DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  Image from Letters from my home in India, being the correspondence of Mrs. George Churchill (1871-1916) ed. and arranged by Mrs. Grace McLeod Rogers, by Matilda Faulkner Churchill, 1916, George H. Doran Company.

Provenance : Lien

FAULKNER, MATILDA MOORE (Churchill), institutrice, missionnaire baptiste et auteure, née en octobre ou en novembre 1840 à Stewiacke, Nouvelle-Écosse, fille de William Faulkner, ingénieur, et de Nancy Woodworth, le 16 septembre 1873, elle épousa à Truro, Nouvelle-Écosse, le révérend George Churchill, ministre baptiste, et ils eurent deux fils et deux filles, dont une fille survécut jusqu’à l’âge adulte ; décédée le 12 août 1924 à Toronto.

Matilda Moore Faulkner naquit et grandit à Stewiacke. Pendant son adolescence, sa famille s’installa à Truro, où elle fréquenta l’école modèle et l’école normale, et obtint en 1861 un brevet d’enseignement de première classe. Elle enseigna d’abord dans les classes primaires et intermédiaires à Merigomish et à l’école modèle à Truro ; comptant parmi les premiers enseignants formés à l’école normale pour l’enseignement au secondaire, elle passa ensuite à la section supérieure de l’école modèle. Elle fit également du bénévolat auprès des personnes défavorisées en organisant la tenue d’offices religieux et en mettant sur pied une école du soir pour la population baptiste de race noire de Truro. À cette époque, elle nourrissait le désir de devenir missionnaire à l’étranger, idée, déclara-t-elle plus tard, qui avait jailli dans son esprit à l’âge de 14 ans, à la suite d’une série de « rencontres merveilleuses » à Stewiacke au cours desquelles elle et des membres de sa famille avaient été baptisés.

Au début, les tentatives de Matilda Moore Faulkner de devenir missionnaire à l’étranger furent découragées en raison de son célibat. L’occasion se présenta toutefois à elle, en 1871, lorsque George Churchill, qu’elle avait connu à Truro comme étudiant, lui demanda de devenir sa femme et de l’accompagner en Asie pour un travail missionnaire. Après des études au Woman’s Medical College de Philadelphie, elle se maria et, en octobre 1873, elle et M. Churchill joignirent un groupe de missionnaires surnommé les « sept serviteurs [de Dieu] » [V. Mary E. Lamont*], groupe que le Foreign Mission Board de l’Église baptiste avait affecté au Siam (Thaïlande) et en Birmanie, où œuvrait déjà Hannah Maria Norris*. Toutefois, à la suite de difficultés survenues dans la région de l’Asie du Sud-Est, la Baptist Convention of Nova Scotia, New Brunswick and Prince Edward Island décida, au cours d’une assemblée tenue en 1875, de leur assigner un nouveau territoire : celui des Télougous, situé sur la côte ouest du golfe du Bengale. Ceci marqua le début de l’engagement missionnaire des baptistes des Maritimes en Inde, engagement qui se poursuit encore de nos jours.

Les Churchill œuvrèrent d’abord à Cocanada (Kakînada) et à Bimlipatam, avant d’aller établir leur propre mission à Bobbili en 1879. Mme Churchill et son mari persévérèrent en dépit des nombreux défis à relever, notamment ceux que représentaient la chaleur, les barrières de la langue et de la culture, les conditions de vie primitives et l’éprouvant système des castes. En 1875, elle faisait état de villages formés de huttes de terre, surtout habités par des intouchables, et où les femmes, à qui elle tentait d’enseigner, étaient « sales et mal vêtues, aux cheveux emmêlés, misérables et d’apparence tellement désespérante, avec qui [il était] désagréable de travailler, tout autant qu’avec leurs enfants ». En général, les femmes missionnaires travaillaient auprès des femmes et des enfants, mettaient sur pied des écoles, enseignaient à lire et à écrire, et les hommes travaillaient auprès des autres hommes et leur donnaient une formation visant parfois à faire d’eux des pasteurs. L’une des œuvres de Mme Churchill fut de fonder et de diriger, en 1880, dans un nouveau bâtiment à Bobbili, une « école pour jeunes filles de caste » et fréquentée surtout par des élèves brahmanes. Mme Churchill avait auparavant dirigé un établissement du même genre dans des locaux loués à Bimlipatam.

Mme Churchill fut missionnaire en Inde de 1875 à 1921, à l’exception de quelques brèves périodes au cours desquelles elle s’absenta pour retourner au Canada ou se déplacer à l’étranger. Pendant les années qu’elle passa en Inde, elle perdit trois enfants ainsi que son mari, décédé en 1908. Mme Churchill continua néanmoins de vivre là-bas jusqu’au mois de février 1921, date où elle alla à Toronto pour demeurer avec sa fille Elizabeth Maud Stillwell, elle-même ancienne missionnaire en Inde. Elle mourut chez cette dernière en 1924, à l’âge de 83 ans et 10 mois, et fut inhumée au cimetière Mount Pleasant. Dans une nécrologie, Mme Churchill est décrite comme « une femme au jugement sûr, [dotée] d’une grande spiritualité et d’une personnalité très charmante, dont les qualités en firent une figure prédominante du monde missionnaire de son époque ». En 1923, l’Acadia University de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, lui décerna une maîtrise ès arts à titre honorifique, hommage auquel avait aussi eu droit son mari en 1899.

L’importance de Matilda Moore Faulkner Churchill ne tient pas uniquement à son travail de missionnaire, mais aussi aux écrits qu’elle laissa. En 1916, Grace Dean McLeod Rogers a fait une compilation des lettres de Mme Churchill qu’elle a publiée sous le titre Letters from my home in India. Ces lettres, source rare de renseignements sur les méthodes et la mentalité des femmes missionnaires, montrent la détermination constante de Mme Churchill devant les difficultés énormes qu’elle a dû affronter de même que son acceptation tranquille des déceptions, des pertes personnelles et, à la fin de ses jours, des affres de la vieillesse. La description qu’elle fit de son travail rend compte des relations spéciales qu’elle entretenait avec les femmes amérindiennes, malgré le fait qu’elle partageait les idées racistes et la condescendance de la collectivité britannique en Inde. Ses tentatives pour améliorer le sort spirituel et matériel des Amérindiens peuvent aussi être le reflet d’une attitude que certains historiens ont qualifiée de « féminisme maternel », c’est-à-dire la perception selon laquelle les femmes devaient être les salvatrices de la société. « Donnez-nous des femmes avec un esprit clair et une grande âme, disait Mme Churchill, et nous aurons des hommes et des enfants nobles et intègres. » À l’instar de la plupart de ses contemporains, Mme Churchill voyait son travail de missionnaire comme le prolongement des rôles féminins acceptés de l’époque, ceux de maîtresses de maison, de dispensatrices de soins et d’institutrices. Le féminisme de beaucoup de femmes néo-écossaises comme Mme Churchill était toutefois lié à leur idéologie chrétienne. En 1916, Mme Churchill résuma sa carrière en ces termes : « Maintes fois j’ai échoué, parfois j’ai failli laisser tomber, mais jamais n’ai-je voulu autre chose que servir le Christ, privilégiée [que j’étais] d’être porteuse de son message de lumière et d’amour aux contrées païennes. »

Wendy L. Thorpe

L’ouvrage de Matilda Faulkner Churchill intitulé Letters from my home in India : being the correspondence of Mrs. George Churchill (1871–1916) a été publié par G. [D.] McLeod Rogers à New York et à Toronto en 1916, et a été réimprimé à Toronto en 1924. Des lettres datant de 1871 à 1879 ont paru sous le titre « Mathilda Faulkner Churchill, 1840–1925 », dans l’ouvrage de Margaret Conrad intitulé No place like home : diaries and letters of Nova Scotia women, 1771–1938, Margaret Conrad et al., édit. (Halifax, 1988), 122–133. Mme Churchill a aussi rédigé Reminiscences of Willie Chandler Churchill by his mother (Saint-Jean, 1882).

AO, RG 80-8-0-950, nº 4892.— Little White Schoolhouse Museum (Truro, N.-É.), Registers for Normal School.— NSARM, RG 32, WB, Colchester County, nº 142/1873 ; Index to the 1871 census of Colchester County, Nova Scotia (s.l. n.d.).— Acadian Recorder (Halifax), 15 août 1924.— Maritime Baptist (Saint-Jean), 27 août 1924.— Morning Chronicle (Halifax), 15 août 1924.— Truro Daily News, 19 août 1924.— Annuaire, N.-É., 1866/1867, 1868/1869, 1871.— Baptist year book of the Maritime provinces of Canada [...] (Halifax ; Saint-Jean, N.-B.), 1873–1905, reports of the Foreign Missionary Board.— Margaret Conrad, « Recording angels : the private chronicles of women from the Maritime provinces of Canada, 1750–1950 », dans Institut canadien de recherches pour l’avancement de la femme, Doc. (Ottawa), nº 4 (1982) : 12.— M. K. Ingraham, Seventy-five years : historical sketch of the United Baptist Woman’s Missionary Union in the Maritime provinces of Canada (Kentville, N.-É., [1947 ?]).— G. E. Levy, The Baptists of the Maritime provinces, 1753–1946 (Saint-Jean, 1946).— R. K. McCormick, Faith, freedom & democracy : the Baptists in Atlantic Canada (Tantallon, N.-É., 1993).— John Mars, A brief history of the foreign missionary enterprise among the Baptists of the Maritime provinces, of the Dominion of Canada (Saint-Jean, 1892 ; 2e éd., révis. par J. W. Manning, 1899).— Mme C. H. Martell et al., Historical sketch of the United Baptist Woman’s Missionary Union of the Maritime provinces [...] (Wolfville, N.-É., s.d.).— E. C. Merrick, These impossible women, 100 years : the story of the United Baptist Woman’s Missionary Union of the Atlantic provinces ([Fredericton], 1970).— Wendy Mitchinson, « Canadian women and church missionary societies in the nineteenth century : a step towards independence », Atlantis (Wolfville), 2 (1976–1977), nº 2, part. 2 : 57–75.— N.-É., Council of Public Instruction, Annual report of the superintendent of education (Halifax), 1864 : 40.— N.S. vital statistics, 1835–39 (Holder), nº 2135.— Register and circular with brief history and condition of the Normal School of Nova-Scotia, 1862 ([Halifax, 1862 ?]).— H. M. Ross, « “Sisters” in the homeland : vision for mission among Maritime Baptist women, 1867–1920 », dans A fragile stability : definition and redefinition of Maritime Baptist identity, D. T. Priestly, édit. (Hantsport, N.-É., 1994), 95–112.— United Baptist year book (Saint-Jean), 1906–1924.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Wendy L. Thorpe, « FAULKNER, MATILDA MOORE (Churchill) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/faulkner_matilda_moore_15F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/faulkner_matilda_moore_15F.html
Auteur de l'article:    Wendy L. Thorpe
Titre de l'article:    FAULKNER, MATILDA MOORE (Churchill)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024