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Titre original :  Hannah Maria Norris (Mrs W.F. Armstrong)

Provenance : Lien

NORRIS, HANNAH MARIA (Armstrong), éducatrice, missionnaire baptiste et auteure, née le 30 novembre 1842 à Canso, Nouvelle-Écosse, fille de George Norris et de Hannah Whitman ; le 31 janvier 1874, elle épousa à Rangoon (Yangon, Birmanie) le révérend William Freeman Armstrong, et ils eurent deux fils et une fille ; décédée le 14 septembre 1919 à Toronto.

Hannah Maria Norris naquit à Canso d’un couple catholico-protestant. Issue d’une famille appartenant au milieu marchand, elle reçut une bonne formation élémentaire et fit des études à l’école normale de Truro en 1860–1861. Après son retour à Canso, elle enseigna aux jeunes de la localité et aux enfants micmacs des îles voisines, en se donnant la peine d’apprendre leur langue. Le travail de pionnier accompli par Silas Tertius Rand*, missionnaire baptiste chez les Micmacs, lui servit de modèle.

En 1866, Hannah Maria abandonna le congrégationalisme et se convertit au baptisme. Sa liberté d’esprit et d’action l’incita à assumer deux ans plus tard un poste d’enseignante dans un établissement baptiste de Wolfville, le Grand Pré Seminary. À l’époque, les confessions protestantes du Canada s’intéressaient de plus en plus aux missions d’outre-mer. Avant sa conversion, Hannah Maria avait commencé à se documenter sur les missions du sous-continent indien. À Wolfville, bastion de l’organisation baptiste des Maritimes, elle put en apprendre davantage, notamment du révérend Arthur Richard Ralph Crawley et de sa femme, Laura Johnston, en congé après un séjour en Birmanie. Elle résolut d’offrir à la Baptist Convention of Nova Scotia, New Brunswick and Prince Edward Island d’aller œuvrer en Birmanie.

On ne saurait comprendre les motifs personnels de Hannah Maria Norris sans tenir compte de sa foi évangélique. Dans les années 1860 et 1870, il n’était pas question d’« imposer une religion étrangère » à une autre culture. Du point de vue des baptistes, Mlle Norris n’imposait pas ses services, elle les offrait. En outre, le travail missionnaire lui donnerait l’occasion d’améliorer la qualité de la vie des femmes et des enfants dans des sociétés où, trop souvent, les femmes étaient traitées comme des possessions.

La Baptist Convention réagit d’abord avec tiédeur à sa candidature, prétextant le manque de fonds et l’inquiétude d’envoyer en mission des femmes célibataires. Ce n’est qu’après que Mlle Norris eut décidé de se rendre en personne à l’American Baptist Missionary Union que les membres conservateurs fléchirent. En fait, elle s’était déjà embarquée à Halifax lorsque le révérend Edward Manning Saunders la convainquit de s’adresser de nouveau à la Baptist Convention. Cette fois, les leaders religieux laissèrent entendre que, si elle étudiait les langues des Karen et réussissait à amasser des fonds auprès des femmes baptistes, l’organisation l’accepterait. Hannah Maria Norris retourna donc à Canso et lança, le 18 juin 1870, la Woman’s Baptist Missionary Aid Society. En deux mois, grâce à son dynamisme et à ses talents d’organisatrice, elle fonda des sociétés dans 32 centres de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Cette réussite prouvait que les femmes baptistes tenaient à contribuer aux missions étrangères dans le cadre d’une structure féminine. Devant cet appui enthousiaste, la Baptist Convention accepta de soutenir Mlle Norris.

Partie pour Rangoon le 21 septembre 1870, Hannah Maria Norris travailla d’abord dans une école à Bassein, puis fut rattachée au poste de Tavoy. En janvier 1874, sept autres missionnaires parrainés par l’organisation des Maritimes la rejoignirent en Birmanie [V. Mary E. Lamont*]. Parmi ce groupe se trouvait William Freeman Armstrong, dont Hannah Maria avait fait la connaissance quand il étudiait la théologie à Wolfville. Elle l’épousa peu après son arrivée. L’année suivante, les Armstrong durent se rendre en Inde, où l’organisation avait décidé de concentrer ses efforts. À la tristesse d’avoir quitté la Birmanie, où ils avaient investi beaucoup d’efforts, notamment dans l’étude des langues, s’ajoutèrent de fréquentes maladies. Ils rentrèrent au Canada en 1880 pour recouvrer la santé, mais ne réussirent pas à régler leur conflit avec l’organisation. Lorsqu’ils retournèrent dans les missions, ce fut en Birmanie, sous les auspices de l’American Baptist Missionary Union.

Au total, les Armstrong œuvrèrent en Birmanie et en Inde pendant plus de 40 ans. Durant tout ce temps, ils firent de l’alphabétisation dans des postes tel Chicacole (Srikakulam, Inde), où ils tenaient des écoles pour filles et pour garçons. À partir de ce seul poste, ils rayonnèrent dans quelque 4 000 villages et localités. Hannah Maria étudia non seulement les dialectes des Karen, mais aussi le birman, le tamoul, le telugu et l’hindoustani, et elle publia des articles et des livres qu’elle avait traduits de ces langues. Ses lettres au Canada parurent dans des périodiques tels le Christian Messenger, le Tidings, le Canadian Missionary Link et le Missionary Review of the World. Dans ses dernières années, elle voyagea beaucoup afin de recueillir des fonds pour une école multinationale à Rangoon.

Hannah Maria Norris Armstrong rentra au Canada seulement après le décès de son mari, survenu en 1918. L’héritage qu’elle laissa en mourant l’année suivante à Toronto n’était pas du tout dérisoire. Figurant au nombre des femmes capables et instruites qui formaient l’avant-garde de l’organisation des missions étrangères au Canada, elle avait amené les baptistes des Maritimes à s’engager en territoire missionnaire. Les sociétés féminines d’aide aux missions s’unirent en 1871 ; en 1884, elles formèrent la Woman’s Baptist Missionary Union of the Maritime Provinces, qui existe toujours. Hannah Maria Norris Armstrong avait été l’émissaire des femmes qui, trop occupées dans leur foyer, limitées par leurs ressources financières et les convenances, pouvaient néanmoins se réunir chaque semaine pour entendre parler de leurs consœurs engagées dans les missions d’outre-mer, communiquer avec elles par des périodiques et une correspondance volumineuse, et participer par leur entremise à un travail d’évangélisation. L’exemple de Mme Armstrong montrait que, malgré le conservatisme social et religieux qui caractérisait le Canada à la fin de l’époque victorienne, les femmes pouvaient préparer l’avènement d’une société plus libérale dans laquelle elles-mêmes et leurs filles pourraient prendre une part beaucoup plus grande.

Allen B. Robertson

Hannah Maria Norris Armstrong a publié un certain nombre d’ouvrages, dont Little Utchima (Rhoda) : a letter from Mrs. Armstrong, recent missionary to the Telegus, to the Heart and Hand Mission Band in Providence, R.I. (Providence, 1883) ; Tamil hymns [...] Telugu and Hindustani [...] churches in Burma (Rangoon [Yangon, Union de Myanma], 1899) ; Charlie’s triumph : the story of a Tamil kindergartner (Rangoon, 1901) ; et une traduction de Ko San Lone, Karen folk-lore, an unwritten bible (Rangoon, 1913). Les détails concernant Tamil hymns et Charlie’s triumph ont été obtenus du professeur H. Miriam Ross, de l’Acadia Divinity College, Wolfville, N.-É., quia consulté des exemplaires de ces ouvrages que possèdent des descendants du sujet.  [a. b. r.]

Christian Messenger (Halifax), 1870, 1919.— An abiding conviction : Maritime Baptists and their world, R. S. Wilson, édit. (Saint-Jean, N.-B., 1988).— Baptist Convention of Nova Scotia, New Brunswick and Prince Edward Island, Minutes (Saint-Jean), 1870.— Canadian Missionary Link (Toronto), 1878–1881.— Ruth Compton Brouwer, New women for God : Canadian Presbyterian women and India missions, 1876–1914 (Toronto, 1990).— Mary Cramp, Retrospects : a history of the formation and progress of the Women’s Missionary Aid societies of the Maritime provinces (Halifax, 1892).— R. R. Gagan, A sensitive independence : Canadian Methodist women missionaries in Canada and the Orient, 1881–1925 (Montréal et Kingston, Ontario, 1992).— G. E. Levy, The Baptists of the Maritime provinces, 1753–1946 (Saint-Jean, 1946).— Missionary Rev. of the World (Princeton, N.J., et autres lieux), 1890.— Wendy Mitchinson, « Canadian women and church missionary societies in the nineteenth century : a step towards independence », Atlantis (Wolfville), 2 (1976–1977), n2, 2e partie : 57–75.— H. M. Ross, « Woman’s strategies for mission : Hannah Maria Norris blazes the trail in 1870 », Canadian Soc. of Church Hist., Hist. papers (s.l.), 1992 : 5–23.— E. M. Saunders, History of the Baptists of the Maritime provinces (Halifax, 1902).— D. A. Steele, Our pioneer : impressions regarding Mrs. H. M. N. Armstrong ([Amherst, N.-É., 1920]).— Tidings (Kentville, N.-É., et autres lieux), 1870–1918.

Bibliographie générale

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Allen B. Robertson, « NORRIS, HANNAH MARIA », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/norris_hannah_maria_14F.html.

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Auteur de l'article:    Allen B. Robertson
Titre de l'article:    NORRIS, HANNAH MARIA
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    18 mars 2024