux avec d’autres collectionneurs nord-américains.

Six lettres écrites par McIlwraith en 1885 à Joel Asaph Allen, de Cambridge, Mass., concernant la publication de Birds of Ontario, sont conservées aux AN (MG 29, B34). L’Ornithology Depart. du Musée royal de l’Ontario (Toronto) détient un manuscrit de 29 pages intitulé « Catalogue of birds » (1891) ; et l’on trouve la correspondance de McIlwraith dans les papiers de la Div. of Birds aux Smithsonian Institution Arch. (Washington).

L’ouvrage principal de Thomas McIlwraith, The birds of Ontario, being a list of birds observed in the province [...] a été publié à Hamilton, Ontario, en 1886 ; la seconde édition augmentée, où l’on a aussi ajouté des gravures d’un artiste anonyme, est parue à Toronto en 1894 sous le titre de The birds of Ontario, being a concise account of every species of bird known to have been found in Ontario [...]. Il a aussi produit plusieurs articles sur l’ornithologie, dont « List of birds observed in the vicinity of Hamilton, C.W., arranged after the system of Audubon » et « Notices of birds observed near Hamilton, C.W. », tous deux dans le Canadian Journal (Toronto), nouv. sér., 5 (1860) : 387–396, et 6 (1861) : 6–18, 129–138 ; « List of birds observed near Hamilton, C.W. », Essex Institute, Proc. (Salem, Mass.), 5 (1866) : 79–96 ; et deux articles dans le Hamilton Spectator, 21 janv. 1882, 24 févr. 1896 ; le dernier, sur le gros-bec des pins, est la dernière œuvre publiée de McIlwraith que l’auteur a pu localiser.  [t. f. mci.]

AN, RG 31, C1, 1861, 1871, Hamilton.— GRO-E, Newton upon Ayr, marriage certificate, 20 oct. 1853 ; reg. of births and baptisms.— HPL, Clipping file, Hamilton biog. ; Hamilton city records, RG 1, 1854–1872 ; Scrapbooks, Richard Butler, « Saturday musings » ; H. F. Gardiner ; H. B. Witton.— Hamilton Spectator, 2 févr. 1903.— « Life of Thomas McIlwraith is worthy of study », Hamilton Spectator, 5 oct. 1946 : 12 (on ne nomme pas l’auteur, mais l’article semble avoir été préparé par James Little Baillie, Percy Parker Ghent et Thomas Forsyth McIlwraith (petit-fils du sujet), tous liés au Musée royal de l’Ontario ; informatif, l’article va plus loin que d’autres analyses superficielles de la vie de McIlwraith  [t. f. mci.]).— American Ornithologists’ Union, Fifty years’ progress of American ornithology, 1883–1933 (éd. rév., Lancaster, Pa, 1933).— Auk : a Quarterly Journal of Ornithology (Cambridge, Mass.), 20 (1903) : 242 (notice nécrologique par le directeur, [J. A. Allen]) ; 21 (1904) : 1–7 (article nécrologique par A. K. Fisher).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— DHB (l’entrée sur McIlwraith laisse beaucoup à désirer, même si son auteur semble avoir vu l’article du Hamilton Spectator de 1946  [t. f. mci.]).— Marianne Gosztonyi Ainley, « Canadian involvement in the AOU », dans K. B. Sterling et Marianne Gosztonyi Ainley, A centennial history of the AOU (à paraître) ; « From natural history to avian biology : Canadian ornithology, 1860–1950 » (thèse de ph.d., McGill Univ., Montréal, 1985), particulièrement 53–63.— Hamilton Assoc. for the Advancement of Lit., Science and Art, Proceedings of the jubilee celebration [...] 1857–1907 (Hamilton, 1907) ; 75th anniversary meeting [...] 1857–1932 (Hamilton, 1932), 16.— W. A. Waiser, The field naturalist : John Macoun, the Geological Survey, and natural science (Toronto, 1989).

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Thomas F. McIlwraith, « McILWRAITH, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcilwraith_thomas_13F.html.

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Auteur de l'article:    Thomas F. McIlwraith
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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