DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  Title: Joseph Reader's boat
Description: An undated photograph of Joseph Reader, second from right, and his boat the “Glad Tidings” on Lake Winnipeg, Manitoba.
Source:	University of Manitoba Archives & Special Collections, Nan Shipley fonds, Mss 21, Pc 21 (A.79-14, A.05-82)
Permalink: http://hdl.handle.net/10719/11535

Provenance : Lien

READER, JOSEPH, missionnaire de l’Église d’Angleterre, évangélisateur des Frères de Plymouth, agent des Affaires indiennes et auteur, né le 3 décembre 1849 à Chilvers Coton (Nuneaton, Angleterre), fils de William Reader et de Mary Ann Hill ; le 21 avril 1874, il épousa à cet endroit Marianne Crabb (décédée en 1924), et ils eurent deux fils et une fille ; décédé le 22 février 1928 à Enderby, Colombie-Britannique.

Joseph Reader passa ses jeunes années en Angleterre. On sait peu de chose au sujet de cette période, sinon que, de 1871 à 1874, il se prépara à œuvrer en territoire missionnaire en étudiant au Church Missionary Society College d’Islington (Londres). Le 12 mai 1874, trois semaines après son mariage, il s’embarqua à Liverpool en compagnie de sa femme, de William Carpenter Bompas*, nouvellement sacré évêque d’Athabasca, et d’autres missionnaires de l’Église d’Angleterre. Arrivé à New York le 24 mai, le groupe prit le train pour Fargo (Dakota du Nord) puis un vapeur jusqu’à Winnipeg.

Le 11 juin 1874, Reader fut ordonné diacre par Robert Machray*, évêque de la terre de Rupert, en la cathédrale St John de Winnipeg. Peu après, il se mit en route pour une mission située dans les monts Touchwood (Saskatchewan). De retour à Winnipeg l’année suivante, il fut ordonné ministre le 16 mai 1875. En septembre, au cours de ses tournées de prédication parmi les autochtones, il servit de témoin aux signatures du traité no 4 par les Sauteux aux lacs Qu’Appelle (lacs The Fishing, Saskatchewan). Il exerça son ministère dans les monts Touchwood auprès des Cris, des Assiniboines, des Sauteux et, à l’occasion, des Sioux jusqu’en 1880. Cette année-là, la Church Missionary Society le muta à la mission Devon, à The Pas, au Manitoba, où la population autochtone se composait principalement de Cris. Ce fut pendant son séjour à cet endroit qu’il commença à être déçu par l’Église d’Angleterre et à en mettre les principes en doute. L’arpenteur William Augustus Austin lui parla des Frères de Plymouth ; les enseignements de cette secte fondamentaliste millénariste le séduisirent. Le 2 avril 1883, il démissionna de son poste, comme le lui dictait sa conscience. Le 9 août, Machray révoqua donc l’autorisation qui l’habilitait à officier en tant que ministre de l’Église d’Angleterre.

Peu de temps après sa démission, Reader fut engagé comme agent à The Pas par le surintendant général adjoint du département des Affaires indiennes, Lawrence Vankoughnet. Il bâtit lui-même non loin de là, à Oonikup (Prospector), une maison et un bureau d’agence où il s’installa. Pour visiter chacune des communautés placées sous sa responsabilité, il devait parcourir environ 500 milles. Au cours des années où il fut agent des Affaires indiennes, il s’employa à propager les croyances des Frères de Plymouth même dans l’exercice de ses fonctions. Il assista à des réunions de la secte ; des assemblées de fidèles vivant dans des lieux aussi lointains que Londres et Los Angeles lui enverraient des fonds. Cependant, son prosélytisme fut assez peu fructueux : de 1898 à 1927, il enregistrerait 58 baptêmes. En outre, il traduisit des parties de la Bible en langue crie. En 1890, il avait importé une presse à imprimer et avait commencé à produire des almanachs, des abécédaires et des documents religieux en cri et en anglais. Le département des Affaires indiennes publia son abécédaire cri-anglais en 1891 et le distribuerait encore sur demande 30 ans plus tard.

En 1888, le révérend John Hines*, missionnaire de l’Église d’Angleterre, avait été nommé à la mission Devon. Il se rendait dans les mêmes réserves autochtones que Reader et cherchait à gagner les mêmes âmes que lui. En 1890, il écrivit à l’évêque de la Saskatchewan, William Cyprian Pinkham, puis au département des Affaires indiennes, dans l’espoir de freiner les efforts d’évangélisation de son rival. Selon lui, Reader abusait de l’autorité spirituelle dont il se disait investi, était un hérétique et devait porter le blâme pour la dégénérescence qui se produisait dans les réserves. Reader, prétendait-il aussi, mésusait de son influence temporelle à titre d’agent en incitant les autochtones à quitter l’Église d’Angleterre. Un de ses fils tenait un poste de traite à côté de l’agence des Affaires indiennes, ce qui, d’après Hines, le plaçait en situation de conflit d’intérêts. Hines se plaignait en outre que les autochtones avaient l’impression que Reader favorisait les sympathisants des Frères de Plymouth en leur donnant des rations plus abondantes et des fournitures de meilleure qualité. En 1893, le département prit parti en faveur de Reader en disant que les agents avaient le droit d’exprimer telles « opinions sur les questions religieuses qui, selon les lumières qu’ils poss[édaient] et leur propre conscience, [étaient] justes ». Il estimait que Reader était au-dessus de tout reproche. En 1895, après qu’un trafiquant eut porté plainte pour intimidation et discrimination, il le soutint à nouveau en expliquant que sa « véracité ne fai[sait] aucun doute ». On ignore pourquoi Reader quitta son poste d’agent en 1898.

En 1903, Joseph Reader retourna avec sa famille dans les monts Touchwood, où il pratiqua l’agriculture et continua son ministère. Il s’installa en Colombie-Britannique pour vivre chez sa fille après le décès de sa femme en 1924 et mourut dans cette province quatre ans plus tard.

Peter Dueck

Joseph Reader est l’auteur d’un manuscrit conservé au Saskatchewan Arch. Board (Regina), R-E 3260, et publié sous le titre Brief experiences among the Prairie and Wood Indians of Saskatchewan from 1874 to 1903 (Punnichy, Saskatchewan, 1916), ainsi que de The divine mystery ; or, the babe that lay in the manger : an answer to modern criticism of the divinity of ... Jesus Christ (Londres, 1924 ; réimpr., Niagara-on-the-Lake, Ontario, [1980]). Il a écrit ou compilé de nombreux ouvrages en anglais et en cri qu’il a souvent imprimé lui-même. Parmi ceux-ci, mentionnons : First reading book for school and families (Oonikup [Prospector, Manitoba], 1890) [anglais et cri en colonnes parallèles] ; Indian child’s book : a primer in English and Cree languages (Ottawa, [1891 ?]) ; Cree almanack/Naheyowawe pesimoo mussinuhikun, Joseph Reader, compil. (Oonikup), 1891–1899 [texte en cri] ; Nikumoowina, Joseph Reader, compil. (Oonikup, [1891]) [livre de cantiques en syllabique cri] et Pesimoo mussinuhikun (Oonikup, [1899 ?]) [brochure en syllabique cri]. Il a de plus traduit et imprimé The Epistle to the Romans, in the Cree language/Oo mussinuhumakoowinewow Romanuk, naheyowawe keswawinik (Oonikup, 1897) et The Epistle to the Galatians in Cree syllabic characters (Oonikup, [1899]).

AM, ACBH, B.324/a/1–2 ; B.324/e/4.— Arch. privées, Peter Dueck (Winnipeg), Corr. concernant Joseph Reader ; entrevue avec Phil Reader (The Pas), 31 janv. 2002 ; May Reader (The Pas), souvenirs de famille ; Joseph Reader, « The Lord’s work : account, 1908–1912 » (ms, s.d.).— BAC, RG 10, 3566, dossier 82, part. 31 ; 3622, dossier 4945 ; 3805, dossier 51174 ; 3816, dossier 56941 ; 3858, dossier 80942 ; 3943, dossier 121698-28 ; 6240, dossier 526-1 ; RG 31, C1, 1891, Carrot River [Saskatchewan] and Lake Winnipeg [Manitoba], dist. 200 ; 1901, The Pas [Manitoba], dist. 205, subdiv. 43.— Univ. of Birmingham Library, Special Coll. (Birmingham, Angleterre), Church Missionary Soc. Arch., C.1/O, corr., journaux et papiers de Joseph Reader (mfm aux PAM).— The Pas Herald and Mining News, 18 janv. 1924, 2 mars 1928.— Church Missionary Soc., Register of missionaries (clerical, lay & female), and native clergy, from 1804 to 1904 ([Londres ?, 1905 ?]).— John Hines, The Red Indians of the plains : thirty years’ missionary experience in the Saskatchewan (Toronto, 1916).— Phil Reader, Oonikup : memoirs of Phil Reader (The Pas, 1999).— Nan Shipley, « Printing press at Oonikup », Beaver, outfit 291 (1960–1961), no 1 : 48–53.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Peter Dueck, « READER, JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/reader_joseph_15F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/reader_joseph_15F.html
Auteur de l'article:    Peter Dueck
Titre de l'article:    READER, JOSEPH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024