PATTERSON, ROBERT J., ancien esclave et propriétaire de restaurant, né en novembre 1809 à Richmond, Virginie ; il épousa Edith Bridges (décédée en 1881), puis en 1882 Georgiana Whitehead, veuve de Cornelius Sparrow, et aucun enfant ne naquit de ces deux mariages ; décédé le 2 octobre 1884 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.

Robert J. Patterson naquit en esclavage, comme sa première femme, Edith. En 1842, il s’enfuit de Viriginie en s’embarquant pour New York sur un paquebot, puis il se rendit à Boston où il demeura pendant dix ans. Traqué par les chasseurs d’esclaves après la mise en vigueur du Fugitive Slave Act en 1850, Patterson se réfugia à Saint-Jean en 1852, où d’autres esclaves en fuite s’étaient rendus au cours de la décennie précédente. Il y vécut jusqu’à la fin de sa vie.

En 1856, Patterson et d’autres personnes anciennement réduites en esclavage organisèrent les « cérémonies d’émancipation » qui, pendant plusieurs années, se tinrent annuellement à Saint-Jean pour commémorer l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique en 1833 et pour hâter l’émancipation aux États-Unis. Ils prononçaient des discours et chantaient des chansons antiesclavagistes à l’occasion de ces fêtes auxquelles assistaient d’éminents citoyens, aussi bien des Blancs que des Noirs.

Vers 1859, Patterson ouvrit un « saloon d’huîtres » qui devint l’Empire Dining Saloon, la maison de ce genre la plus populaire à Saint-Jean. Il jouit bientôt d’une clientèle considérable et devint un membre prospère et respecté de la communauté, bien connu pour ses dons aux œuvres de charité et pour l’aide qu’il apportait aux nécessiteux. En 1860, Patterson fut déclaré « homme libre » de la ville, ce qui lui permettait d’exploiter une entreprise, privilège accordé à peu de résidents noirs de cette époque-là ; il fit ainsi partie du petit groupe de Noirs qui devinrent des hommes d’affaires prospères à Saint-Jean pendant la deuxième moitié du xixe siècle. Patterson participa avec d’autres membres de la communauté noire de Saint-Jean à la fondation de l’église méthodiste St Philip, qui ouvrit ses portes en 1870, et il siégea à son premier conseil d’administration.

La première femme de Patterson, Edith, mourut en 1881. L’année suivante, il épousa Georgiana Whitehead, veuve de Cornelius Sparrow, lui aussi propriétaire de bar à Saint-Jean, né en esclavage en Virginie. Patterson se révéla un homme populaire dont l’amitié était recherchée par de nombreux citoyens en vue et, à sa mort, on le décrivit comme « l’un des traiteurs les plus populaires du Dominion du Canada ».

William Arthur Spray

Daily Sun, 3, 6 oct. 1884.— Daily Telegraph, 3 oct. 1884.— Morning News (Saint-Jean, N.-B.), 6, 11 août 1856, 5 août 1857, 6 août 1858.— Saint John Globe, 13 déc. 1886.— McAlpine’s St. John city directory (Saint-Jean), 1863–1864, 1872–1873, 1875–1876, 1879–1880.

Bibliographie de la version modifiée :
Find a Grave, « Memorial no.187122571 » : www.findagrave.com (consulté le 11 févr. 2022).— Daily Telegraph, 10 juill. 1880.

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William Arthur Spray, « PATTERSON, ROBERT J », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/patterson_robert_j_11F.html.

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Auteur de l'article:    William Arthur Spray
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    2023
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