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YATES, HORATIO, médecin, éducateur et administrateur, né le 11 février 1821 dans le comté d’Otsego, New York, fils aîné de Hannah Palmer et du docteur William Yates ; le 8 septembre 1846, il épousa Jane Bower à Kingston, Haut-Canada, et ils eurent trois filles ; décédé le 11 mars 1882 à Kingston.
À l’âge de 12 ans, Horatio Yates quitta la ferme de ses parents dans le comté d’Otsego pour vivre avec son oncle Noble Palmer, chimiste à Kingston. En 1838, il fut placé chez le docteur James Sampson*, de Kingston, comme étudiant en médecine, puis il fréquenta l’University of Pennsylvania, où il obtint un doctorat en médecine en 1842. Il réussit les examens du Medical Board du Haut-Canada en juillet 1842 et passa l’année suivante en Angleterre, au St George’s Hospital de Londres. Il revint en 1843 et s’établit à Kingston.
Lorsque la Female Benevolent Society [V. Harriet Dobbs] ouvrit en 1845 son hôpital comme œuvre de bienfaisance dans l’immeuble qu’avait quitté le parlement de la province du Canada, Yates offrit ses services. Sa relation avec cet hôpital (le futur Kingston General Hospital) qui dispensait des soins aux malades et formait des étudiants en médecine, devint son principal intérêt. Dans les années ultérieures, l’hôpital dut faire face à des problèmes financiers et administratifs et, à la fin de 1853, Yates décida de se porter candidat au poste d’échevin, de façon à faire partie du conseil d’administration de l’hôpital (à l’époque, seuls les représentants municipaux pouvaient y être admis) et pour tenter d’apporter les améliorations absolument nécessaires aux installations et à l’administration. Yates et un collègue, le docteur John Robinson Dickson, furent élus échevins et se joignirent au conseil d’administration en 1854.
En janvier de cette année, Yates fut élu président du Bureau de santé. Il établit un programme détaillé qui réduisit au minimum la gravité de l’épidémie de choléra survenue au cours de cet été-là et il publia des articles pour renseigner le public sur les mesures essentielles de prévention. Il conseilla un grand nettoyage, un système d’égouts amélioré, une hygiène personnelle convenable et recommanda aux gens de dormir au deuxième ou au troisième étage « pour échapper aux gaz toxiques ».
L’hôpital demeura sa principale préoccupation et Yates se chargea de l’améliorer et de le réorganiser. Après avoir passé la situation en revue en 1854, il persuada les membres du conseil d’administration qui ne faisaient pas partie du personnel médical de ne pas fermer l’hôpital à cause de la dette élevée ; il accepta d’assumer personnellement la responsabilité de son fonctionnement. En embauchant un nouvel administrateur, une infirmière en chef et deux infirmiers, tout en invitant les médecins de l’endroit à prêter leur concours à l’hôpital, à contrôler l’entrée et le renvoi des patients, Yates contribua à améliorer les soins médicaux et la formation des médecins. On effectua les réparations indispensables à l’immeuble, et Yates réussit à diminuer la dette en appliquant une économie stricte et en obtenant des réponses favorables à ses demandes de subventions plus considérables. En 1856, un amendement à la loi de constitution en société associa étroitement Queen’s College et l’hôpital et plaça la direction de celui-ci dans les mains d’un conseil d’administration distinct et jouissant de plus d’ascendant. Yates continua de siéger à ce nouveau conseil et en fut élu président en 1866.
Yates avait aussi été l’un des fondateurs de la faculté de médecine du Queen’s College en 1854 et il y enseigna les principes et la pratique de la médecine. Il prit des dispositions pour que les finissants de médecine, sous la surveillance de leurs professeurs, assument les fonctions du médecin résidant, faisant épargner ainsi à l’hôpital £100 par année. Yates tenta d’agir en médiateur dans un conflit qui survint à la faculté de médecine en 1864, entre plusieurs médecins, sous la direction de Dickson, et les membres du conseil d’administration de l’université. À la suite de la démission de Dickson, Yates remplit les fonctions de doyen de la faculté pendant deux ans. Il refusa de se joindre aux membres dissidents de la faculté qui démissionnèrent et fondèrent en 1866 le Royal College of Physicians and Surgeons of Kingston, dont Dickson fut président. Il se consacra plutôt à l’hôpital où il continua de donner un cours de médecine clinique. Cependant, en juillet 1870, il accepta tout de même une nomination au sein du personnel dirigeant de l’université.
À cause du changement de gouvernement, la province n’accorda pas de subvention aux hôpitaux en 1867. Le Kingston Général Hospital réussit à demeurer ouvert, grâce au crédit que lui accorda la Commercial Bank of the Midland District, mais il fut menacé de fermer ses portes lorsque la banque suspendit les versements le 22 octobre. Les efforts énergiques et efficaces de Yates pour trouver des fonds réussirent à maintenir l’hôpital ouvert. Il négocia avec le gouvernement fédéral une subvention de 15 ans pour cet hôpital parce qu’étant au service « des marins des Grands Lacs ». Il obtint aussi des subventions plus considérables de la province et fit campagne chaque année pour recevoir des petits subsides du comté de Frontenac et des villages avoisinants.
Les intérêts de Yates ne se limitaient pas à la médecine. Il devint président du conseil des parcs de Kingston en 1855 et président de la Kingston Horticultural Society en 1857. Pendant qu’il occupait ces fonctions, les deux groupes travaillèrent ensemble à transformer le parc de la ville en jardin paysager. Il fut aussi membre du petit groupe qui acheta un télescope et fonda un observatoire dans le parc, en 1856. En 1873, Yates fut nommé chirurgien de la batterie A de la Royal Canadian Horse Artillery et, en 1876, du nouveau collège militaire royal du Canada. En 1880, la maladie le força à abandonner l’enseignement et la plus grande partie de sa clientèle privée. Il conserva cependant le poste de président du conseil d’administration de l’hôpital jusqu’à sa mort survenue en 1882.
Kingston General Hospital Arch. (Kingston, Ontario), Papers and records, 1854–1882.— QUA, Corporation of City of Kingston, City records, 181 ; Queen’s Univ. medical faculty records, X, box 8, 1 ; XI, box 11, 1.— Chronicle and News, 9 janv. 1857.— Daily British Whig, 11 mars 1882.— Daily News (Kingston), 2–26 janv. 1854.— Canadian biog. dict., I.— Margaret Angus, Kingston General Hospital, 1832–1972 : a social and institutional history (Montréal et London, Ontario, 1973).— M. I Campbell, 100 years : Orphans Home and Widows Friend Society, 1857–1957 ([Kingston, 1957]).
Margaret Sharp Angus, « YATES, HORATIO », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/yates_horatio_11F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/yates_horatio_11F.html |
Auteur de l'article: | Margaret Sharp Angus |
Titre de l'article: | YATES, HORATIO |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 8 oct. 2024 |