MEDCALF, FRANCIS HENRY, mécanicien de moulins, fondeur, orangiste et homme politique, né le 10 mai 1803 à Delgany, comté de Wicklow, en Irlande, fils de William et de Martha Medcalf, décédé le 26 mars 1880 à Toronto, Ont.

Les parents de Francis Henry Medcalf émigrèrent dans le Haut-Canada avec leurs huit enfants en 1819 et s’établirent à Big Otter Creek, dans le canton de Bayham, sur une propriété qu’ils avaient achetée de Thomas Talbot*. Vers 1823, Francis Henry partit pour Philadelphie où il travailla comme forgeron et mécanicien de moulins. Il revint dans le Haut-Canada en 1839, vécut à Toronto et, en 1843, il était établi à son compte comme machiniste et comme mécanicien de moulins. En 1847, il ouvrit le Don Foundry and Machine Shop, qui se spécialisait dans les instruments et machines agricoles, dans les machines à vapeur et dans les grosses pièces de moulins et de scieries.

Vers 1830, Philadelphie était un champ de bataille où s’affrontaient Irlandais catholiques et Irlandais protestants. Après le séjour qu’il fit dans cette ville, Medcalf fut pour le reste de sa vie l’un des orangistes les plus convaincus. Il fut plusieurs fois maître de la loge 275 de Toronto, puis maître de la loge du district (et par la suite du comté) de Toronto de 1854 à 1862, et enfin grand maître provincial du Canada-Ouest de 1862 à 1864. Medcalf se présenta pour la première fois aux élections municipales à Toronto en 1860 et fut élu échevin ; il fut réélu en 1863 et occupa également cette charge de 1867 à 1871. Ses bons offices au sein de la loge orangiste l’amenèrent à briguer la mairie lors des élections de janvier 1864. En 1863, la controverse au sujet des écoles séparées avait atteint son point culminant et les libéraux, soutenus par le Globe de George Brown, formèrent une coalition avec les orangistes et les tories ; ils choisirent Medcalf comme candidat contre le maire sortant John George Bowes*. Bowes, défenseur des écoles séparées, passait pour être à la fois trop intelligent et trop fourbe. Medcalf, simple mécanicien qui, à force de labeur, avait connu la réussite, était dépeint au contraire comme un homme honnête, un peu bourru, qui n’avait la prétention de posséder ni talent pour la discussion ni dispositions pour les affaires. Il était également le candidat de tous les protestants inflexibles. Il battit Bowes et l’empêcha ainsi de remplir un septième mandat.

En 1865, Medcalf entra à la mairie avec une majorité écrasante et, en 1866, il fut élu sans opposition. Il prenait son mandat tellement au sérieux que, en 1866, des personnes plus calmes durent le modérer de crainte que le sang ne coule le jour de la Saint-Patrice, alors que l’on craignait un affrontement avec les Féniens. De 1867 à 1873, le maire était choisi par le conseil municipal, mais quand on revint au suffrage universel en 1874, Medcalf récolta encore une fois le plus de voix. Cependant, en 1876, alors que ses partisans eux-mêmes se rendirent compte de son inaction, il fut battu à plate couture. Il avait déjà subi une défaite en mars 1871, au cours d’une élection dans la circonscription provinciale de Toronto-Est, où il avait été battu par Matthew Crooks Cameron*.

En 1831, Medcalf avait épousé Mary Harrison, de Philadelphie, et ils eurent six enfants. Les quatre fils apprirent le métier de leur père et le troisième, Alfred, s’associa à son père et prit la succession de la fonderie à la mort de Medcalf en 1880.

Bien vu à la fois des gens en place et de l’homme de la rue, Medcalf était surnommé « Old Square-toes », par allusion au fait qu’il préférait porter des bottes. Il se glorifiait de ce sobriquet qui, selon lui, signifiait qu’il était resté modeste et incorruptible. La seule chose qui le mettait hors de lui et excitait sa verve était l’autoritarisme des catholiques et les insultes pour l’ordre d’Orange. Toute sa vie il avait appartenu à de nombreuses associations fraternelles et la foule qui suivit ses obsèques comprenait non seulement des orangistes mais aussi des francs-maçons, et des membres de l’Independent Order of Foresters et de la Society of Odd-fellows.

Barrie Dyster

APC, FM 26, A (Papiers Macdonald), 237, Gilbert McMicken à Macdonald, 18 mars 1866.— MTCL, Toronto Public Libraries scrapbooks, II, en particulier l’élection de 1874.— St James’ Cemetery (Toronto).— Annual report of the Grand Lodge of the Loyal Orange Association of British North America, 18471857.— Minutes of the proceedings of the Council of the City of Toronto, 18601871, 18741876.— Globe (Toronto), 1860, janvier 1861, décembre 1863, janvier, décembre 1864, janvier, décembre 1865, janvier 1866, janvier 1874, 18751876, 29 mars 1880.— Leader (Toronto), décembre 1863, janvier, décembre 1864, janvier, décembre 1865, janvier 1866.— Mail (Toronto), 29 mars 1880.— City of Toronto directory, for 1867–8 (Toronto, 1867).— Commemorative biog. record, county York, 626s.— Cyclopærdia of Can. biog. (Rose, 1886), 124.— The Toronto directory and street guide for 1843–4, Francis Lewis, édit. (Toronto, 1843).— Hist. of Toronto and county of York, II : 108s.— Landmarks of Toronto (Robertson), VI : 153–164, 195.— Middleton, Municipality of Toronto.— S. B. Warner, The private city : Philadelphia in three periods of its growth (Philadelphie, 1968).

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Barrie Dyster, « MEDCALF, FRANCIS HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/medcalf_francis_henry_10F.html.

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Auteur de l'article:    Barrie Dyster
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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