DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

TURNBULL, AGNES MARIA, institutrice, médecin et missionnaire, née le 29 août 1866 à Melrose, Haut-Canada, fille aînée d’Agnes Maltman et de John Turnbull, ministre presbytérien ; décédée le 5 janvier 1907 à Neemuch, Inde.

Au cours du service commémoratif qui eut lieu en 1907 pour Agnes Maria Turnbull, les dirigeantes de la Woman’s Foreign Missionary Society de l’Église presbytérienne au Canada (division de l’Ouest) déclarèrent que « ses parents avaient toujours souhaité vouer leur aînée aux missions étrangères ». C’était une formule, mais elle rendait compte du rôle important que jouait l’encouragement des parents dans l’éclosion de la vocation des centaines de protestants du Canada qui se rendirent dans les territoires étrangers de mission à la fin du xixe siècle et au début du xxe.

Agnes Turnbull avait été baptisée en octobre 1866 par un ami de son père, William McLaren (MacLaren), qui devint en 1875 convocateur du Foreign Missions Committee de l’Église presbytérienne (division de l’Ouest). Elle fréquenta probablement l’école dans la région de Melrose (près de Belleville), où son père remplit une charge de pasteur jusqu’en 1881. Au début des années 1880, les Turnbull s’installèrent au Québec. Agnes obtint un diplôme de la McGill Normal School en 1885 et commença à enseigner.

En 1887, elle écrivit au Foreign Missions Committee afin de savoir comment elle pourrait devenir missionnaire. Le comité l’encouragea à étudier la médecine parce que, surtout en Inde, où l’on observait le purdah (tradition obligeant les femmes à se soustraire en tout temps à la vue des hommes), la pratique de la médecine par des missionnaires de sexe féminin se révélait un moyen efficace de manifester la bonté chrétienne à ces femmes isolées. Aidée financièrement par la Woman’s Foreign Missionary Society, Agnes Turnbull fréquenta le Women’s Medical College de Kingston de 1888 à 1892, puis, une fois diplômée, fit un stage de plusieurs semaines à New York. Le 11 août 1892, au cours d’une impressionnante cérémonie religieuse célébrée à Belleville, elle fut officiellement désignée missionnaire en Inde. Après avoir rendu visite à des parents en Écosse avec son père, elle poursuivit sa route avec une autre missionnaire, Jessie Duncan. En novembre 1892, les deux femmes, qui allaient devenir quasi inséparables, arrivèrent à Indore, siège de la mission du centre de l’Inde depuis sa fondation en 1877.

Comme d’autres recrues, Agnes Turnbull dut d’abord consacrer la plus grande partie de son temps à l’étude d’un dialecte. Elle faisait aussi de l’assistance à l’hôpital des femmes et supervisa quelque temps une école de mission. En 1895, elle était au poste missionnaire de Neemuch. Attachée à deux dispensaires, elle organisait aussi les soins dans un nouvel avant-poste, Jawad. Comme à Indore, elle devait visiter des maisons. Elle alliait volontiers travail d’évangélisation et exercice de la médecine. En outre, elle participait à la lutte que menaient les femmes pour avoir une plus grande part dans l’administration de la mission, jusque-là dominée par les missionnaires de sexe masculin, pourtant moins nombreux. Cependant, on connaît peu ses opinions sur la religion ou le féminisme, car elle n’écrivait pas souvent et ne semble pas avoir prononcé beaucoup d’allocutions lorsqu’elle était en congé.

À la fin du siècle, la famine dévasta le centre de l’Inde, puis fut suivie de flambées de peste. Agnes Turnbull se trouvait en congé au Canada au plus fort de la famine, mais elle était de nouveau à Indore lorsque la pire épidémie de peste éclata, en 1903. Elle collabora sans réserve avec les médecins britanniques et fut remarquée par les autorités impériales. Quand le prince et la princesse de Galles visitèrent Indore, en 1905, elle fut la seule membre du personnel de la mission à leur être présentée. Un an plus tard, elle reçut la médaille Kaiser-i-Hind, instaurée en 1900 par le gouvernement impérial en reconnaissance du « service à l’avancement de l’intérêt public en Inde ». Elle mourut cependant avant de goûter le prestige que cet honneur lui aurait conféré au Canada. Quelques mois plus tard, elle succomba à une maladie paralysante – résultat, écrivit sa collègue Margaret MacKellar, du surcroît de zèle avec lequel elle avait assisté les malades après avoir reçu la médaille. Dans un message de sympathie, le vice-roi des Indes, lord Minto [Elliot*], attribua aussi sa maladie à son dévouement envers les pestiférés. Après sa mort, les résidents britanniques d’Indore honorèrent sa mémoire par une plaque de cuivre dans l’église anglicane.

Les dirigeantes de la Woman’s Foreign Missionary Society au Canada présentèrent la mort d’Agnes Maria Turnbull comme une leçon de zèle missionnaire, en priant pour que « son noble exemple s’avère un stimulant pour beaucoup de jeunes femmes de l’Église et leur inspire de se vouer à ce travail digne du Christ ». Toutefois, pareils hommages ne suffirent pas à susciter autant de vocations qu’elles l’auraient souhaité, d’autant plus que les collèges de médecine pour femmes de Kingston et de Toronto, qui avaient formé une si grande partie des femmes médecins missionnaires de la première génération, fermèrent leurs portes. La Woman’s Foreign Missionary Society ne pouvait non plus garantir une notoriété durable à une missionnaire qui avait été aussi peu portée qu’Agnes Turnbull à promouvoir sa propre image.

Ruth Compton Brouwer

Les sources presbytériennes donnent des dates différentes pour le décès d’Agnes Maria Turnbull. La date mentionnée ici est celle que donne le compte rendu de Margaret MacKellar sur sa mort et son enterrement dans Foreign Missionary Tidings ([Toronto]), 23 (1906–1907) : 174–176 ; elle est confirmée par une photographie de la pierre tombale d’Agnes aux EUC-C, Photograph Coll., India Missions.

EUC-C, 122/1, box 5, Wardrope à Turnbull, 29 sept., 26 oct. 1887, 29 janv. 1888 ; 122/2, file 6a, Agnes M. Turnbull à Cassells, 23 mai 1892 [ce dossier contient aussi de la correspondance concernant une candidate nommée Agnes Scott Turnbull] ; 122/8, file 40, Turnbull à Cassells, 5 sept. 1892 ; file 60, lettre de M. Oliver et al., 16 août 1897 ; file 94, MacKellar à Warden, 23 nov. 1906 ; Women’s Council minutes, 20 déc. 1906 ; Church records, Bay of Quinte Conférence, Shannonville, Ontario, United Church records, reg. of baptisms ; Jessie Duncan, « India’s womanhood on the march : a manuscript » (texte dactylographié, s.d.), 57.— MUA, RG 7, c.114.— Ruth Compton Brouwer, New women for God : Canadian Presbyterian women and India missions, 1876–1914 (Toronto, 1990).— Église presbytérienne au Canada, Board of Foreign Missions, Acts and proc., 1894, app. 11 : liii-liv ; 1896, app. 6 : lxi ; Report of the Canadian Presbyterian mission in Malwa, Central India, 1901–1902 : 6s. ; Woman’s Foreign Missionary Soc. (div. de l’Ouest), Annual report (Toronto), 1888 : 35 ; 1900–1901 : 10.— Foreign Missionary Tidings, 24 (1907–1908) : 18.— « Ministers of the Presbyterian Church in Canada, 1875–1925 : ministerial summary from Acts and proceedings of the General Assembly », Douglas Walkington, compil. (miméographe, [Toronto], 1987 ; exemplaire aux EUC-C).— Monthly Letter Leaflet (Toronto), 9 (1892–1893) : 142.— Presbyterian Record, 31 (1906) 421s.— V. [J.] Strong-Boag, « Canada’s women doctors feminism constrained », A not unreasonable claim (L. Kealey), 109–129.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Ruth Compton Brouwer, « TURNBULL, AGNES MARIA », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/turnbull_agnes_maria_13F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/turnbull_agnes_maria_13F.html
Auteur de l'article:    Ruth Compton Brouwer
Titre de l'article:    TURNBULL, AGNES MARIA
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    18 mars 2024