RAGEOT DE SAINT-LUC, CHARLES, greffier de la Prévôté de Québec et notaire royal, baptisé à Québec le 12 août 1674, fils aîné de Gilles Rageot*, notaire royal et greffier, et de Marie-Madeleine Morin, décédé et enseveli à Québec le 18 décembre 1702.
Dès le temps de ses études, au collège des Jésuites (probablement), Charles Rageot commença à aider son père au greffe de la prévôté. Gilles Rageot, en effet, bien que jeune encore, souffrait beaucoup de la goutte. Aussi, quand il mourut, songea-t-on naturellement à son fils pour lui succéder. Louis XIV lui accorda, sur la recommandation de Frontenac [Buade*] et de Champigny [Bochart], une commission de greffier datée du 1er mars 1693. Après l’ « information » d’usage, Charles Rageot fut reçu par le Conseil souverain le 7 décembre suivant. N’ayant point encore 25 ans – l’âge de la majorité – il dut toutefois obtenir de sa mère qu’elle le cautionnât avant de pouvoir exercer.
En 1695, Charles Rageot obtint une commission de notaire royal, qui n’a pas été retrouvée. Greffier, notaire royal, à l’occasion représentant quelque plaideur devant le conseil, Charles marchait allégrement sur les traces de son père. L’avenir assuré, il épousa, le 23 mai 1696, Marie-Geneviève Gauvreau, âgée de 17 ans. Le couple eut quatre enfants, dont deux, des garçons, moururent peu après leur naissance. À l’automne de 1702, Rageot se préparait, comme tous ses concitoyens, à un hiver paisible, signant, par exemple, le 28 octobre, un contrat avec un habitant de Lauson pour l’achat de 12 cordes de bois à 50 sols la corde. Mais une épidémie de petite vérole éclata tout à coup, semant la consternation et le deuil dans la colonie. Les plus forts et les plus actifs n’étaient point épargnés : Charles Rageot succomba le 18 décembre et sa femme le 26 ; le 5 janvier leur fille cadette mourait à son tour. Restait, seule survivante, Marie-Madeleine-Geneviève, née en 1697, qui se fit plus tard hospitalière.
Cette courte existence n’avait certes pas permis à Charles Rageot d’amasser une fortune. Il avait, il est vrai, placé 300# dans la Compagnie de la Colonie ; mais, en 1708, Jacques Raudot affirmait qu’il n’avait « laissé aucuns biens ».
Son frère, Nicolas Rageot de Saint-Luc, lui succéda comme notaire royal et greffier.
AJQ, Greffe de Louis Chambalon, 28 oct. 1702 ; Greffe de Charles Rageot, 1695–1702 ; Greffe de Charles Royer, 3 mai 1696.— AQ, NF, Ins. Cons. sup., II : 110v.s. ; NF, Ins. de la Prév. de Québec, I : 712.— Correspondance de Frontenac (1689–1699), RAPQ, 1927–28 : 147.— Jug. et délib., III, IV, V, passim.— Liste des intéressés en la compagnie de la colonie, BRH, XL (1934) : 506.— Tanguay, Dictionnaire, I : 507.— J.-E. Roy, Histoire du notariat, I : 106, 108, 132, 313.— P.-G. Roy, Fils de Québec, I : 96S.
André Vachon, « RAGEOT DE SAINT-LUC, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/rageot_de_saint_luc_charles_2F.html.
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Auteur de l'article: | André Vachon |
Titre de l'article: | RAGEOT DE SAINT-LUC, CHARLES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 8 oct. 2024 |