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WATSON, SAMUEL JAMES, journaliste, poète, écrivain, dramaturge et bibliothécaire, né vers 1842 près de Belfast ; il épousa une dénommée Margaret Janet ; décédé le 30 octobre 1881 à Toronto.
On s’étonne de ne trouver que peu de renseignements sur la vie de Samuel James Watson, car il exerça, durant neuf ans, les fonctions de conservateur de la bibliothèque de l’Assemblée législative de l’Ontario. Il avait au moins un frère au Canada, désigné par les initiales « J. M. » ; il s’agit peut-être de John M. Watson qui fut nommé aide-bibliothécaire à la mort de Samuel James. On parle également d’un autre frère, Isaac, qui aurait lui aussi été employé à l’Assemblée.
Samuel James Watson fit ses études à la Royal Belfast Academical Institution, et, vers 1857, il se rendit à Montréal où il travailla un certain temps en tant que journaliste au Herald. Parce qu’il savait la sténographie, on l’employa comme rapporteur des débats parlementaires ; c’est en cette qualité qu’il rédigea en 1865 le compte rendu des délibérations relatives au projet de confédération. En 1871, il se trouvait à Toronto où il occupait un poste de reporter au Globe ; il travailla également à titre de rédacteur aux sessions de l’Assemblée législative de l’Ontario et il consigna plusieurs débats. En février 1872, l’Assemblée l’engagea à $20 l’heure pour enregistrer les travaux du comité qui enquêtait sur le « Proton Outrage » [V. Abram William Lauder]. Le 1er juillet 1872, il devint conservateur de la bibliothèque de l’Assemblée législative de l’Ontario. Sous le régime de l’Union, avait existé une bibliothèque qui suivait l’Assemblée dans ses déplacements ; lors de la Confédération, elle fut établie en permanence à Ottawa [V. Alpheus Todd]. La principale tâche de Watson consista à monter une nouvelle collection de livres à Toronto. Il fit passer le maigre fonds de 1 395 volumes qui s’y trouvait en 1872 à bien au-delà de 10 000 en 1881 et il prépara le catalogue de ces ouvrages. Il institua également un service de prêt entre bibliothèques avec l’université Laval et la législature de Québec. C’est en raison de l’importance de ce travail, sans doute, que son salaire annuel grimpa de $800 à $1400 en 1881. En 1878, sa santé déclina, et l’Assemblée lui accorda une somme d’argent pour lui permettre de se rendre à Hot Springs, Arkansas. Quelque peu rétabli, il reprit ses fonctions de bibliothécaire, mais il resta en mauvaise santé jusqu’à son décès.
Outre les textes qu’il écrivit pour les quotidiens, Watson fit paraître divers ouvrages. En 1870, il publia dans le Canadian Illustrated News un roman-feuilleton historique intitulé « The peace-killer ; or, the massacre of Lachine ». Ayant pour cadre les guerres franco-iroquoises de la fin du xviie siècle, cette histoire, qui ressemble aux romans populaires du milieu du xixe siècle, raconte un conflit opposant un mauvais Abénaquis et un bon chef huron dont la sœur est amoureuse d’un courageux soldat français. En 1874, Watson fit paraître le premier volume d’une œuvre intitulée The constitutional history of Canada (le second volume était inachevé à sa mort), qui étudie le Canada sous l’angle de ses origines dans la constitution britannique. C’est en 1876 que parut Ravlan [...], drame poétique se déroulant dans l’Angleterre celtique, accompagné d’un long poème, The legend of the roses [...]. Inspirée d’un texte médiéval, Voiage and travayle of John Maundeville, Kt., cette légende relate l’histoire d’une jeune chrétienne qui échappe au bûcher lorsque le Christ transforme le feu en roses rouges et blanches. La poésie se révèle soignée mais donne trop souvent lieu à des digressions philosophiques sur de graves sujets. Œuvre de qualité inférieure à plusieurs égards, Ravlan constitue un exemple caractéristique du drame poétique qui avait cours à cette époque au Canada, avec son ton et son vocabulaire faussement shakespeariens, son style prolixe et pompeux, son intrigue conventionnelle, mélodramatique et si tuée dans un passé lointain, et sa conclusion tragique. Enfin, en 1880, Watson publia The powers of Canadian parliaments où il étudie le gouvernement de l’Ontario par rapport à celui du Canada, au gouverneur général et au parlement britannique. Cette étude paraît étonnamment fouillée, si l’on considère que son auteur n’était ni un spécialiste en droit constitutionnel, ni un érudit.
De nos jours, Watson est un auteur dont on ne parle plus guère, et Ravlan est sans doute la seule œuvre qui fait que l’on se souvient encore de lui. En étudiant sa vie, toutefois, on constate que la mesure de son ambition et de ses réalisations était beaucoup plus grande que cette œuvre ne le laisse croire. Il est l’un de ces personnages marginaux qui, sans faire de bruit, ont mis en terre les semences de l’érudition et des lettres qui existent actuellement au Canada.
Samuel James Watson est l’auteur de : The constitutional history of Canada (Toronto, 1874) ; The legend of the roses : a poem ; Ravlan : a drama (Toronto, 1876). Une forme abrégée du poème « The legend of the roses » fut d’abord publiée dans le Canadian Illustrated News, 24 déc. 1870. Il écrivit également « The peace-killer ; or, the massacre of Lachine », roman publié en épisodes hebdomadaires dans le Canadian Illustrated News, 2 juill.–27 août 1870. Emmanuel-Marie Blain de Saint-Aubin aurait traduit ce roman historique paru sous le titre de « le Brandon de discorde, ou le massacre de Lachine », dans l’Opinion publique, 10 févr.–13 avril 1876. Le dernier ouvrage de Watson fut The powers of Canadian parliaments (Toronto, 1880).
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Richard Plant, « WATSON, SAMUEL JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/watson_samuel_james_11F.html.
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Auteur de l'article: | Richard Plant |
Titre de l'article: | WATSON, SAMUEL JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 9 oct. 2024 |