SARGENT, JOHN, homme d’affaires, juge de paix, juge, homme politique et officier de milice, né à la fin de 1750 à Salem, Massachusetts, deuxième fils d’Epes Sargent et de sa seconde femme, Catherine Winthrop, descendante du gouverneur John Winthrop, de la colonie de la baie de Massachusetts ; en 1784, il épousa à Boston Margaret Barnard, née Whitney, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 23 ou le 24 janvier 1824 à Barrington, Nouvelle-Écosse.

John Sargent était membre d’une éminente famille de Salem. Son père, marchand en vue, faisait du commerce dans les Antilles, et John se joignit à l’entreprise familiale. En 1772, le gouverneur Thomas Hutchinson le nomma enseigne dans une compagnie de milice. Il fut la première personne de Salem à signer une adresse de bienvenue au gouverneur Thomas Gage* à son arrivée en juin 1774, ce qui le désigna à la vindicte des patriotes. Il dut fuir à Boston en février 1775 et, en novembre, il devint lieutenant en premier dans les Loyal American Associates, corps loyaliste créé pour défendre la ville. À la suite de l’évacuation de Boston en mars 1776, il se rendit avec les troupes à Halifax, puis s’embarqua pour l’Angleterre où il reçut une allocation de £100 à titre de loyaliste dans la détresse.

À son retour en Amérique du Nord en 1777, Sargent fut nommé enseigne dans le King’s American Regiment d’Edmund Fanning*, puis lieutenant le 25 juillet 1779. En 1781, il se trouvait à Beaufort, en Caroline du Sud, à titre d’adjoint au commissaire ; plus tard, il se rendit à Charleston où il resta jusqu’à l’évacuation de la ville en décembre 1782. Entre-temps, il avait été officiellement expulsé du Massachusetts en vertu du Banishment Act de 1778.

Quand on licencia le King’s American Régiment à la fin de la guerre, Sargent fut mis à la demi-solde. Il gagna alors l’établissement de Barrington, qui avait été fondé au début des années 1760 par des émigrants de la Nouvelle-Angleterre venus principalement du Massachusetts. Il y acheta plusieurs lots, acquit une solide maison à charpente de chêne, un magasin et un quai, et construisit un bâtiment pour y traiter le poisson, tout cela afin de se lancer de nouveau en affaires comme marchand et propriétaire de navires. Grâce à ses schooners Lucy et Argo, il exporta du poisson et importa de New York et de Boston du pain, des barils de farine et de maïs ; de la Jamaïque et d’autres îles des Antilles, il importa également des pièces de rhum, du sucre et de la mélasse. On sait aussi qu’il possédait deux bateaux de pêche, le Sally et le Lilly. Déjà propriétaire d’une scierie, Sargent construisit en 1792 un moulin à farine près de la rivière Barrington, qui coûta presque £300. Il eut quelques relations d’affaires avec Simeon Perkins*, de Liverpool, lequel nota en juin 1811 que, lors de son passage, Sargent avait l’air « très élégant et bien portant ».

John Sargent contribua de façon notable à la vie politique et militaire du canton de Barrington et du comté de Shelburne. En 1784, il fut nommé juge de paix du comté de Queens et, en 1785, après la division de ce comté pour créer celui de Shelburne, il devint juge de paix du canton de Barrington. En 1813, on le nomma juge de la Cour inférieure des plaids communs du comté de Shelburne. En 1793, il fut élu sans opposition député du canton de Barrington à la chambre d’Assemblée et occupa cette charge jusqu’à sa retraite en 1818. C’est son fils William Browne qui lui succéda. Ses deux autres fils, John et Winthrop, siégèrent aussi à l’Assemblée à différentes époques. Comme officier de milice, Sargent parvint à un grade élevé : en 1814, il était lieutenant-colonel du 12th (Barrington) Battalion of Militia. Partisan convaincu de l’Église méthodiste, Sargent transmit ses croyances à ses enfants. À sa mort, il était connu et respecté pour sa droiture de caractère et son civisme.

Marion Robertson

Methodist Burial Ground (Barrington, N.-É.), Inscriptions sur la pierre tombale.— PANS, MG 1, 797B ; 1130 ; MG 4, 141, Barrington, Methodist reg. of baptisms and marriages, 1790–1822 (copie dactylographiée) ; Places : Shelburne County, Court of General Sessions records, 28 mars 1786 (mfm) ; RG 1, 169 :101.— PRO, AO 12/105 : 82 (mfm aux APC) ; HO 76/1–2 (mfm aux Dalhousie Univ. Arch., Halifax).— Shelburne County Court of Probate (Shelbume, N.-É.), Estate papers, A232 (John Sargent) (mfm aux PANS).— « United Empire Loyalists : enquiry into losses and services », AO Report, 1904 : 638.— Epes Sargent of Gloucester and his descendants, Emma Worcester Sargent et C. S. Sargent, édit. (Boston et New York, 1923), 6, 307–309.— Stark, Loyalists of Mass. (1910), 137–138.— Edwin Crowell, A history of Barrington Township and vicinity [...] 1604–1870 (Yarmouth, N.-É., [1923] ; réimpr., Belleville, Ontario, 1973), 113, 292, 297, 364, 445.— Murdoch, Hist. of N.S.— A. E. Marble et T. M. Punch, « Sir J. S. D. Thompson : a prime minister’s family connections », N.S. Hist. Quarterly, 7 (1977) : 377–388.

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Marion Robertson, « SARGENT, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/sargent_john_6F.html.

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Auteur de l'article:    Marion Robertson
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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